L’ETAT BUNKERISE TOUBA
MENACES TERRORISTE EN PERSPECTIVE DU MAGAL
Alors que les hautes autorités avaient manifesté leur volonté d’interdire la burqa, le sénégal a les mains liées par une décision qui doit être prise au niveau de la cedeao. le ministre de l’intérieur l’a fait savoir hier à dakar, en marge de l’ouverture de la 2ème réunion régionale de haut niveau sur «drogue et terrorisme ». s’agissant du magal de Touba, Abdoulaye Daouda Diallo qui se rend aujourd’hui encore dans la capitale du mouridisme annonce que la sécurité sera d’avantage renforcée.
Récemment, le ministre de l’Intérieur avait fait savoir que la mesure sur l’interdiction de la burqa sera appliquée. Mais après que le président de la République a affirmé qu’une telle mesure n’est pas prise au Sénégal, le ministre Abdoulaye Daouda Diallo a reprécisé ses propos. «Moi ce que j’ai dit, c’est que toute mesure qui sera décidée par le chef de l’Eta sera nécessairement et impérativement appliquée», rectifie-il.
Et il précise que c’est une mesure qui devra être prise dans le cadre sous régional. «C’est une mesure qui n’est pas appliquée parce qu’elle doit faire l’objet de décision au niveau de la Cedeao. Le président de la République est le président de la Cedeao. On devra normalement discuter de cette question le mois prochain, lors des rencontres à venir». Et c’est en ce moment seulement que le Sénégal sortira la chicotte ou non contre les adeptes de la burqa. «S’il y a une décision sur la question, elle deviendra l’objet d’une application immédiate et obligatoire pour le Sénégal, Mais pour le moment, on ne peut pas l’appliquer si la décision n’est pas tombée au niveau de la Cedeao», affirme le locataire de la Place Washington.
MAGAL DE TOUBA : «RENFORCER DAVANTAGE LA SECURITE»
Même si le terrorisme hante aujourd’hui toute la planète, le ministre de l’Intérieur ne se fait pas de souci quant à la sécurisation du magal de Touba. Et pour cause, il affirme que «le magal est une activité inscrite dans le calendrier national. Chaque année, nous savons qu’à tel moment, il aura lieu. On l’a préparé depuis bien longtemps». Mais Abdoulaye Daouda Diallo n’entend pas dormir sur ses lauriers, en raison du contexte marqué actuellement par la menace terroriste. «Evidemment, à la lumière de l’actualité, nous travaillerons encore à renforcer davantage la sécurité. De 800, on est allé à 1.400 policiers. Les gendarmes aussi seront de la partie. Le renseignement est là, nous y travaillons», explique-til. Mieux, il révèle qu’il se rend aujourd’hui à Touba «pour procéder aux dernières constatations avant l’arrivée du chef de l’Etat jeudi, et la tenue du magal mardi prochain».
CONFLIT CASAMANÇAIS ET MENACE TERRORISTE
Interpellé sur la menace terroriste par rapport au conflit casamançais, le ministre de l’intérieur ne comprend pas le rapprochement. «Je ne voit pas le rapport qu’il y a dedans. Le conflit casamançais est un conflit vieux de trente ans, nous le savons tous, C’est vrai que la Casamance est une partie du pays qui n’est pas particulièrement en sécurité. Mais l’armée et la gendarmerie sont présentes là-bas. C’est comme si nous sommes à Thiès ou à Saint-Louis. (...). En tout cas, nous travaillons à sécuriser cette partie du pays à l’image de ce que nous faisons à Dakar et un peu partout dans le reste du pays», soutient-il. Toutefois, Abdoulaye Daouda Diallo reconnait la particularité de la zone qui en rajoute aux difficultés de sa sécurisation. «On travaillera à sécuriser cette partie du pays. Forcément ce sera plus difficile, avec quelques groupes qui apparaissent par moment pour déranger la quiétude des citoyens», affirme le ministre de l’Intérieur.