«DAKAR-GOREE DEVIENT DE PLUS EN PLUS ATTRACTIF»
NATATION : MOHAMED DIOP, PRÉSIDENT DE LA FSNS
Après la 29ème édition de la Traversée Dakar-Gorée, le président de la Fédération sénégalaise de natation et de sauvetage (FSNS) fait le bilan de la manifestation. Dr Mohamed Diop dit également toute sa satisfaction par rapport à l’organisation et aux performances réalisées
A l’heure du bilan, qu’est-ce qu’il faut retenir de cette 29ème Traversée Dakar-Gorée ?
Pour le bilan de cette 29ème édition, je commence par féliciter le parrain (Abdoulaye Makhtar Diop). En l’écoutant parler, c’est l’idée qu’on se fait d’un parrain. Le parrain doit servir de modèle mais aussi être votre avocat. Je crois qu’aujourd’hui, il a été le premier avocat de la cause de la natation sénégalaise. Et c’est notre plus grand plaisir. Cette Traversée, c’était aussi pour rendre hommage à quelqu’un qui nous était cher : une nageuse internationale dans les années 70, Dieynaba Bah. Il est important que le sport nous rappelle que ce n’est pas seulement les exploits sportifs qui sont importants, mais se remémorer ceux qui étaient là. C’est aussi quelque chose de très important. Hormis ces deux choses, l’une des satisfactions c’est le côté festif. Dakar-Gorée devient de plus en plus attractif et des gens nous interpellent pour y participer. Nous avons reçu 7 personnes venant du Brésil, en plus de ceux de la France. Cette manifestation joue sa partition dans la vente de la destination Sénégal. Cela nécessite que le ministre du Tourisme soit à l’appui du ministère des Sports et en particulier de notre Fédération. Sur le plan sportif, il y a deux volets à considérer. L’organisation a été meilleure, on a eu beaucoup moins de plaintes. Vous voyez que d’habitude, il y a avait des problèmes d’organisation. Mais, cette fois-ci, nous avons essayé de nous améliorer. L’autre satisfaction, c’est que les nageurs se sont bien battus. Adama Thiaw Ndir en est à sa 2ème victoire (2013 et 2016). Il se rapproche des grands ténors comme Samba Ndoye, Malick Fall et d’autres. On félicite aussi Jeanne Boutbien qui confirme avec sa deuxième victoire. Elle fait partie de la Génération 2024. Elle a quitté son regroupement pour venir. On espère que dans huit ans, elle atteindra le haut niveau. Je remercie tous ceux qui ont participé à l’organisation et tous les sponsors, les bénévoles qui travaillent jour et nuit. On remercie le CNOSS, le ministère des Sports, la maire de Dakar.
Malgré toutes ces performances, la natation sénégalaise peine à s’imposer au plan international…
Il faut bien savoir que la natation en mer n’a rien à voir avec la natation en piscine. La Russie a eu un projet de 500 piscines en 3 ans. vous voyez l’importance de l’impact du nombre de piscines. On peut faire de la compétition à un certain niveau mais les résultats sont en général fonction du nombre de piscines et du développement du pays. Nous commençons à être un peu plus heureux parce que nous voyons qu’aux Parcelles Assainies, le maire est en train de construire une piscine. Des lycées sont en train de faire la même chose. C’est une grande satisfaction. Il faudra qu’on pousse encore plus ces institutions à construire des piscines. Les nouvelles cités en construction devraient comprendre une piscine. Et l’exemple patent, c’est une résidence née récemment qui a mis en place un club en un an avec plusieurs champions en poussins et benjamins. C’est ça l’avenir.
Quelle est la politique mise en place par la fédération pour permettre à la natation d’apporter des satisfactions ?
Le rôle de la Fédération, c’est ce que vous voyez ici. Ce qui nous a mobilisés. Faire des compétitions du mois de mars à décembre, faire des projets où il y a 1500 jeunes au niveau de Ngor, Ouakam, Yoff qui apprennent à nager. Notre rôle est de former des nageurs comme Malick Fall qui a eu plus de 20 médailles africaines. C’est ça le rôle de ces bénévoles du sport. Nous n’avons même pas d’administratif dans notre Fédération. Tout ce travail que vous voyez, c’est l’oeuvre de gens qui dorment régulièrement à 3 heures du matin.