TOUTES LES AUDIENCES RENVOYEES FAUTE DE VEHICULE POUR TRANSPORTER LES DETENUS
JOURNEE CHOMEE AU PARQUET DU TRIBUNAL DE THIES
Aucun procès ne s’est tenu, hier, au tribunal de Thiès. La raison, l’absence de véhicule pour acheminer les détenus de la Maison d’arrêt jusqu’au tribunal.
THIES - Un fait rare s’est produit, hier, au niveau du tribunal régional de Thiès. Les 86 détenus qui devaient faire face au juge ont vu leur procès renvoyer jusqu’à la semaine prochaine. Et pour cause, la maison d’arrêt de Thiès ne dispose pas de voiture pour extraire les prisonniers. En effet, le panier à salade de la Maison d’arrêt et de correction (Mac) de Thiès qui n’était pas dans un bon état, est finalement devenu une véritable épave. Ce qui l’a conduit aux arrêts depuis quelques semaines.
Mais ce qui a tout bloqué ce mercredi et qui a provoqué l’ire du parquet et de la Maison d’arrêt est que les chargés de l’extradition des prisonniers, les gardes pénitentiaires, ont rejeté la demande qui leur a été faite. Demande qui consistait à utiliser un car de transport en commun «Ndiaga-Ndiaye», loué pour la circonstance, pour acheminer à bord les prisonniers jusqu’au Palais de justice de Thiès. Ce que ces agents pénitentiaires ont refusé en avançant la thèse, selon laquelle ils ne sont que deux, le troisième élément étant en congé, et que par conséquent, ils ne vont pas risquer leur vie en embarquant dans un «Ndiaga-Ndiaye» autant de détenus dont certains sont dangereux pour faire le trajet entre la prison et le tribunal. Cela, d’autant plus qu’ils n’ont pas assez de menottes pour retenir les prisonniers.
La conséquence immédiate de cette situation est que toutes les audiences au niveau du tribunal régional ont été renvoyées. Ce qui a occasionné des frustrations du côté des parents des détenus et des avocats. Tous ont jugé inadmissible cette situation. Du reste, d’après nos sources, la voiture qui assurait la navette pour le transport des détenus serait non seulement souvent en panne, mais elle est aussi trop exigüe, car elle ne pouvait plus contenir le nombre de places proposées.
Ce minibus de 12 places transportait ainsi, dit-on, à chaque rotation, jusqu’à 15 détenus, donc en situation de surcharge. D’après nos sources, il était devenu très dangereux de monter à bord, du fait que, parfois, il arrivait que la porte s’arrache d’elle-même et tombe en pleine circulation. Cela, sans compter les nombreuses pannes mécaniques en cours de route.