«IL VERRA CE QU’IL N’A JAMAIS VU…»
GRIS BORDEAUX CHARGE BALLA GAYE 2
Présent dans la commune de Nganda, une localité de la région de Kaffrine, où il était venu prendre part à un grand gala de lutte dimanche sur invitation du promoteur Aliou Cissé alias «Aliou Tyson», gris Bordeaux a accueilli votre canard préféré dans un grand restaurant de Kaffrine. Autour d’un poulet bien rôti et bien assaisonné, le 3ème Tigre de Fass a notamment évoqué son combat contre Balla gaye 2, ses petites bisbilles avec Fass et le véhicule de l’oncle de Sadio Mané caillassé par des malfrats. Entretien
Qu’est-ce qui explique votre présence dans le Ndoucoumane ?
Je suis à Kaffrine aujourd’hui (NDLR : dimanche 12 février) sur invitation de notre ami et frère Aliou Cissé alias Aliou Tyson qui est un ami, un frère, un amoureux de notre sport national. Quelqu’un qui nous aime et qui nous accorde une attention particulière. Il organisait un grand gala de lutte dans la commune de Nganda et il nous y a conviés. J’y étais avec Tapha Guèye et Lac Rose. De Dakar à Nganda en passant par Kaffrine, ça fait plus de 200 km certes, mais l’homme qui nous a invité vaut le déplacement. Comme le disent les Wolofs c’est celui qui t’aime qui te fatigue. Aliou Cissé, je ne le connaissais pas bien mais j’entendais son nom à travers Tapha Guèye avec qui il entretien de très bonnes relations. C’est ce qui explique grosso modo notre présence dans la région de Kaffrine, plus précisément à Nganda.
Qu’avez-vous ressenti en voyant le bonheur de toutes ces personnes qui ne vous voyaient qu’à la télé ?
Ça me fait vraiment un très grand plaisir. Vous savez, dans le sport que nous pratiquons, l’athlète, partout où il se déplace dans le pays où en dehors du pays, il trouvera des gens qui l’aiment surtout à Kaffrine et ailleurs aussi. Vous savez, il y a des localités au Sénégal où jusqu’au moment où je vous parle, l’électricité fait défaut. Les populations qui y vivent et qui aiment la lutte ne nous connaissent que de noms par le biais de la radio mais elles ne nous ont jamais vus. Donc en nous voyant, ces personnes éprouvent un sentiment de joie et ce sont ces mêmes sentiments que nous ressentons. J’allais même oublier de vous dire qu’entre Kaffrine et Nganda il y a plus d’une vingtaine de villages mais partout où on fait escale, c’est comme si nous était à Dakar. Ce sont des personnes qui ont l’âge de nos parents qui sortent de leur demeure pour nous accueillir, et ça c’est vraiment très fort.
Êtes-vous prêts à venir lutter un jour dans la région de Kaffrine ?
Bien sûr ! Et, pourquoi pas ? Vous savez, les activités de la lutte doivent être décentralisées comme le Drapeau du chef de l’État. Et puis, l’intérieur du pays aussi c’est le Sénégal. Je le disais tout à l’heure à Tapha Guèye, tout Sénégalais qui a les moyens doit de temps en temps se déplacer à l’intérieur du pays pour voir les Sénégalais. Pour savoir comment ils vivent, comment ils se déplacent, comment ils cuisinent… Vous savez, rester tout le temps à Dakar c’est très dangereux parce qu’à la longue tu vas croire que le Sénégal s’arrête uniquement à Dakar. C’est la première fois que je viens à Kaffrine mais encore une fois ça me fait vraiment plaisir. Donc je suis prêt à venir lutter à Kaffrine et ailleurs aussi si un promoteur me sollicite.
Gris, il y avait quelques petites brouilles au sein de Fass au sujet de votre combat contre Balla gaye 2. On vous a même posé des conditions. Qu’en est-il exactement ?
Vous savez, Fass ne peut pas m’imposer de conditions et Fass ne peut pas m’empêcher de lutter. Seulement, parfois, chez l’individu quand il y a manque de communication, ça fausse tout. Quand il y a des manquements au niveau de la communication, souvent c’est la catastrophe. Et, je pense qu’une discussion secrète entre des responsables, entre quatre murs, ne doit pas vraiment sortir dans la cour ni dans la rue. Ce qui s’est passé n’était rien d’autre qu’un problème de communication qui a été rectifié. Il n’y avait rien de grave ou d’extraordinaire dans l’écurie seulement nous sommes restés longtemps sans nous voir, sans nous parler. C’est vrai que je suis resté longtemps sans aller à l’écurie et il y a beaucoup de gens qui voulaient savoir ce qui s’était réellement passé et quand la rumeur d’un combat Gris / Balla a éclaté certains de mes dirigeants de Fass n’avaient pas bien compris. Ils pensaient que c’était moi qui avais dit ça ou bien c’est moi qui négociais le combat en douce. Alors, cela a été à l’origine de quelques bisbilles et finalement les dirigeants ont compris qu’il y avait un problème de communication. Ainsi, après discussion, nous nous sommes compris. C’est derrière nous maintenant et, comme ont dit chez nous «li ci kanam rawoul beut» (l’avenir nous édifiera).
Êtes-vous prêts pour affronter Balla Gaye 2 ?
C’est un combat qui a fait sa propre publicité. Tout le monde en parle. Ce sont les Sénégalais qui veulent ce combat. Maintenant je veux que Balla Gaye 2 sache que «loumou ko diara rek, diaral nama ko ! Je veux ce combat plus que lui. Et Inch Allah, c’est devant nous. Le jour où notre confrontation sera effective, on saura qui est qui et qui fait quoi. Balla veut ce combat, Gris aussi !
Pourtant à ses débuts, Balla ne cessait de vous défier dans les manifestations de lutte…
Non. Il ne m’a jamais défié. Vous savez (Il marque un temps d’arrêt) waakh bakhoul ! Mais je ne sais pas si on lui a dit ou chuchoté quelque chose au point qu’il pense que ce combat est le sien. C’est bon mais encore une fois loumou ko diaral, diaral namako ! Il parle de gauche à droite mais je voudrais lui faire savoir que le jour où le combat sera officialisé, il verra ce qu’il n’a jamais vu dans sa vie (Il se répète). Balla n’est plus déterminé que moi à disputer ce combat, mais je préfère me taire. Mais je prie qu’Allah nous accorde paix et santé pour qu’on puisse offrir aux Sénégalais le spectacle dont ils ont besoin.
Après votre revers face à Modou Lô, des gens s’en étaient pris à des t-shirts à votre effigie et autres photos. une défaite justifie-telle un tel comportement, comme ce qui s’est passé dernièrement avec le véhicule de l’oncle de Sadio Mané caillassé…
C’est vraiment malheureux. Quand j’ai vu le véhicule qu’il a acheté pour son oncle être endommagé, c’est regrettable. Ceux qui ont fait ça ne sont pas des sportifs. J’ai déjà vécu ça, peut-être la différence avec moi c’est que des supporters ont brûlé des t-shirts, pancartes à mon effigie mais c’est la même chose. Il y a des gens qui suivent le sport mais hélas ne sont pas des sportifs. Tout ce que nous devons dire à Sadio Mané, c’est bravo ! Il défendait les couleurs du Sénégal. Même dans son club en Angleterre, il représente dignement le Sénégal. Ça aussi je crois que c’est une fierté pour nous. Il n’est pas le premier joueur à avoir raté un penalty et il ne sera pas le dernier. De grands joueurs l’ont précédé. Sadio a raté un penalty en Coupe d’Afrique et que dire de ces joueurs qui ratent des penaltys en Coupe du monde ? Quand le Colombien Escobar marquait contre son camp en 1994, de retour des États-Unis il a été lâchement tué chez lui. C’est vraiment désolant mais il y a des gens qui sont dans le sport et qui ternissent son image avec leur comportement antisportif. Ceux qui ont fait ça ont tort car le voeu de Sadio était de mettre le ballon au fond des filets. C’est un problème de comportement, il faut être sportif. Que les gens sachent que le sport est un jeu et non une guerre.