L'UCADTS RECUSE LE COLLECTIF ET CRACHE SUR LA GESTION DE L'AFTU
DEGATS COLLATERAUX DE LA GREVE DES TRANSPORTEURS
L'Union des citoyens et acteurs du développement du transport au Sénégal (Ucadts) s'est offusquée, hier, des agissements des transporteurs à qui elle reproche de ne gérer que leurs intérêts. Cela, suite à la grève récente du Collectif des transporteurs et conducteurs du Sénégal qui réclame l'application des 27 points de leur plateforme revendicative. Mais aussi, suite à la sortie de l'Association de financement des transports urbains (Aftu) qui s'est démarquée de la grève.
Face à la presse, hier, à leur siège sis à la Médina, Cheikh Oumar Sow, régulateur du Gie Nayobe sur la ligne de l'Aftu a déclaré : "Depuis 2005 à l'avènement des mini bus Tatas, nous sommes dans le secteur du transport en tant qu'employés, c’est-à-dire les chauffeurs, les receveurs, les régulateurs et les contrôleurs. Et depuis tout ce temps, nous travaillons avec des heures supplémentaires. Soit 15 heures de travail par jour sans le paiement des heures supplémentaires, sans congés ni rien depuis 11 ans que nous sommes dans ce secteur. Et maintenant, il est grand temps que cela s'arrête. Nous interpellons l'Etat afin qu'il se penche sur notre problème donc des travailleurs de l'Aftu".
«Depuis 11 ans, nous travaillons 15 heures par jour»
"Nous interpellons aussi toute la nation sénégalaise pour se pencher sur ce problème qui est inadmissible au 20e siècle. Au moment où le président de la République construit une gouvernance sobre et vertueuse, il ferait mieux de se pencher sur le problème du transport et en particulier l'Aftu", a ajouté Cheikh Oumar Sow.
Car, d'après ce syndicaliste, lors de la création de l'Aftu, l'Etat était le garant des transporteurs avec la Banque mondiale. "Les transports ont soumis un cahier de charges qu'il n'ont jamais respecté, car rangé dans les tiroirs. Dans ce cahier de charges, il était prévu deux brigades, une le matin et une le soir avec un quantum horaire de 8 heures par jour. Et cela n'a jamais été le cas", a relevé M. Sow qui souligne par ailleurs que Netron, cette banque où sont logés les salaires des employés, n'est rien d'autre que la propriété des transporteurs.
«Il n'y a qu'une loi qui prévaut à l'Aftu, c'est la loi de la mafia, de l'omerta»
"Ils ont mis sur pied Transit qui est pour les transporteurs et quel est le rôle du Cetud (Conseil exécutif des transports urbain de Dakar) qui est un démembrement de l'Etat. Cela est inadmissible. Le Cetud se devait de jouer le rôle d'avant-garde de vérifier tout ce qui se passe au niveau de l'Aftu mais malheureusement non je ne sais pas le niveau de responsabilité", a-t-il déploré.
D'après Cheikh Oumar Sow, les transporteurs cherchent à prendre en otages et l'Etat et la nation. "En vertu de quoi cette grève ? Car pour aller en grève, il faut satisfaire à des obligations. Ils n'ont satisfait à aucune obligation pour leurs employés. Ils devaient être payés avec un salaire decent. Ils devaient cotiser pour eux à la caisse de sécurité sociale, à l'Ipm. Pendant tout ce temps, les transporteurs roulent en 4X4 et nous depuis 11 ans, on n'a même pas de crédit pour avoir une maison. C'est inadmissible, au niveau de l'Aftu, il n'y a qu'une loi qui prévaut, c'est la loi de la mafia, de l'omerta. On te tue, mais tu ne dois pas bouger le petit doigt. C'est inadmissible", a déploré M. Sow.
Ce qui guette les transporteurs et l'Etat si rien n'est fait
"Au moins dans la mafia, il y a ce qu'on appelle le code de l'honneur. Mais, malheureusement, les responsables qui sont au niveau de l'Aftu n'ont aucune moralité. Nous sommes en train de dégager des stratégies. En attendant, nous attendons les réactions de l'Etat. Nous sommes une masse silencieuse, nous sommes 10 000 fois plus nombreux que les transporteurs et nous savons ce que nous voulons", a prévenu Cheikh Oumar Sow.