UNE VOILEE EN BURQA DECHIRE LA DECISION DE MACKY ET CONVOQUE LA SOURATE «LAMZAM»
VERS L’INTERDICTION DU VOILE INTEGRAL AU SENEGAL PAR LES AUTORITES
La lutte contre le terrorisme au Sénégal a conduit les autorités à vouloir interdire le port du voile intégral. Mais des femmes voilées en burqa rencontrées, à l’image de celle-là, disent se conformer simplement à la volonté du Bon Dieu. Par conséquent, elles ne comptent pas un seul moment enlever le voile. Une dame rencontrée dit même être prête à mourir pour ça.
Elle est Peulh d’origine guinéenne. Elle vit dans un quartier de la capitale sénégalaise, depuis bientôt plus d’une décennie, avec son époux, précisément aux Parcelles assainies. Tout le corps de Fatimata Diallo (nom d’emprunt) est totalement couvert. Elle porte, en effet, une combinaison noire qui ne laisse rien apparaître, même pas ses pieds, recouvert par des chaussettes, encore moins son visage caché sous sa burqa. Elle dit être bien dans ce style, parce que c’est l’une des recommandations du bon Dieu à la femme sur terre.
«C’est le Bon Dieu qui a recommandé à ce que la femme puisse se voiler. Et moi, je porte cette tenue depuis plus de 13 ans et je suis bien dans ça. Et même par rapport à ceux qui disent que le voile porté de cette façon nous expose à une chaleur extrême, je leur dis qu’ils se trompent. Moi, je ne sens pas la chaleur, parce que la tombe est encore plus chaude. Aussi, je peux me rendre où je veux avec mon voile intégral et ça ne me fera rien», confie notre interlocutrice.
«Je ne sens pas la chaleur, parce que la tombe est encore plus chaude»
Elle souligne que ce faisant, elle ne fait là que se conformer aux préceptes de l’islam. Elle dit, en effet, être protégée par la Sourate «Lamzam» du saint Coran qui recommande le voile à la femme. «Il faut bien lire la Sourate ‘Lamzam’ ou tu vas demander aux marabouts et autres érudits qui connaissent bien le Livre saint, alors tu sauras qu’on est sur le chemin, celui que l’islam a tracé à la femme», assène Fatima.
Concernant l’interprétation négative faite, ces temps derniers, aux femmes à la face totalement voilée avec la burqa, notre interlocutrice dit ne pas être trop préoccupée par les regards ou les commentaires de la personne humaine. «Même si les gens me regardent avec d’autres yeux, pour ne pas dire de haut, je retiens simplement que le Bon Dieu sait que je suis sur le droit chemin. Ceux-là qui me regardent ne me donnent pas à manger, ni à boire. Ce que le Bon Dieu sait et ce que la personne humaine sait, c’est diamétralement opposé», argue-t-elle.
«Les gens peuvent interpréter comme ils veulent ma manière d’être avec mon voile, cela ne m'intéresse pas. Seul le Bon Dieu sait pourquoi je me voile la face et c’est ce que me recommande Allah Soubahana Wa Talla seulement qui m’intéresse moi. Les commentaires des gens, fussent-ils ceux du président de la République, je n’en est que faire», clame-t-elle.
«Je compte garder ma burqa jusqu’à la fin de mes jours»
Sur l’éventualité de plus en plus agitée par les autorités d’une interdiction de voile intégral, donc de la burqa au Sénégal, la dame soutient que ce n’est pas cela qui va la faire rompre avec ce mode vestimentaire qu’elle a choisi, parce qu’elle n’est pas de mauvaise foi. «Le Président Macky Sall, nous le voyons avec le Coran, en tout cas on l’a vu à la télévision lors de la visite à La Mecque avec un exemplaire du Coran à la main apparemment en train de lire. Mais je pense qu’il ne maîtrise pas trop le Coran et ses recommandations», confie Fatima.
Et la jeune dame d’ajouter : «Moi, je n’accepterai pas qu’on m’interdise de ne pas me voiler la face. Parce que je ne l’ai pas fait pour faire du mal à qui que ce soit. Je ne suis ni criminelle, ni bandit, ni même terroriste ou ‘djihadiste’ comme ils disent. Je suis juste une musulmane qui suit de manière stricte les recommandations du Bon Dieu. Et ça, c’est mon choix. J’estime donc qu’on doit me laisser vivre ma foi comme je l’entends. Parce que dans ce pays, on laisse, au nom de la démocratie, de la liberté et même de la religion des autres, des gens commettre des actes graves sans que personne n’y trouve à redire».
Formelle quand au port de la burqa qu’elle a choisi, Fatima Diallo l’est. Et elle compte garder son voile jusqu’à la fin de ses jours. «Si on me prend par la force pour enlever mon voile, je laisserai le Bon Dieu nous juger. Mais moi, je compte me voiler et garder ma burqa jusqu’à la fin de mes jours». «D’ailleurs, ajoute-t-elle, nous vous conseillons, jeune homme, de voiler la face de votre épouse si vous en avez. Parce que c’est ce que dit le Bon Dieu».