LES ETUDIANTS METTENT LE FEU SUR LA RN1
Les étudiants de l’Université de Sine Saloum El Hadji Ibrahima Niass ne décolèrent pas. Après leur mot d’ordre de grève de 96 heures renouvelable, ils sont sortis hier matin pour brûler des pneus et autres troncs d’arbres sur la RN1.
Les étudiants de l’Université du Sine Saloum El Hadji Ibrahima Niass, campus Fatick ont mis leur menace à exécution. Comme ils l’avaient annoncé mercredi dernier, ils ont usé de la méthode forte pour se faire entendre. D’autant qu’ils ont mis le feu sur la Route Nationale N°1 (RN1) et affronté farouchement les forces de l’ordre pendant quatre tours d’horloge. Les échauffourées se sont soldées par des blessés du coté des étudiants. Il y a eu également de nombreuses arrestations.
Les étudiants de l’Université de Sine Saloum El Hadji Ibrahima Niass ne décolèrent pas. Après leur mot d’ordre de grève de 96 heures renouvelable, ils sont sortis hier matin pour brûler des pneus et autres troncs d’arbres sur la RN1. Une manière, pour eux, d’exprimer leur amertume face à l’indifférence des autorités «sourdes et insensibles» à leur sort. «On avait décrété 96 heures de grève renouvelable, mais les autorités n’ont pas réagi. Personne n’a tenté une médiation. A la limite, c’est comme si nos revendications ne leur sont pas parvenues. Alors, nous voilà à la vitesse supérieure», martèle la coordonnatrice des étudiants ressortissants des différentes localités.
Selon Maimouna Sarr, cette situation pouvait être évitée, mais les autorités les ont poussés à bout. «Ce qui s’est passé aujourd’hui à Fatick ne nous plait pas. Nous sommes là depuis 2019, mais nous n’avons jamais usé de violences pour une quelconque revendication. Et pourtant depuis notre arrivée à Fatick, nous rencontrons d’énormes difficultés et sommes confrontés à de mauvaises conditions d’études. Nous ne connaissons pas la violence. Seulement, trop c’est trop», clame Maimouna Sarr en larmes.
Abondant dans le même sens, le président de l’amicale des étudiants du campus de Fatick fait l’historique de leur démarche. «Nous avons commencé avec les méthodes pacifiques, mais malheureusement avec nos autorités, rein ne s’obtient avec le pacifisme. Elles n’ont même pas réagi à nos doléances. Le recteur a décidé de faire la sourde oreille.
Au moment où le président de la République est en tournée économique à l’intérieur du pays, l’USSEIN qu’on présente comme une université professionnelle et professionnalisée ne dispose pas de budget suffisant pour permettre à ses étudiants qui sont les futurs cadres du Sénégal de mener convenablement leurs études», se désole Mohamed Camara. Ce dernier déplore l’absence de salles depuis trois ans maintenant. «Nous sommes toujours dans des locaux provisoires. Les étudiants sont éparpillés un peu partout dans Fatick. Pour faire cours, nous sommes obligés de faire le tour de la ville à la recherche de salles libres. C’est ce que nous méritons ? Ne sommes-nous pas des étudiants au même titre les autres étudiants du Sénégal ? Pourquoi doit-on limiter notre cursus ? Pourquoi, nous refuse-t-on le master ?», s’insurge le président de l’amicale des étudiants du campus de Fatick.
Cachant mal sa déception, il estime que les autorités ne devraient pas pousser à la violence des jeunes responsables et ambitieux comme eux. «Nous sommes descendus dans la rue et avons fait face aux forces de l’ordre non par plaisir, mais parce qu’on ne nous a pas laissé le choix.» Les échauffourées entre forces de l’ordre et étudiants ont été particulièrement violentes puisqu’il y a eu plusieurs blessés.
Les hommes de tenue ont procédé à l’arrestation de 13 étudiants. N’empêche, les pensionnaires de l’Ussein ont réussi à paralyser le système éducatif de Fatick puisqu’ils ont délogé tous les élèves de la commune. Ils ont également attaqué la maison familiale du chef de l’Etat sise au boulevard Macky Sall. Mais grâce à la vigilance des gendarmes qui veillait au grain, les manifestants n’ont pas eu le temps de faire des dégâts en dépit des projectiles qu’ils y ont balancés. D’ailleurs, les impacts des cailloux sont visibles sur la façade.
Aux dernières nouvelles, les treize étudiants arrêtés ont été libérés après des négociations entre les autorités et les délégués. Ces derniers avaient promis de cesser les manifestations si leurs camarades sont libérés.