«NOUS SOMMES DEÇUS DE LA GESTION DE LA TRANSITION A DAKAR BAMAKO FERROVIAIRE»
CEIKH DIOP SG CNTS/FC, SUR LA SITUATION DU CHEMIN DE FER
A la suite du dernier conseil central de la confédération nationale des travailleurs du Sénégal (Cnts/Fc) tenu à Dakar, le secrétaire général Cheikh Diop était hier, dans les ateliers de Dakar-Bamako ferroviaire (Dbf) à Thiès, pour s’enquérir de l’état d’avancement de la relance de l’entreprise. Au terme de la visite, il a affiché sa déception par rapport à la gestion de la transition à Dbf.
«Le Conseil central de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (Cnts/Fc), qui s’est tenu à Dakar a fait l’évaluation des combats menés et dont le plus important, c’est la rectification des mauvaises politiques de privatisation et la relance des secteurs et des entreprises en difficultés, mais aussi l’absorption du lourd passif social». Ces propos ont été tenus hier à Thiès par Cheikh Diop secrétaire général de la Cnts/Fc, venu s’enquérir de l’état d’avancement de la relance des activités de Dakar Bamako Ferroviaire (Dbf). A l’en croire, le syndicat était en phase avec l’Etat sur le schéma institutionnel et la période de transition qui devait être d’ailleurs évaluée ce mois d’octobre.
A la suite de sa visite dans les différents ateliers, Cheikh Diop a déclaré : «nous sommes déçus de la gestion de la transition à Dakar Bamako Ferroviaire. Pour autant, nous n’allons pas baisser les bras, nous pensons que l’Etat va rectifier et poursuivre le schéma institutionnel. En cela, nous l’accompagnerons, mais nous disons aux Etats qu’il est grand temps de respecter les engagements et de décaisser les 7,5 milliards de Fcfa, pour faire fonctionner normalement la transition. Il est aussi grand temps de dire aux deux Etats que nous ne pouvons plus accepter des arriérées et des retards de salaire. Aujourd’hui, on aurait dû réparer toutes les machines, car actuellement il n’y a que trois locomotives qui fonctionnent, ce qui n’est pas viable.
A la date d’aujourd’hui, l’entreprise aurait pu assurer intégralement les salaires et les charges de fonctionnement, si les deux Etats avaient respecté leurs engagements».
Pour Mambaye Tounkara, secrétaire du Syndicat Unique des Travailleurs de Transrail (Sutrail), les cheminots ne veulent plus des salaires de l’Etat, ce qu’ils préfèrent c’est le respect des engagements afin que la transition fonctionne comme prévue et que l’entreprise puisse générer suffisamment de ressources pour prendre en charge ses employés. Un tantinet pessimiste, le patron de la Cnts/Fc soutient : «nous ne sommes pas sûrs que cette transition puisse assurer cette situation là. A cela s’ajoute la frustration de certains camarades ayant des contrats à durée déterminée, devenus des contrats et durée indéterminée et qui sont hors de l’entreprise. Il y a également des camarades qui bénéficient de décisions qui leur sont favorables et qui ne sont pas toujours exécutées. Cela pose problème d’autant plus qu’il s’agit de camarades qui se sont sacrifiés, qui ont lutté pour que l’entreprise soit relancée. Pour toutes ces raisons, nous disons aux Etats que nous sommes à leurs côtés pour la relance du chemin de fer, mais nous exigeons à ce que toutes les frustrations soient réparées et que tous les engagements soient respectés ».
Selon Cheikh Diop, l’évaluation des combats menés par la Cnts/Fc fait ressortir une volonté de l’Etat de rectifier les mauvaises politiques de privatisation. Ce qui a aboutit à la reprise du chemin de fer des mains de Jaber à la suite d’un long combat. «La Suneor a été également reprise, la Société Africaine de Raffinage maintenue, les Industries Chimiques du Sénégal relancées, Air Sénégal International liquidée avec le projet de création d’une autre entreprise en lieu et place. Le combat va se poursuivre dans ce cadre pour régler tout le passif social dans les secteurs de l’éducation, de la santé, des collectivités locales, du nettoiement, etc., mais aussi régler les droits des travailleurs qui ont eu à être spoliés et surtout les travailleurs qui ont eu gain de cause après des décisions de justice et qui tardent à rentrer dans leurs droits. Nous voulons que l’Etat tienne compte du combat qui a été gagné pour la baisse des produits pétroliers qui ont un impact certain sur l’électricité, le pain, le transport, l’autoroute à péage, l’eau. La Cnts/Fc s’engage à se battre pour la satisfaction de ces revendications», conclut Cheikh Diop.