«NE PAS SE QUALIFIER AU MONDIAL SERAIT UN ENORME GACHIS»
Le président de la Fédération sénégalaise de football, Me Augustin Senghor, exige au staff de l'équipe nationale de tout faire pour qualifier les "Lions" à la Coupe du monde Russie 2018
La décision du bureau de la FIFA pour les qualifications à la Coupe du monde 2018 de faire rejouer le match Afrique du Sud-Sénégal comptant pour la deuxième journée continue de susciter des interrogations. En marge de la finale de la Coupe du Sénégal, disputée samedi et remportée par Mbour Petite Côte, le président de la Fédération sénégalaise de football (FSF) s’est prononcé sur ce qui est considéré comme une « seconde » chance pour le Sénégal. Selon Me Augustin Senghor, cette décision constitue une belle opportunité, mais rater le rendez-vous russe serait un énorme gâchis.
Président, quelle appréciation faites-vous de cette finale remportée par Mbour PC ?
Aujourd’hui (Samedi, NDL), c’est deux clubs de Mbour qui bouclent la saison avec cette finale. C’est également un moment pour rendre hommage aux victimes du drame du stade de Demba Diop. Nous profitons de cette fête du football pour sensibiliser les différents acteurs. Le match s’est joué dans un bon état esprit. Nous félicitons cette équipe de Mbour Petite Côte qui a eu le dernier mot, tout en encourageant le Stade de Mbour qui n’a pas démérité.
Nous avons assisté à une finale entre deux clubs de la même ville. Peut-on dire que Mbour est la nouvelle vitrine du foot local ?
La leçon que nous tirons est que cette année, Mbour a dominé les compétitions nationales en football. Cela montre que c’est une ville dynamique, qui est en train de faire des progrès. Il y a la qualité des dirigeants, mais aussi une bonne politique sportive. C’est le département qui a la plus grande concentration d’aires de jeu de qualité. On a le terrain de Caroline Faye, mais aussi les installations de l’Institut Diambars. Mbour fait des avancées considérables. Et je pense que si cette politique est utilisée dans les autres villes, les résultats devraient suivre. Nous ne pouvons que féliciter le département de Mbour.
Génération Foot et Mbour PC vont représenter le Sénégal en Afrique. quel sera l’apport de la fédération pour ces équipes ?
Les équipes qui vont représenter le Sénégal sur le plan africain ont toujours eu le soutien financier et matériel de la Fédération sénégalaise de football (FSF). L’Etat sera à nos cotés, afin de permettre à ses clubs d’être dans des conditions de performances. Nous savons malheureusement que ces équipes perdent beaucoup de joueurs au terme de la saison. Mais nous espérons que Génération Foot et Mbour Petite Côte parviendront à maintenir leurs meilleurs éléments pour cette campagne africaine.
Quelle lecture faites-vous de l’absence des clubs de Dakar dans les finales juniors et séniors de cette année ?
Les ligues intérieures font un énorme travail. Si vous regardez bien, sur les quatre équipes finalistes (juniors et séniors), il n’y a aucun club de Dakar. Cela veut tout simplement dire que l’épicentre du football se déplace à l’intérieur du pays. En tant que fédération, nous ne pouvons que saluer cette alternance qui se dessine petit à petit.
Cette finale marque la fin de la saison 2016-2017 de football. quel bilan en tirez-vous ?
Je peux dire que dans l’ensemble, la saison s’est déroulée normalement. Cette année, les seules compétitions que nous ne pouvons pas organiser, ce sont les phases nationales de petites catégories. Il y a des contraintes liées au temps et nous ne voulons pas empiéter sur les navétanes. Pour ce qui est la nouvelle compétition, la Coupe de la Ligue amateur, la finale se jouera en début de saison prochaine.
Mais le retard accusé cette année est quand même énorme…
Si ce n’était pas les nombreuses contraintes, la saison aurait pu être bouclée au mois de juillet ou même mi-août. Donc, il est important de maîtriser et de respecter le calendrier, que les compétitions se jouent régulièrement. Il est plus qu’important de perpétuer la régularité de notre championnat. Nous devons tous oeuvrer pour le développement de ce football local. Sans son développement, nous ne pouvons pas aspirer à avoir des équipes nationales performantes et compétitives.
Comment avez-vous accueillis la décision de la FIFA de faire rejouer le math Afrique du Sud-Sénégal ?
Je pense que justice nous est rendu. Le monde entier a été témoin du déroulement en novembre dernier de ce match entre l’Afrique du Sud et le Sénégal. C’était vraiment scandaleux. On n’avait jamais vu un arbitre se comporter ainsi, dans un match de football. Après ce match, nous avions interpellé les instances de décisions. Elles ont rendu une sentence qui été la radiation à vie de l’arbitre de la rencontre. Après que ce dernier ai épuisé toutes ses voies et recours, sa radiation confirmée par le TAS, les faits de manipulations de matchs avérés, la FIFA a décidé de prendre l’ultime mesure, c’est-à-dire, faire rejouer le match.
Mais cette décision de la FIFA ne semble pas faire l’unanimité ?
Je pense qu’il n’y a pas plus légitime que cette décision. Cela ne nous donne pas les trois points, mais nous permet de rejouer ce match et d’être à égalité de chance avec notre adversaire qui avait bénéficié des erreurs d’arbitrage. Même si la FIFA reconnaît que l’Afrique du Sud ne serait pas fautive, elle ne peut pas aussi tirer profit des actes frauduleux d’un arbitre. A ce niveau, nous sommes satisfaits de cette décision. Nous pensons que c’est la bonne.
Les adversaires du Sénégal et notamment le Burkina Faso doute de la bonne foi de la FIFA…
Vous savez, quand une décision est prise, surtout dans ce contexte, les autres équipes ne vont pas rester les bras croisés. Elles vont se plaindre, mais c’est comme ça. C’est la règle. Ils savaient que cette procédure était pendante et qu’il pouvait y avoir un match à rejouer à tout moment. Et nous, nous allons bien rejouer ce match, en espérant le gagner. Rejouer ce match est un fait, mais le gagner en est un autre. La balle est dans le camp du staff technique et des joueurs. A eux de jouer ce match là, mais surtout de le gagner.
Quel est le discours que vous avez tenu au staff, après les deux matchs nuls contre le Burkina Faso ?
Nos exigences sont toujours les mêmes. Ce que nous voulons, c’est de nous qualifier à la Coupe du monde. Autant que les autres équipes, nous avons envie d’y aller. Même sans cette décision de la FIFA, nous allions jouer à fond nos derniers rencontres pour nous qualifier. Il faut savoir aussi que cette génération de joueurs à envie de jouer à une Coupe du monde. C’est une opportunité à exploiter. Mais si malgré cette décision là on n’arrive pas à se qualifier, ce serait un énorme gâchis. Il faut le dire comme tel.
N’êtes-vous pas en train de mettre la pression sur le staff ?
Je pense que c‘est une chance supplémentaire d’avoir trois matchs à disputer, au lieu de deux. Il est important qu’on gagne ces matchs. Et cela doit commencer contre le Cap-Vert en octobre, avant de penser aux deux matchs contre l’Afrique du Sud. Si nous gagnons le Cap-Vert, cela nous mettra sur orbite. Il faudra jouer le coup à fond, match après match et assurer notre qualification en Coupe du monde. Ça tient à cœur les Sénégalais. Les joueurs et le staff sont conscients.