«JE NE REGRETTE PAS MON CHOIX»
BASKET : ASTOU NDOUR, INTERNATIONALE ESPAGNOLE
Entre la sélection de basket-ball du Sénégal et celle d’Espagne, Astou Ndour a opté pour la Roja. Et, elle assume.
«Je ne regrette pas mon choix», lance ce jeune pivot (22 ans et 1m96) à la silhouette mince et élancée, qui a effectué ses premiers pas avec la balle orange au Jaraaf de Dakar. Avant de mettre son potentiel au service de l’Espagne qu’elle a découverte en 2010. «J’ai personnellement voulu cette naturalisation. J’en avais discuté avec mes proches en leur expliquant mes ambitions, ce que j’attendais de ça et ils m’ont encouragée », confie Astou Ndour qui est depuis 2014 une joueuse de la franchise de San Antonio Stars dans la ligue américaine féminine de basket-ball (wNBA).
Avant d’ajouter : «C’était un choix purement sportif. La preuve, à l’époque j’étais encore trop jeune (16 ans). Je n’avais jamais été sélectionnée en équipe du Sénégal… Les responsables du basket espagnol ont vu en moi des qualités à exploiter. Je n’ai pas refusé leur proposition à cause des opportunités que cela m’offrait. C’est-à-dire avoir la chance de remporter un championnat d’Europe, une Coupe du monde ou un titre olympique». Résultats : Astou Ndour collectionne les médailles sous le maillot de l’Espagne (argent : JO 2016, bronze : Euro 2015, argent : Euro U20 2014, or : Euro U20 2013, argent : Mondial U19 2011 et bronze : Euro U18 2011).
«Je joue pour l’Espagne, mais mon pays c’est le Sénégal»
La dernière, elle l’a acquise à Rio lors des Jeux olympiques. Sur le parcours qui a mené l’Espagne en finale (perdue contre les États- Unis), Astou Ndour a croisé la sélection du Sénégal en match de poule. Large victoire de la Roja avec un double-double de la «fausse soeur» (18 points et 12 rebonds). «Ce n’était pas un match particulier pour moi. C’est le basket qui nous opposait. J’ai joué comme d’habitude. Au début, j’étais un peu nerveuse. Ce qui était dû en partie au fait qu’il n’est pas agréable de jouer contre son pays. Je suis Sénégalaise et fière de l’être. Je joue pour l’Espagne, mais mon pays c’est le Sénégal».
Devenue médaillée olympique, elle ne prend pas la grosse tête. «Cela représente beaucoup pour un sportif, mais ça ne me change pas. Je reste la même. Sachant que je dois encore travailler et progresser», dit la «Médinoise» pour qui le problème majeur du basket sénégalais, «c’est le manque de ressources financiers et d’investissement sur la petite catégorie. J’ai l’impression qu’on ne gère que l’élite. Alors que si on ne s’occupe pas des jeunes, il sera difficile de gagner une compétition de niveau mondial».