LE G20 EN GREVE LE 17 JANVIER PROCHAIN
De gros nuages planent sur le système éducatif. Et c’est le Groupe des 20 syndicats d’enseignants (G20) qui menace d’aller en grève dès le 17 janvier prochain
Le secteur éducatif va connaître encore quelques remous. En effet, le Groupe d’une vingtaine syndicats d’enseignants (G20) a décidé d’observer une grève dès le 17 janvier prochain. Il l’a annoncé dans un communiqué parvenu à notre rédaction.
De gros nuages planent sur le système éducatif. Et c’est le Groupe des 20 syndicats d’enseignants (G20) qui menace d’aller en grève dès le 17 janvier prochain. A travers ce mouvement humeur, il va exiger du Gouvernement le respect des accords signés avec les syndicats d’enseignants et l’ouverture de négociations sur sa plate-forme revendicative. «Le G20 prend à témoin l’opinion nationale et internationale que son préavis de grève déposé le 17 décembre 2020 expirera le 17 janvier 2021.
Passé cette date, le G20 se réserve le droit d’utiliser tous les moyens possibles pour amener le gouvernement à satisfaire sa plate-forme revendicative», a indiqué le coordonnateur du G20 Mamadou Tamba dans un communiqué parvenu à notre rédaction.
Et de poursuivre : «Si le ministère de l’Education nationale ne fait pas d’efforts significatifs dans un bref délai pour faire appliquer les protocoles sanitaires et pédagogiques dans tous les établissements et sur toute l’étendue du territoire national, le G20 n’écarte pas d’appeler les enseignants à une grève sur ce point précis pour protéger les élèves, les enseignants, les parents et toute la communauté contre la propagation inquiétante de la Covid-19».
Sur les raisons du déterrement de la hache de guerre contre l’Etat, ces syndicalistes du G20 dénoncent le non-respect du protocole sanitaire et l’inertie de l’Etatface aux revendications des enseignants.
Parlant du protocole sanitaire contre la Covid-19, Mamadou Tamba et compagnie se disent ahuris par la faiblesse des moyens mobilisés par les autorités. «Dans un contexte de recrudescence de la crise sanitaire de Covid-19 au Sénégal, le système éducatif continue de vivre des situations incroyables, inacceptables ou simplement d’actes répétés de sabotage. Par le retour en force des cas communautaires et l’augmentation fulgurante des cas de contamination, des cas graves et du taux de létalité dus à la Covid-19, le Sénégal se retrouve dans une «seconde vague» plus inquiétante que la première. Cette situation constitue une menace très sérieuse, en particulier pour la santé des élèves, des enseignants, des parents mais aussi celle de la population en général.
Pourtant, malgré la gravité de cette crise sanitaire qui exige des mesures drastiques partout, et singulièrement dans les établissements scolaires, nous constatons avec beaucoup de regret et d’amertume, que les protocoles sanitaires et pédagogiques ne sont pas respectés dans la quasi-totalité des écoles et des moyens de transport utilisés par les élèves et les enseignants. C’est dans ce contexte préoccupant que le ministre de l’Education nationale, au lieu de respecter ses promesses d’avant la reprise des Enseignements-Apprentissages du 12 novembre 2020 sur les différents protocoles afin de mettre les élèves et les enseignants dans des conditions optimales de sûreté et de sécurité, les a plutôt exposés, livrés pieds et mains liés aux dangers permanents que représente cette pandémie qui dicte encore gravement sa loi au Sénégal.»
Par conséquent, le G20 condamne cette attitude dangereuse et dénonce les manquements graves de la gestion catastrophique constatée de cette situation de crise de Covid19 dans les établissements scolaires sur toute l’étendue du territoire national. Pour ce qui est des revendications des enseignants, les syndicalistes déplorent le mépris de leur ministre de tutelle Mamadou Talla.
«L’incapacité du ministère de l’Education nationale à gérer efficacement la crise à Covid-19 dans les établissements scolaires et la tentative d’introduction dans nos programmes des concepts contenus dans «Education à la santé sexuelle et reproductive» se combinent à son incompétence de trouver des solutions aux questions essentielles à travers les retards exagérés notés dans le paiement d’indemnités de participation des enseignants aux différents examens et concours, au-delà du délai de référence du 30 novembre de chaque année ; le retard de paiement des salaires des nouveaux sortants des CRFPE ; l’arrêt de la formation diplômante à la FASTEF dont le G20 exige la reprise dans les plus brefs délais», soutiennent les membres du G20 qui condamnent fermement ces manquements incompréhensibles et inacceptables. Ils exigent également le paiement sans délai des salaires et paiement d’indemnités.
Quant au débat sur l’introduction de l’éducation sexuelle qui pollue l’atmosphère, le G20 crie au scandale et met en garde les autorités malgré les assurances fournies par le chef de l’Etat. «Cette fameuse Education sexuelle à la santé reproductive (Essr) est en réalité un acte pernicieux d’apprentissage à la déviance, à la débauche et à la perversion de nos enfants. Ce qui est surtout plus ahurissant, c’est la dénégation honteuse du ministre de l’Education nationale, après avoir intentionnellement dissimulé le terme « sexuelle » du déchiffrage du sigle ESSR et du libellé de l’objet de l’atelier de partage (restitution) mentionné. Nous dénonçons ce comportement suspect du ministre de l’Education nationale et marquons notre désapprobation totale de ce projet «éducatif» funeste destiné en vérité à installer de manière insidieuse des antivaleurs chez nos apprenants et dans notre société.
Nous mettons en garde le ministre de l’Education et disons tout haut que nous serons toujours prêts à mener le combat pour que jamais un projet aussi néfaste ne soit introduit sous d’autres formes ou prétextes voilés», martèlent les responsables du G20.