Soixante ans après les indépendances de 17 pays africains, où en est la "décolonisation des savoirs" ? Nadia Yala Kisukidi et Mamadou Diouf en débattent
Soixante ans après les indépendances de 17 pays africains, où en est la "décolonisation des savoirs" ?
En cette fin d'année 2020, une année bien particulière, nous vous proposons un débat d'idées entre deux penseurs : Nadia Yala Kisukidi, maîtresse de conférences en philosophie à l'université Paris-VIII et co-commissaire de la Biennale de Kinshasa Yango II, et Mamadou Diouf, professeur à l'Institut d'études africaines de l'université Columbia à New York et historien spécialiste de l'empire colonial français.
DETHIE FAL DECLINE SA NOMINATION
Fraîchement nommé secrétaire national chargé du développement industriel au sein du parti Rewmi, le député Déthié Fall n'a pas tardé à réagir.
Fraîchement nommé secrétaire national chargé du développement industriel au sein du parti Rewmi, le député Déthié Fall n'a pas tardé à réagir. En effet, l'ex vice-président du parti Rewmi rejette la nouvelle offre d'Idrissa Seck.
"Après ma destitution du poste de vice-président de Rewmi suite à ma dernière sortie à l'Assemblée nationale, lors du passage du ministre de l'Agriculture, j'ai pris connaissance ce jour de ma nomination de secrétaire national chargé du développement industriel. Je remercie le President Idrissa Seck et décline en même temps ce poste.", souligne Déthié Fall.
Par ailleurs, il donne rendez-vous "très prochainement pour son engagement politique exclusivement orienté au service du peuple sénégalais".
LE RAPPEL À DIEU DE SAYDA MARIAMA NIASS, UN DES SUJETS EN VUE
Dakar, 28 déc (APS) - Les quotidiens parvenus lundi à l’APS rendent hommage à Cheikha Maryama Niass dont le rappel à Dieu samedi, à Dakar, à l’âge de 88 ans, est l’un des sujets les plus en vue dans les journaux.
"Hommages à un serviteur du Coran", résume le quotidien Le Soleil, revenant sur le décès de Cheikha Maryama Niass (1932-2020), fille de Cheikh Ibrahima dit Baye Niass (1900-1975), dont toute la vie était dédiée exclusivement au Coran, au point que la défunte était surnommée Khadimatoul Khourane (celle qui est au service du livre saint), à Médina Baye, cité religieuse de Kaolack, ville du centre du Sénégal.
"La vertueuse vie de Sayda Mariama Niass est intimement liée au Coran qu’elle a enseigné à des individus originaires de toutes les parties du monde. C’est cette âme dévouée à la promotion des valeurs de l’islam, fille d’El Hadj Ibrahima Niass, qui s’est éteinte, samedi dernier, à Dakar, à l’âge de 88 ans", écrit Le Soleil.
Le journal, relayant les réactions de plusieurs personnalités suite à ce décès, souligne l’émotion du khalife de Médina Baye et les mots du président de la République qui dit regretter "la perte d’+une grande promotrice de l’éducation des jeunes filles+".
L’Observateur note que les témoignages sont "unanimes" à propos de Cheikha Maryama Niass. "Au-delà de son amour pour le Coran, la défunte est décrite comme une personne très attachée aux enfants", écrit ce journal.
Avec sa disparition, "C’est le Livre saint qui perd l’une de ses plus grandes interprètes. La célèbre école située à la Patte d’Oie qui porte son nom devient orpheline", relève le quotidien L’As, qui considère que la défunte était la "fidèle compagne" du Coran, sa "main droite".
Son rappel à Dieu "est considéré comme une grosse perte pour la Ummah islamique et notamment le Sénégal", lit-on dans les colonnes du quotidien Enquête, lequel note que si la défunte n’est pas la seule fille de Baye Niass, en revanche elle "se distinguait au Sénégal et dans la sous-région, par sa maîtrise du saint Coran, son attachement à l’enseignement coranique et son engagement pour l’éducation des jeunes filles".
Il s’y ajoute qu’elle "ne s’est pas seulement servie de son ascendance pour se faire un nom, signale Walfquotidien. Au contraire, elle s’est fait remarquer à travers ses œuvres sociales".
Il n’y a rien pourtant pour faire oublier complètement l’actualité politique, en embuscade dans plusieurs quotidiens, dont Walfquotidien qui donne la parole à l’ancienne présidente du Conseil économique, social et environnemental (CESE). Aminata Touré "crache ses vérité", qu’il s’agisse par exemple de son ambition présidentielle ou de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI), rapporte ce journal.
Kritik’ fait état d’un "front anti troisième mandat" naissant, en titrant sur "La revanche des bannis de l’APR", Aminata Touré justement, mais aussi Moustapha Diakhaté et autres Me Moussa Diop, personnalités en rupture de ban avec le parti présidentiel.
Les journaux évoquent également le cas Déthié Fall, du nom de ce responsable du parti Rewmi de l’ancien Premier ministre Idrissa Seck, devenu président du Conseil économique, social et environnemental (CESE) à la faveur d’un rapprochement avec le président de la République.
Une perspective avec laquelle M. Fall n’est pas en phase, déchu du poste de vice-président de Rewmi avant d’être nommé secrétaire national chargé du développement industriel. Un poste qu’il dit décliner, avant de donner rendez-vous "très prochainement" pour un engagement politique "exclusivement orienté au service du peuple sénégalais".
Un message repris par plusieurs journaux, de Tribune à Vox Populi ("Idy rétrograde Déthié Fall qui crache sur le poste") en passant par L’Observateur. "Déthié Fall-Idy. L’acte de divorce", affiche ce journal.
"Déthié Fall compte faire une déclaration politique, qui sera certainement attendue par les Sénégalais, au courant du mois de janvier 2021, pour faire ses adieux à sa formation politique", annonce L’Observateur.
UNE SI LONGUE AVENTURE
Mamadou Kassé, ancien journaliste du quotidien Le Soleil, vient de publier chez L’Harmattan un roman qui questionne le destin à travers ‘’la vie de galère’’ menée dans ‘’un décor pas toujours reluisant’’ du personnage Ma-Ndoumbé
Dakar, 27 déc (APS) – Mamadou Kassé, ancien journaliste du quotidien Le Soleil, vient de publier chez L’Harmattan ‘’Une si longue aventure’’, un roman qui questionne le destin à travers ‘’la vie de galère’’ menée dans ‘’un décor pas toujours reluisant’’ du personnage Ma-Ndoumbé.
‘’Les aventures humaines sont toutes particulières. Aucune d’elles ne ressemble à l’autre, tant les destins sont singuliers et s’inscrivent chacun dans une trajectoire d’une vie unique en soi’’, commente l’éditeur sur la quatrième de couverture du livre.
Alors que ‘’les fatalistes’’ soutiennent qu’on ‘‘n’y échappe pas’’, ‘’les rationalistes’’ invitent à ‘’les (les destins) infléchir pour les conformer aux ambitions’’.
Le personnage Ma-Ndoumbé est vraisemblablement du lot des premiers puisqu’il ‘’ne cherche pas à infléchir son destin’’, ajoute-t-on sur la quatrième de couverture du roman de Mamadou Kassé. Ma-Ndoumbé ‘’suit sa trajectoire selon ses espoirs, ses humeurs et son instinct, traversant les épreuves comme des sauts d’obstacles sans en renier, ni regretter aucune.’’
‘’Une si longue aventure’’ est présenté comme ‘’le récit bâti autour de la narration de sa vie (celle de Ma-Ndoumbé) de galère et de la description d’un décor pas toujours reluisant’’.
Le journaliste Amadou Fall, auteur de la préface du roman, estime que ‘’l’histoire de Ma-Ndoumbé n’est aucunement à l’image d’un long fleuve tranquille’’. ‘’C’est celle tourmentée de tous ces jeunes ruraux et citadins matraqués par un destin dont les scories ont pour noms : manque de repères ou d’accompagnements parentaux, non-scolarisation, sécheresse cyclique et impossibilité conséquente de vivre décemment de la terre, marasme, chômage, mal-vivre et perte d’espoir dans la grande ville’’, commente Fall.
‘’Mamadou Kassé décrit, analyse et commente admirablement ces sinistres réalités, au fil de chapitres concis qui s’enchaînent comme les séquences d’un film documentaire ou les articles d’un grand reportage de presse écrite’’, ajoute le préfacier du roman.
Il rappelle l’adage selon lequel on doit revenir à son point de départ lorsque l’on ne sait plus où l’on va. Mais Amadou Fall préfère décliner ‘’autrement cet adage’’ en écrivant : ‘’Quand tu sais qu’on refusera de t’accueillir, de t’offrir une place au soleil, là où tu veux aller, alors retourne là d’où tu viens.’’
‘’C’est la très sage et réaliste décision que Kassé fait prendre à son héros au terme de son aventureuse pérégrination’’ qui le conduit ‘’jusqu’au pied d’un de ces murs derrière lesquels l’Ailleurs se barricade, brise des espoirs qui ne sont qu’illusions le plus souvent’’.
‘’Faisant fi de l’opprobre, des quolibets et regards narquois en biais qui lui seront jetés, comme ils le sont toujours à ceux qui reviennent au pays matériellement plus pauvres qu’ils ne l’étaient, Ma-Ndoumbé s’est résolu à franchir le Rubicon dans le sens inverse, à revenir s’investir dans son terroir pour s’y réaliser par lui-même, avec les siens…’’ ajoute le préfacier.
Il estime que ‘’là est l’une des grandes leçons de ce roman’’ qui ‘’nous rappelle, non sans insistance, que, dans ce pays où tout est à construire ou à reconstruire, une foultitude d’opportunités d’épanouissement individuel et collectif existent, qui ne demandent qu’à être profitablement valorisées, dans les campagnes comme dans les milieux urbains et suburbains, par cette jeunesse qu’il faut impérativement sortir de la désespérance suicidaire’’.
Journaliste, diplômé du Centre d’études des sciences et techniques de l’information (CESTI, Université Cheikh-Anta-Diop de Dakar), Mamadou Kassé a été employé par Le Soleil. Il a travaillé pour les services sports, éducation, environnement et santé dudit journal, avant d’en devenir rédacteur en chef central. Il a ensuite servi le ministère de la Communication et a participé au lancement de l’Agence d’assistance à la sécurité de proximité.
Formateur au CESTI, Kassé collabore également avec l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption.
LU BEES AVEC LAMINE NIANG ET CHARLES FAYE
VIDEO
LA GUERRE DES VACCINS AURA LIEU
EXCLUSIF SENEPLUS - Pas de choix pour les Africains : se vacciner ou être confinés chez eux. Le nigérien Mahamadou Issoufou administre une leçon de démocratie à ses pairs à l'heure où les troisièmes mandats font florès
Dans cet ultime Lu Bees de l'année 2020, Charles Faye analyse les différentes thèses soutenues sur le Covid-19, notamment les polémiques au sujet de la chloroquine. A l'aune de l'annonce des vaccins qui se succèdent, le chroniqueur déplore les contraintes auxquelles seront très probablement soumises ceux qui ne voudront pas se vacciner .
Lamine Niang parle de l'élection présidentielle au Niger et salue l'acte démocratique de Mahamadou Issoufou qui va céder le pouvoir après deux mandats.
Lu Bees est un talk de SenePlus réalisé et monté par Boubacar Badji.
La balade de Macky déchaîne les passions
Sans escorte visible et accompagné de sa fille, le Président Macky Sall était au volant de sa voiture pour faire un tour dans les artères de la capitale sénégalaise, ce samedi. Dans une vidéo virale sur les réseaux sociaux et reprises en boucle par ses admirateurs qui l’exhibent comme un trophée de guerre, le chef de l’Etat, à bord de son véhicule semble admirer les changements intervenus sous son magistère. Quelques instants après, la publication a déchaîné toutes les passions. Aussitôt, les internautes ont commencé à réagir, les commentaires allant bon train. Si beaucoup ont salué la démarche du Président parlant d’humilité, d’autres dénoncent une opération de charme de mauvais goût. Pour ces derniers, cette mise en scène digne d’une propagande russe intervient dans un contexte social et économique inapproprié.
Des malfaiteurs arrêtés à Saint-Louis
Les voleurs reprennent du service à Saint-Louis. Avant-hier, c’est la station d’essence située à la cité Vauvert qui a été visitée dans la soirée par des malfaiteurs. Ces derniers, organisés en bande, ont fait irruption et battu sauvagement le caissier qui a reçu plusieurs coups de couteau. Ils l’ont par la suite ligoté avant d’emporter l’argent avec eux. Après avoir réussi leur coup, ils se sont évaporés dans la nature. Alertés, les gendarmes ont vite quadrillé la zone sur un rayon de dix kilomètres. Les malfaiteurs n’ont pas été chanceux puisqu’ils ont été arrêtés à quelques encablures de la brigade de Gendarmerie de Khor. La victime, évacuée aux urgences de l’hôpital de Saint-Louis, se porte mieux. La bande est entre les mains de la justice. Une enquête est ouverte par les pandores.
Accident d’un véhicule «Tata» à Guet-Ndar
Les transporteurs sont revenus à de meilleurs sentiments. Après l’accident qui avait emporté un enfant de 8 ans à Guet-Ndar, les populations avaient brûlé le bus impliqué dans l’accident. Un acte qui avait irrité les transporteurs qui avaient décidé de suspendre la ligne 3. Mais le maire de Saint-Louis, Amadou Mansour Faye, a réuni les deux parties pour arrondir les angles. Au début de la rencontre, la discussion a été très houleuse. Finalement, un compromis a été trouvé. M. Faye a demandé aux conducteurs de «Tata» de revenir à de meilleurs sentiments et de reprendre la ligne 3, avant de les appeler à la prudence à Guet-Ndar qui est un quartier populeux. Aussi, Mansour Faye a-t-il salué le courage des deux camps. Le porte-parole des populations dudit quartier, Oumar Sarr et le président de la fédération des transporteurs de la région de Saint-Louis, Ibrahima Diol, ont plaidé pour un apaisement. Cependant, ils ont regretté ce qui s’est passé avant de prier pour le repos de l’âme de la victime Mouhamed Thiam.
Décès de l’ingénieur foreur Henry Gunning
Jusque-là, seuls des dégâts matériels ont été enregistrés suite à l’incendie du puits de gaz de Ngadiaga. Hélas ! On déplore depuis samedi une perte en vie humaine. L’ingénieur foreur Henry Gunning de Forteza, qui s’était brûlé lors de l’accident et transféré à l’hôpital Principal de Dakar, est finalement décédé.
Erection de Boune en commune
Les populations de Boune poursuivent la lutte pour l’érection du village en Commune. Les habitants ont lancé un cri du cœur à l’occasion des 72 heures de Boune, un événement organisé par la fédération des acteurs pour le développement du village. Le président de ladite fédération, Moussa Camara a décrié le retard de changement de statut du village en cause, le mauvais découpage administratif de 1996. A cet effet, M. Camara a expliqué au cours d’une journée de don de sang que leur village manque d’infrastructures éducatives et sanitaires. Il n’y a qu’une seule école élémentaire publique, et un seul poste de santé qui dispose d’ambulance pour les 19 quartiers.
Un électricien de bâtiment pris avec 500 g de drogue
L’électricien de bâtiment, Saliou Nd. habitant à Malika, se livre à ses heures perdues à la vente de l’herbe qui tue. Mais la police a mis fin à son business. Il a été alpagué par les limiers du Commissariat des Parcelles assainies avec 500 grammes de chanvre indien. Selon nos sources, c’est lors d’une opération de sécurisation que les hommes du commissaire Thierno Diop, notamment ceux de la brigade de recherches, ont investi le quartier Nord-Foire et environs. Les limiers avaient établi une planque pour surveiller les moindres déplacements des gens près du terrain de basket. Une surveillance qui a porté ses fruits car, Saliou qui avait un comportement suspect a été interpellé. Sa fouille a permis la découverte par devers lui de 500 grammes de chanvre indien en vrac. Interpellé sur la provenance de la drogue, le dealer déclare l’avoir acquis à Rufisque pour les besoins de sa propre consommation. Il est conduit au commissariat de Police et placé en garde à vue après son audition. Il sera par la suite déféré au parquet pour détention et trafic de chanvre indien.
Les jeunes réclament le centre de santé de Cas-Cas
Les jeunes de l’Ile à Morphil, regroupés autour du mouvement dénommé «génération Alternative», sont très remontés contre les autorités sénégalaises. Ils dénoncent, en effet, les lenteurs dans la construction du Centre de Santé de Cas-cas dont la pose de la première pierre remonte à plus de deux décennies. Le porte-parole du mouvement, Amadou Tidiane Lom, estime que la pandémie de covid-19 qui n’épargne aucune localité du pays doit enfin inciter les autorités à accélérer les travaux d’achèvement du centre afin de le rendre fonctionnel avant la fin de l’année 2021. C’est la seule manière, dit-il, de réduire les longues distances lors des évacuations des malades de l’Ile à Morphil vers Ndioum, Matam ou Saint-Louis, distantes de plusieurs kilomètres. Ainsi la «Génération Alternative» déplore qu’après six décennies d’indépendance, les populations du département de Podor continuent de mourir faute d’infrastructures sanitaires dignes de ce nom. Poursuivant, le porteparole du mouvement renseigne qu’au mois de décembre, deux personnes sont décédées au cours de leur évacuation sur Dakar, sans compter le nombre de femmes enceintes qui perdent quotidiennement la vie dans la localité, faute de structures médicales.
Mame Thierno Wagne, la 2e victime de l’incendie de Badalona
Le deuxième sénégalais décédé dans l’incendie de Badalona en Espagne est formellement identifié. Il s’agit de Mame Thierno Wagne, un jeune originaire de Kaolack. A rappeler que la première victime de cet incendie est Baye Guèye. Aujourd’hui, le bilan définitif de cet incendie est de 4 morts dont deux Sénégalais, deux Gambiens (Diouldé Salla et Fatimata Dramé) et 18 blessés. Ces derniers sont tous sortis des hôpitaux sauf deux Sénégalais qui sont encore sous traitement.
Un avion d’Air Sénégal endommagé par un container
Un choc qui n’est pas sans conséquences pour la compagnie Air Sénégal. L’avion baptisé Sine-Saloum de la compagnie nationale a été heurté hier par un container à l’aéroport de Roissy. L’incident a eu lieu lors d’une opération de manutention qui a cloué l’avion au sol. L’avion qui devait opérer le vol d’hier entre Paris et Dakar fait l’objet d’une inspection et de maintenance. Cependant, la compagnie rassure que les passagers sont pris en charge à l’hôtel et ils seront avisés de l’heure de départ.
144 cas communautaires et 02 décès
La courbe de contamination du virus poursuit son ascension. Et ce n’est pas demain son fléchissement au regard du comportement des populations qui ne respectent plus les gestes barrières. Durant le week-end, le taux de positivité a été de 8,55%. En fait, sur les 2749 tests réalisés 240 sont revenus positifs à la covid-19. Sur ce nombre, les 144 cas positifs sont issus de la transmission communautaire contre 96 cas contacts. Les cas communautaires sont recensés à Kaolack (13), Touba (16), Dahra (4), Dakar-Plateau (9), Maristes (3), Grand-Dakar (2), Matam (3), Mbao (2), Thiès (7), Almadies (3), Amitié (2), Bambey (1), Cité-Biagui (1), Cité-Millionnaire (1), Darou-Mousty (2), Grand-Yoff (1), Guinguinéo (2), Louga (2), Mamelles (1), Mbour (4), Ouakam (3), Ouest-Foire (2), Ourrossogui (1), SacréCœur-3 (1), Saraya (1), Tivaouane-Peul (2) et Yoff (3), Fatick (5), Saint-Louis (6), Mermoz (4), Linguère (3), Parcelles Assainies (3), Tivaouane (3), Castors (2), Joal(2), Khombole (2), Liberté-5 (2) Mbao (2), Médina (2) Ngor (2), Sud-foire (2), Diourbel(1), Fann (1), Kaffrine (1), Coki(1), Liberté-4 (1), Liberté-6 (1), Mamelles (1), Maristes (1), Richard-Toll (1), Rufisque (1), Scat-Urbam (1), et zone-B (1). Cependant, le taux de guérison reste élevé. Durant le week-end, 151 malades de covid-19 sont déclarés guéris. Les cas graves ont connu une légère baisse à cause des deux décès enregistrés. Hier, 32 malades étaient pris en charge dans les services de réanimation. A ce jour, le Sénégal a enregistré 18 609 cas positifs dont 16 936 guéris, 388 décédés, et 1284 sous traitement. 1254 sous traitement. Le Ministère de la Santé et de l’Action sociale exhorte les populations au respect strict des mesures de prévention collective et individuelle.
Les mises en garde de l’OMVS
Le patron de l’Organisation mondiale de la santé(Oms) Tedros Adhanom Ghebreysus a appelé dans un message vidéo à tirer les leçons de la pandémie de Covid-19 pour mieux se préparer aux prochaines épidémies. «La pandémie provoquée par le coronavirus ne sera pas la dernière et les tentatives pour améliorer la santé humaine sont vouées à l’échec si on ne s’attaque pas au changement climatique et au bien-être animal», soutient-il. Cependant, il condamne aussi l’engrenage dangereusement myope qui consiste à dépenser de l’argent sans compter, lorsque flambe une épidémie mais à ne rien faire pour se préparer à la prochaine. Pour Tedros, il était temps de tirer les leçons de la pandémie de Covid-19. «Pendant trop longtemps, le monde a fonctionné selon un cycle de panique et de négligences. Nous jetons de l’argent sur une épidémie et quand elle est terminée, nous l’oublions et ne faisons rien pour empêcher la suivante», regrette-t-il. A l’en croire, l’histoire nous dit que ce ne sera pas la dernière pandémie et les épidémies sont une réalité de la vie. Pour l’ancien ministre éthiopien de la Santé, la crise du coronavirus n’aurait pas dû être une surprise, étant donné les avertissements répétés. Selon lui, tous les pays devraient investir dans des capacités de préparation pour éviter, détecter et atténuer les urgences de toutes sortes, c’est pourquoi il appelle à un renforcement de l’offre de soins.
Pape Diouf et le «battrer»
Malgré l’interdiction de rassemblements à cause de la propagation de la covid-19, le chanteur Pape Diouf a tenu à organiser sa soirée. Une soirée qui a vu des sénégalais distribuer de manière ostentatoire des liasses de billets dans un contexte de conjoncture économique redoutable. Mais, puisque dans ce pays, on ne fait que violer la loi, il ne sert à rien de rappeler qu’il y a une loi qui interdit la gabegie lors des cérémonies familiales.
PAR Cheikh Ahmadou Bamba Ndiaye
NOTRE NATION INTERPELLÉE
S.O.D., étudiant en dernière année de médecine à l’Université Cheikh Anta Diop, souffre d’une aplasie médullaire. Sa santé est à notre charge ; et sa place, parmi nous
La plus dangereuse erreur qu’une nation puisse commettre est de dissocier son sort de celui de chacun de ses membres. Restée indifférente quand l’inacceptable se produit, se taire, quand elle doit prendre sa défense, contribuent à sa fragilisation. Pour être forts ensemble, il nous faut être aux soins de chacun.
L’épreuve tombée sur S.O.D. nous est adressée à tous. C’est notre réaction qui est attendue. Qui doit dire qui nous sommes, qui nous aspirons à être.
Cet étudiant en dernière année de médecine à l’Université Cheikh Anta Diop souffre d’une aplasie médullaire. Une maladie rare rendant insuffisante la production, par sa moelle épinière, des lignées sanguines. Elle l’a pris de court il y a un an, alors qu’il était au service de notre nation, en stage rural à Saraya, à l’Est de notre pays.
Aujourd’hui, la vie du natif de Thiaroye est menacée : si aucun traitement ne lui est procuré.
Sa situation est critique, à bien des égards.
Il y a d’abord cette course contre la montre, pour la vie. Qui vient s’immiscer, faire irruption, dans le parcours de S.O.D. Il s’apprêtait à être médecin, non celui à soigner en toute urgence.
Il y a aussi la question de moyens, d’argent (encore lui !). Une somme de 288 000 000 F CFA. Que sa famille, sans savoir comment y parvenir, est sommée de débourser, dans l’espoir de le garder en vie. En l’envoyant se faire soigner en France, le traitement de l’aplasie médullaire n’étant pas disponible au Sénégal.
Un fait insupportable, invivable, pour lui et pour nous tous. Un pied de nez, un échec, un défi à la fois. Que notre pays ne dispose pas des compétences pour soigner cette maladie est déjà grave. Que l’accès aux soins soit déterminé par la richesse d’une personne, sa capacité à s’offrir un tourisme médical, l’est davantage.
Que des cas comme celui de S.O.D. soient récurrents, et que nous les abandonnions dans les mains épuisées de leurs familles, dans la douleur et le dénuement, en attendant que la mort arrive, est affreux.
Quelles sont les actions prises par l’Université Cheikh Anta Diop, le COUD, les ministères de l’Enseignement supérieur et de la Santé, l’Ordre des médecins, la présidence de la République et la mairie de Thiaroye ? Où en sont-ils dans leurs démarches ? Ou comptent-ils rester derrière, taciturnes, en attendant que l’Amicale des étudiants de la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontologie finissent de faire le travail à leur place ?
À côté de ces derniers, qui ont organisé un appel à contribution, nous devons refuser de livrer S.O.D. à la mort. Celui-ci, qui est le premier à se battre, dans la dignité et l’excellence, contre la fatigue et les saignements incontrôlés, doit soutenir sa thèse dans quelques semaines.
Sa santé est à notre charge ; et sa place, parmi nous. Demain, rétabli, S.O.D. le chirurgien pédiatrique, redonnera le sourire à nos enfants. Qui, cette fois-ci, seront soignés chez nous.
Cheikh Ahmadou Bamba Ndiaye est ancien Enfant de Troupe du Prytanée Militaire de Kadiogo (Burkina Faso). Diplômé en droit de Sciences Po Paris et de Panthéon-Assas, il est l’auteur du blog Assumer l’Afrique.
LA CHRONIQUE HEBDO DE PAAP SEEN
RUFISQUE, VILLE RUINÉE (2)
EXCLUSIF SENEPLUS - Le visage de Rufisque est hideux. Ce qui frappe l’observateur, en regardant la ville, c’est la crasse, le délabrement et toutes les énergies qui se perdent dans le vide - NOTES DE TERRAIN
Vendredi 25 décembre 2020. 17 heures. Je n’étais pas venu à Rufisque depuis trois semaines. Ça fait beaucoup. Je ressens comme un manque, à chaque fois je reste longtemps loin de la cité de Maam Kumba Làmb Ndóoy. Malheureusement, je n’ai plus vraiment le temps d’y aller chaque week-end. Il y a toujours un sentiment désagréable qui me saisit, à chaque fois que je pose les pieds dans la ville. J’ai l’impression que quelque chose a changé. Mais dans le mauvais sens. Rufisque est une ville, de culture et d’histoire, négligée. Elle semble figée dans le passé. Telle une œuvre d’art à l’abandon, qui perd d’année en année son éclat, mais n’en reste pas moins authentique. C’est pourtant avec grand plaisir que je flâne dans les artères de la ville. Pour observer la prodigieuse somme des vies et des choses contradictoires qui germent en elle.
D'habitude, lors de mes promenades, je fais un long tour qui mène dans plusieurs quartiers de la ville. Mais aujourd’hui, j’ai à peine marché moins de dix minutes, avant de me rendre compte que mon pied enflait. Une blessure mal soignée, qui s’est réveillée, et qui fait mal. Ce n’était pas assez dissuasif. J’ai décidé d’aller, au moins, à Jokkul. Je me suis aperçu qu’il y avait des Jakarta stationnés au bord de la route. En m’approchant, trois chauffeurs de motos-taxis m’ont hélé. J’ai négocié avec celui qui était le plus proche. Il a proposé de faire la course à 500 F CFA. Nous nous sommes entendus pour une course à 300 F CFA, en aller simple. En montant sur la moto, mon genou continuait à me faire souffrir, j’ai proposé au chauffeur un aller-retour.
Il ne connaissait pas bien Jokkul. Je lui ai indiqué le chemin. Il s’appelle Mandaw. Il exerce le métier depuis deux ans. Il a acheté la moto à 390.000 F CFA, après avoir beaucoup trimé pour épargner des sous. Avant, il transportait des marchandises avec un pousse-pousse. Il est originaire du Saalum. Du village de Jóli. Il est arrivé à Rufisque en 2016, et habite Ndar-gu-ndaw. Sur le chemin du retour, je lui ai posé des questions sur ses perspectives d’avenir. Se plaisait-il dans ce métier de chauffeur de moto-taxi ? Comptait-il faire autre chose de sa vie ? Il n’était pas trop bavard. Il m’a juste confié que ça allait pour lui. Le travail qu'il mène lui permet de subvenir à ses besoins. Il dépense 200 F CFA pour payer la caisse commune du garage.
Je me suis présenté. Je lui ai rappelé mes origines rufisquoises. Je lui ai dit que je n'habitais pas dans la ville, néanmoins. Je n’y viens que les week-ends, normalement. Je lui ai raconté ce que je faisais. Mandaw ne connaît pas sa date de naissance exacte. Il m’a avoué qu'il n’avait pas de papiers. Il n'a pas été déclaré à l'état civil à sa naissance. Il sait juste qu’il est né en 2002. Je lui ai alors dit qu’il n’avait pas pas vraiment d'existence juridique. Comme s’il n’était pas vivant. Et que fera-t-il si des flics lui demandent sa pièce d’identité ? Cette réflexion n’a pas dû lui plaire. Au début très sympathique, et disponible, Mandaw a commencé à esquiver gentiment mes questions. J’ai senti qu’il devenait laconique, et peu disposé à continuer la discussion. Peut-être que les clients, en général, ne l’importunent pas autant. Et que le fait que je n’arrêtais pas de confier un peu de ma vie, et de lui demander de révéler quelques vérités sur la sienne, le heurtait. J’ai pensé à lui demander son numéro de téléphone, pour me renseigner sur les démarches à mener pour avoir une pièce d’identité. Je me suis ravisé.
C’était la première fois que je montais à bord d’un Jakarta. La première fois que j’ai vu ces taxis à Rufisque, j’ai eu un petit frisson. J’étais dans la voiture de mon petit frère. Je lui ai dit que c’était la preuve de la déchéance totale de la ville. Rufisque n’est plus seulement en état de décrépitude, et sale. C'est aussi, maintenant, une ville qui accueille des milliers de jeunes, sous-éduqués, sans qualification ni savoir-faire. Une ville ruinée, qui n'a pas un secteur privé dynamique, capable d'absorber la quantité énorme de main-d'œuvre qu'elle doit pourtant héberger. J’admets qu’il n’y a pas de boulot indigne. Mais, le métier de jakartaman est l’un des ultimes recours d’une jeunesse installée dans la précarité, abandonnée à un sort cruel. Je parie qu’on ne choisit pas délibérément de faire ce travail. Il y a certes pire, et je pense à ces milliers de marchands ambulants, qui arpentent nos rues poussiéreuses et polluées. Qui racontent, eux aussi, la faillite des politiques d’emploi et de jeunesse au Sénégal.
Ce que l’apparition de ces motos-taxis, à Rufisque, nous dit encore, c’est la prodigieuse poussée démographique de la ville. Et partout dans la périphérie de Dakar. La question de la démographie est un sujet tabou en Afrique et souvent mal posé. D’une part, il y a parfois le prisme déformant de la religion, qui empêche la sérénité du débat. D’autre part, comme l’Occident s’est emparé du sujet, la réaction spontanée a été de lui opposer un contre-discours. « Il n’y a pas de problème démographique en Afrique », disent en chœur intellectuels malmenés, citoyens chauvins et bigots paresseux. L’émotion ne permet pas d'établir un diagnostic sans concession. Il y a comme un déni, d'une réalité pourtant flagrante. Nous voyons bien que beaucoup de nos États sont en banqueroute. Les élites politiques ne savent que faire des humains qui habitent nos pays. Comment les nourrir ? Comment les soigner ? Comment les éduquer ? Comment leur trouver des emplois ? Comment assurer leur sécurité ? Comment les protéger ? Comment les rendre heureux et épanouis ? Comment leur éviter la mort, en tentant l’émigration clandestine ? Comment empêcher qu’ils soient réduits en esclavage dans les pays arabes ? Il n’y a toujours pas de solutions à ces équations. Tout cela, c'est sûr, ne mène pas à la prospérité et à la paix sociale.
Rufisque est un laboratoire en miniature, qui permet de comprendre les grands défis qui attendent l’Afrique. Rufisque a un visage hideux. Ce qui frappe l’observateur, en regardant la ville, c’est la crasse, le délabrement et toutes les énergies qui se perdent dans le vide. On peut bien venir à bout de la saleté et des débris qui encombrent l’environnement. Avec des élus plus compétents et volontaires, une transformation urbaine est possible. Il suffit juste de créer des espaces verts, et d'entrenir les lieux publics. Mais l’autre problème, à Rufisque comme partout au Sénégal, qui n’a aucun début de solution, c’est la prise en charge d’une jeunesse sous-éduquée et sous-qualifiée. Il demande pourtant des réponses fermes, d’urgence. Ainsi que des réflexions prospectives courageuses. Si nous continuons d'abandonner à leur sort les millions de jeunes, qui s'entassent dans nos villes, nous risquons de les laisser à la merci de la pauvreté. Et aussi des nouveaux dangers qui pointent : grand banditisme, extrémisme religieux. Ce sera alors le temps des déflagrations incontrôlables.
Notes de terrain, la chronique de notre éditorialiste Paap Seen, s'arrête pour un moment. Retrouvez, dimanche prochain, le récapitulatif de toutes les chroniques.