"UNE ENQUÊTE APPROFONDIE POUR TIRER LES LEÇONS DE CET INCIDENT DEVRA SE FAIRE"
Le ministre de l'Énergie après sa visite au poste électrique de Thiona
"Une enquête plus approfondie, non pas dans le but de sanctionner, mais pour tirer les leçons et devenir plus résiliants après chaque incident doit se faire afin de voir s'il y a eu des défaillances". Voilà ce qu'a annoncé, hier, le ministre de l'Energie et du Développement des énergies renouvelables. Thierno Alassane Sall était en visite au poste électrique de Thiona qui a pris feu avant-hier, entraînant un black-out.
THIES - Thierno Alassane Sall était en visite de travail au poste électrique de Thiona, en compagnie du Directeur général de la Société nationale d'électricité (SENELEC) et de l'ensemble des chefs de services de son département. Il s'est aussi rendu au niveau des familles des blessés pour s'enquérir de leur état de santé. Cela, suite à l'incendie qui a ravagé une partie de ce poste électrique, à Thiès, causant un black-out de près de 5 heures dans plusieurs villes du pays, dont Dakar.
Après s'être enquis de la situation, le ministre de l'Energie et du Développement des énergies renouvelables a rassuré que le poste a toujours été surveillé de près. D'ailleurs, dit-il, leur souci principal a toujours été d'assurer à ce poste les maintenances appropriées avant l'incident. Pour dire que le poste a toujours bénéficié d'assistance, malgré sa vétusté. Mais pour rassurer la population, le ministre a informé:
"Une enquête plus approfondie, non pas dans le but de sanctionner, mais pour tirer les leçons et devenir plus résiliants après chaque incident devra se faire pour voir s'il y a eu des défaillances".
Et Thierno Alassane Sall précise qu'il ne constate pas de défaillances techniques par rapport à l'incident qui s'est produit, avant-hier. "A ce stade, nous ne constatons pas de défaillance technique interne ou de négligences majeures", a-t-il dit.
"Nous ne sommes pas à l'abri d'un incident majeur dans les 2 ou 3 ans à venir"
Le ministre de l'Energie n'a pas hésité une seconde à avertir la population sur les risques qu'elle encourt. Des risques qui sont liées, selon lui, au non-respect des règles de servitude vis-à-vis de la plupart des installations. Ce qui lui permet de dire que nul n'est à l'abri si l'on persiste sur le non -respect des règles établies pour éviter des accidents.
"Nous ne sommes pas à l'abri d'un incident majeur dans les 2 où 3 ans à venir. Car notre système reste relativement fragile sur deux points : la vétusté des infrastructures et le non-respect des règles de servitude vis-à-vis de la plupart des installations. Pour ce qui est du premier point, c'est-à-dire la vétusté des infrastructures, on a un plan d'actions prioritaires que la Senelec va mettre en place dans les deux ou trois ans pour régler les problèmes les plus critiques", a-t-il annoncé.
Un fait qu'il illustre par le poste de Thiona. "Ce poste est relativement ancien, il date de 1957. Un poste nouveau d'une valeur de plus de 2 milliards de francs Cfa est en construction et il va être inauguré en février 2017. Pour vous dire que nous étions bien conscients qu'il y a des mesures à prendre et que nous sommes en train de les prendre", a-t-il souligné.
Le danger : la vétusté des installations et le non-respect des servitudes
"Le deuxième risque majeur qui pèse sur nos installations est, d'après le ministre, le non- respect des règles de servitude vis-à-vis de la plupart des installations. Nous avons entendu beaucoup de personnes se plaindre des impacts éventuels. Mais quand ce poste était érigé, les normes qui registrent les emprises vis-à-vis de ce poste font que l'on ne devrait pas être à proximité immédiate pour pouvoir être blessé où impacté. Des pylônes à hautes tensions peuvent dans ce pays, à tout moment, être cognées par des véhicules à poids lourd où impactées par des activités humaines".
"L'Etat ne peut pas être derrière chaque pylônes, ou surveiller chaque ligne. Il y a une attitude citoyenne de responsabilité qu'on doit avoir. Il y a beaucoup trop de cantines et trop d'activités qu'on mène sous les lignes de haute tension. Il faut l'implication des populations, des leaders d'opinions, des syndicats, des organisations de la société civile qui doivent appeler au respect des servitudes. Il y a une responsabilité qui est la nôtre en tant que Sénégalais. Il faut que nos comportements soient moins agressifs par rapport à nos actes", a-t-il indiqué.