SERIGNE MOUSTAPHA IBN AL AMINE RACONTE SES COURS DE CATECHISME ET LE RECOURS AUX CANTIQUES QUAND IL AVAIT DES DELIRES
PRESENTATION DE CONDOLEANCES DE L’EGLISE A TIVAOUANE
Une délégation de l’église conduite par monseigneur André Guèye évêque de Thiès s’est rendue hier à Tivaouane pour présenter ses condoléances suite au rappel à Dieu de Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine. une occasion pour les uns et les autres de revenir sur les vertus du dialogue islamo-chrétien. C’est ainsi que Serigne Moustapha ibn Al Amine a raconté ses cours de catéchisme avant d’indiquer qu’il faisait recours aux cantiques lorsqu’il avait des délires.
Une délégation conduite par Monseigneur André Guèye, président de la commission nationale du dialogue islamo-chrétien était à Tivaouane pour présenter les condoléances de l’Eglise à la famille d’El Hadji Malick Sy, suite au rappel à Dieu de Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine. Serigne Moustapha Ibn, fils du défunt, a révélé que pour leur éducation, lui et ses frères ont été envoyés à l’Eglise par leur père Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine. «Nous avons fréquenté le privé catholique notamment le Collège Saint-Gabriel. La soif de découverte m’a même poussé à suivre les cours de catéchisme au Collège Saint Gabriel. J’apprenais les cantiques et lorsque je tombais malade, je les chantonnais en cas de vertige et de délire. C’était comme s’il y avait en moi une partie chrétienne et une partie musulmane et que finalement la partie musulmane a dominé».
De l’avis de Serigne Babacar (fils aîné de Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine), au-delà de la tradition de compassion et d’empathie que revêt la présence pour contribuer à soulager la famille et la communauté dans le deuil qui les étreint, il y a les symboles et les valeurs du dialogue des religions, pour un vivre ensemble dans un Sénégal de fraternité. «Ces moments aussi empreints de douleur qu’ils soient, sont aussi des instants de rappel pour les croyants que nous sommes, musulmans et chrétiens et les fils que nous sommes pour la même patrie, notre cher Sénégal. Construire une existence n’est possible que dans la paix des coeurs et dans la solidarité dans les oeuvres positives.
Les religions que nous avons la lourde responsabilité d’enseigner et de pratiquer sont les ressources les plus importantes. Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine en avait une conscience aigüe et il avait l’intelligence du dialogue inter religieux. Pour lui et ses valeureux prédécesseurs, la diversité des croyances est à gérer avec la sagesse des écritures et la finesse de nos traditions. Combien de fois a-t-il, avec la collaboration des autorités de l’église, oeuvré pour inscrire le dialogue entre l’islam et le Christianisme dans une dynamique de convergence patriotique et progressiste ?».
Pour illustrer ses propos, il a cité deux exemples. A l’en croire, le 11 Octobre 2002, à l’esplanade de la place du souvenir, assis côte à côte avec Monseigneur Adrien Sarr, Abdoul Aziz Sy Al Amine a prié pour le repos de l’âme des naufragés du bateau le Joola et pour la paix des coeurs. En 2006 poursuit-il, la situation politique nationale était si préoccupante que Serigne Abdoul Aziz Sy et Monseigneur Adrien Sarr ont répondu ensemble à l’appel des initiateurs du pacte républicains à Saly, pour inciter les acteurs au dialogue, pour la paix et la stabilité du Sénégal. Pour Abbé Méissa Guèye secrétaire national de la commission épiscopale dialogue islamo-chrétien, « il a beaucoup fait pour le dialogue islamo chrétien et chaque fois que nous sommes venus à Tivaouane, il nous a accueillis comme un père, comme un homme profondément engagé dans la mise en oeuvre du dialogue islamo-chrétien ». Selon lui le Regretté Khalif Général des Tidjanes a laissé un lourd héritage à la famille d’El Hadji Malick Sy et il faut que tout le monde oeuvre pour que cet héritage ne soit pas vain