LE FORMAT QUI CHANGE TOUT
Le ministre Abdoulaye Daouda Diallo estime que ce changement de paradigme dans la gestion des dépenses publiques va faire vivre au Sénégal un moment crucial
Annoncé depuis quelques années, le Sénégal va changer, dès cette année, le format de son budget en passant de budget de fonctionnement à celui de programme. Lors de l’atelier de lancement de la gestion budgétaire de l’année 2020, le ministre Abdoulaye Daouda Diallo a estimé que ce changement de paradigme dans la gestion des dépenses publiques va faire vivre au Sénégal un moment crucial. Les ministres vont ainsi devenir des ordonnateurs de leurs dépenses contrairement aux années précédentes où ils dépendaient du Ministère des Finances.
Comme il est de tradition chaque année au Sénégal, il a été procédé, hier, à l’atelier de lancement de la gestion budgétaire 2020. Cette année, l’accent a été mis sur le nouveau format à savoir le budget programme. Ainsi, à partir de cette année, les ministres seront les ordonnateurs directs de leurs budgets et n’auront plus le droit d’avancer comme motifs de non-paiement le manque de ressources financières. Car, selon le format, les budgets des différents ministères sont disponibles dès le mois de janvier.
Pour le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo, le Sénégal s’apprête à vivre un moment crucial, celui d’un changement de paradigme dans la gestion de ses finances publiques, qui se décline principalement à travers deux réformes majeures : la budgétisation par programmes et la déconcentration de l’ordonnancement.
Pour Abdoulaye Daouda Diallo, il s’agit, à travers ces réformes d’envergure qui consacrent la mise en œuvre des innovations contenues dans la loi organique n° 2011-15 du 08 juillet 2011 relative aux lois de finances, de faire la réforme de l’Etat par le budget. « Ces innovations vont permettre assurément, dans une dynamique d’ensemble, de procéder à une nouvelle conceptualisation de l’Etat, de ses missions et de ses modalités d’intervention.
Ainsi, l’application de cette loi organique va transformer, en profondeur, les modalités de gestion des deniers publics, en faisant de la performance la cible de l’action de l’Etat», a dit l’ancien ministre de l’Intérieur, hier lors de l’atelier de lancement de la gestion budgétaire 2020. Il souligne que cette réforme constitue une opportunité qui s’ouvre au Sénégal pour réformer l’Etat, car la quête de la performance en management public est antinomique de la routine, de la léthargie, de procédures lourdes qui conduisent toutes à l’inefficacité et l’inefficience.
Le ministre n’a pas manqué de dire que le budget de l’année 2020 sera exécuté conformément aux dispositions du décret n° 2012-673 du 04 juillet 2012 portant nomenclature budgétaire de l’Etat, modifié et celles du décret n° 2020-28 du 08 janvier 2020 relatif à la gestion budgétaire de l’Etat. « En fait, les dispositions des dits décrets sont plus conformes aux exigences d’une gestion budgétaire axée sur la performance.
L’ancien ministre des Transports terrestres et du Désenclavement a rappelé que cette nouvelle approche budgétaire permet, dans une approche participative et proactive, d’identifier les obstacles qui pourraient entamer le bon déroulement de l’exécution budgétaire. Autrement dit avec le budget programme, l’atelier d’hier marque le début de l’exercice annuel. Les Finances ont ainsi libéré la bourse.