ME KOUREYSSI BA DENONCE LES BIZARRERIES D’UNE PROCEDURE
REBONDISSEMENT DANS L’AFFAIRE ELIMANE TOURE
Sur la base de l’article 66 du Code de procédure pénale, le procureur de la République a saisi le juge d’instruction du 7e cabinet, chargé d’instruire le dossier Elimane Touré, mort lors de sa garde-à-vue au commissariat du Port en février 2017. En effet, le maître des poursuites invite le juge à rechercher les causes de la mort du défunt. Or, le certificat de genre de mort avait déjà conclu à une mort par pendaison. Un scandale aux yeux du conseil de la défense Me Koureyssi Ba.
Rebondissement dans l’affaire Elimane Touré du nom de ce transitaire, retrouvé mort au commissariat du Port, alors qu’il était en garde-à-vue au mois de février 2017, suite à une plainte de son collaborateur I. Sarr, pour menaces de mort et injures publiques, entre autres délits. Une mort, tout de même avec son lot de zones d’ombres que le juge d’instruction du 7e cabinet tente d’élucider, depuis la plainte des parents du défunt.
En effet, si la Police s’était lavée à grande eau pour faire part d’un suicide par pendaison, la famille du défunt, par contre, avait rejeté en bloc cette version, avant de crier au meurtre. Ce, en dépit des conclusions du certificat de genre de mort délivré par le docteur Gisèle Watto Gaye qui confirme la version de la police. «Une mort par asphyxie mécanique par pendaison qui a occasionné une luxation du rachis cervical…». Cependant, au moment où le juge d’instruction avait déjà commencé l’audition sur le fond des différentes personnes citées dans cette affaire, à l’exception de I. Sarr, initiateur de la plainte qui a débouché sur l’arrestation du défunt par les éléments du commissariat de Yeumbeul le 19 février 2017, le procureur de la République, de son côté a saisi le juge précité d’un réquisitoire sur le fondement de l’article 66 du code de procédure pénale pour «rechercher les causes de la mort» de Elimane Touré. Des auditons ont déjà été entamées. Qu’en est-il de l’enquête pour situer les responsabilités des uns et des autres?
En tout cas, cette démarche du parquet est jugée «scandaleuse» par l’avocat de la famille du défunt, Me Koureyssi Ba. En effet, si l’on se fie aux conclusions de l’homme de l’art, c’est la thèse de la pendaison qui a été retenue. Le juge va-t-il confirmer ces conclusions et classer cette affaire, ou va-t-il solliciter une contreexpertise d’autant que le conseil des héritiers du défunt avait déjà décrié les résultats de l’autopsie. La balle est dans le camp du juge du 7e cabinet qui est depuis, hier, en congé. Au retour, il va livrer la suite à adopter dans ce feuilleton judiciaire. Du côté de la famille du défunt, l’on persiste à brandir la thèse inverse du suicide. Mieux, les policiers et le commissaire cités ont été sanctionnés. Affaire à suivre