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25 avril 2024
Développement
DIOMAYE FAYE PROCÈDE À SES PREMIÈRES NOMINATIONS
18 nouveaux directeurs généraux sont propulsés à la tête des entreprises et agences nationales. Pape Alé Niang atterrit ainsi la RTS, Waly Diouf Bodiand au Port de Dakar, Cheikh Dieng à l'ONAS...
De la RTS au Port en passant par l'APIX, la Poste ou l'Onas, plusieurs grandes administrations ont changé de direction à l'occasion du Conseil des ministres présidé par Bassirou Diomaye Faye ce mercredi 24 avril 2024. Ci-dessous, l'intégralité des différentes nominations :
"Le président de la République a pris les décisions suivantes :
1. Monsieur Bara DIOUF, Gestionnaire administratif et financier, est nommé Délégué général à la Promotion des Pôles Urbains de Diamniadio et du Lac Rose, en remplacement de Monsieur Diène Farba SARR.
2. Monsieur Bacary Sega BATHILY, Spécialiste en Management de projets, est nommé Directeur général de l'Agence pour la Promotion des Investissements et des Grands Travaux (APIX SA), en remplacement de Monsieur Abdoulaye BALDE.
3. Monsieur Pape Alé NIANG, Journaliste, est nommé Directeur général de la Radiotélévision Sénégalaise (RTS), en remplacement de Monsieur Racine TALLA.
4. Monsieur Waly DIOUF BODIANG, Inspecteur principal des Impôts et des Domaines, est nommé Directeur général de la Société nationale du Port Autonome de Dakar, en remplacement de Monsieur Mountaga SY.
5. Monsieur Cheikh Mamadou Abiboulaye DIEYE, Ingénieur en Génie et Travaux publics, est nommé Directeur général de l'Aéroport International Blaise DIAGNE (AIBD SA), en remplacement de Monsieur Abdoulaye DIEYE.
6. Monsieur Fadilou KEITA, Manager en Gestion financière, est nommé Directeur général de la Caisse des Dépôts et Consignations, en remplacement de Monsieur Cheikh Issa SALL.
7. Monsieur Maguette KANE, Inspecteur des Postes et Services financiers, est nommé Directeur général de la Société nationale La Poste, en remplacement de Monsieur Mohamadou DIAITE.
8. Monsieur Bassirou KEBE, Spécialiste en Management de projets, est nommé Directeur général de la Société nationale des Habitations à Loyer Modéré (SN HLM), en remplacement de Mamadou Diagne SY MBENGUE.
9. Monsieur Mouhamadou Moctar MAGASSOUBA, Spécialiste en finances d'entreprise, est nommé Directeur général de la Société immobilière du Cap Vert (SICAP SA), en remplacement de Monsieur Mamadou KASSE.
10. Monsieur Serigne Mamadou MBOUP, Spécialiste en Management et en Stratégie touristique et hôtelière, est nommé Directeur général de la Société d'Aménagement et de Promotion des Côtes et Zones touristiques du Sénégal (SAPCO SA) en remplacement de Monsieur Souleymane NDIAYE.
11. Madame Marie Rose FAYE, Experte en Gestion et en Management des Ressources humaines, est nommée Directeur général de l'Agence de Développement et d'Encadrement des petites et moyennes entreprises (ADEPME), en remplacement de Monsieur Idrissa DIABIRA.
12. Madame Yaye Khadidiatou Djamila DIALLO, Spécialiste en Droit des Affaires, est nommée Directeur général de l'Agence nationale de la Petite enfance et de la Case des Tout-Petits, en remplacement de Madame Maimouna CISSOKHO.
13. Monsieur Tidiane SIDIBE, Expert en gestion de projets et en Développement territorial, est nommé Directeur général de l'Agence nationale de l'Aménagement du Territoire (ANAT), en remplacement de Monsieur de Mamadou DJIGO.
14. Monsieur Tidiane SIDIBE, Expert en gestion de projets et en Développement territorial, est nommé Directeur général de l'Agence nationale de l'Aménagement du Territoire (ANAI), en remplacement de Monsieur de Mamadou DJIGO.
15. Monsieur Sékouna DIATTA, Maître de Conférences en Écologie, est nommé Directeur général de l'Agence sénégalaise de Reforestation et de la Grande Muraille Verte, en remplacement de Monsieur Oumar Abdoulaye BA.
16. Docteur Cheikh DIENG, Expert Environnement, est nommé Directeur général de l'Office national de l'Assainissement du Sénégal (ONAS) en remplacement de Monsieur Mamadou Mamour DIALLO.
17. Monsieur Magatte DIAKHATE, Inspecteur des Impôts et des Domaines, est nommé Directeur de la Législation et de la Coopération internationale, en remplacement de Mouhamadou Lamine SY.
18. Monsieur Abdou GNING, Inspecteur des Impôts et des Domaines, est nommé Directeur des Domaines, en remplacement de Monsieur Mamadou GUEYE."
LA GENDARMERIE NATIONALE CHANGE DE DIRECTION
Le général Martin Faye endosse désormais le rôle de "gendarme en chef" tandis que le général Papa Diouf devient son nouveau bras droit
(SenePlus) - En ce jour du 24 avril 2024, le président de la République du Sénégal a procédé à d'importantes nominations au sein de la Gendarmerie nationale, témoignant ainsi de sa volonté de rafraîchir les plus hauts échelons de cette institution.
Selon le communiqué présidentiel, le Général de Brigade Martin Faye a été promu au grade de Général de Division. Cette promotion intervient alors qu'il occupait précédemment les fonctions de Haut-Commandant en Second de la Gendarmerie nationale et de Sous-Directeur de la Justice Militaire.
Désormais, le Général Faye est nommé au poste de Haut-Commandant de la Gendarmerie nationale et de Directeur de la Justice militaire, en remplacement du Général de Corps d'Armée Moussa Fall, "appelé à d'autres fonctions".
Quant au Général de Brigade Papa Diouf, il rejoint l'état-major de la Gendarmerie nationale en tant que Haut Commandant en Second et Sous-Directeur de la Justice militaire, succédant ainsi au Général Faye.
MISE EN PLACE D'UNE COMMISSION D'INDEMNISATION DES VICTIMES DES ÉVÉNEMENTS DE 2021-2024
Les termes de référence de cette structure concerne : l'identification des victimes, l’évaluation des préjudices subis et la prise en charge effective des blessés en cours de traitement
Lors du conseil des ministres du 24 avril 2024, le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye a annoncé la création d'une commission spéciale. Celle-ci aura pour mission d'indemniser les victimes des événements qui ont secoué le pays entre janvier 2021 et février 2024.
Le chef de l'Etat a souligné à cet effet l'importance du renforcement de la réconciliation nationale. À ses yeux, la justice doit impérativement s'appliquer aux familles endeuillées et aux personnes blessées pendant cette période troubles.
Selon le président, ladite commission, devra s’atteler, dans les meilleurs délais, à identifier les victimes et procéder à l’évaluation des préjudices subis, ainsi qu’à la prise en charge effective des blessés en cours de traitement.
Cette initiative présidentielle marque une étape cruciale dans l'apaisement des tensions et la reconstruction du tissu social après ces périodes de crise.
LE GOUVERNEMENT À L'OFFENSIVE CONTRE LA VIE CHÈRE
Le président demande un plan d’urgence opérationnel de lutte contre la vie chère, assorti de mesures hardies de baisse des prix des denrées de consommation courante ainsi que de certains services essentiels d'ici le 15 mai 2024
Le président de la République a demandé au gouvernement, mercredi, en Conseil des ministres, d’exercer “une surveillance particulière et permanente” des marchés des produits et des services de grande consommation.
“Le chef de l’État a constaté la dérégulation des marchés des produits et services de grande consommation en termes d’approvisionnements, de stocks et de prix”, signale le ministre de la Formation professionnelle et porte-parole du gouvernement, Amadou Moustapha Njekk Sarré.
Sur la base de ce constat, Bassirou Diomaye Faye “a attiré toute l’attention [des membres du gouvernement] sur la situation des denrées de première nécessité”, ajoute M. Sarré dans le communiqué du Conseil des ministres.
Il note, en citant M. Faye, que les prix homologués en gros et en détail du riz, du sucre, de l’huile, de la farine, du lait et du pain doivent faire l’objet d'”une surveillance particulière et permanente de la part du gouvernement et des services compétents de l’État”.
“Le président de la République a […] rappelé au Conseil la forte préoccupation de ses concitoyens concernant la baisse et la régulation des coûts des loyers et les facilitations pour l’accès à un logement décent”, ajoute la même source.
Elle annonce que des “instructions” ont été données au Premier ministre, aux ministres chargés du Commerce et de l’Industrie, des Finances et du Budget, et à celui en charge de l’Agriculture, pour qu’ils proposent au chef de l’État, avant le 15 mai prochain, “un plan d’urgence opérationnel de lutte contre la vie chère”.
“Un suivi permanent de l’évolution des coûts des loyers”
Le plan doit être “assorti de mesures hardies de baisse des prix des denrées de consommation courante [et] de certains services essentiels”.
Pour le président de la République, les associations de consommateurs, les industriels et les opérateurs économiques doivent être associés à l’élaboration de ce plan.
Ce dernier va servir à “bâtir des consensus durables dans l’application effective de nouvelles mesures [en vue de] l’allègement du coût de la vie pour les ménages”.
Bassirou Diomaye Faye a “insisté sur l’impératif d’assurer le contrôle permanent des prix sur le terrain et la maîtrise de toute velléité de spéculation, notamment à l’approche des grandes fêtes et évènements religieux”.
“Le chef de l’État a […] demandé au Premier ministre de mettre en place, à la Primature, un dispositif d’alerte précoce et de suivi des prix et approvisionnements du pays en produits et denrées essentiels”, ajoute le communiqué du Conseil des ministres.
Il annonce que M. Faye “est également revenu sur l’impérieuse nécessité d’assurer un suivi permanent de l’évolution des coûts des loyers (baux à usage d’habitation et commercial) à Dakar et dans les capitales départementales”.
Le ministre de l’Industrie et du Commerce est invité à “veiller à la transformation du commerce intérieur, qui passe par la modernisation du commerce de proximité, en l’occurrence les boutiques de quartier et le développement de stratégies innovantes et efficaces de promotion de la consommation des produits de nos terroirs”.
SONKO ACCÉLÈRE LA CADENCE
Les ministres sont appelés à identifier d'ici le 26 avril, "les actions urgentes à mener au plus tard le 30 juin, sur la base de la Loi de finances". Objectif : imprimer un rythme soutenu à la "transformation systémique" voulue par le président
(SenePlus) - Dans une lettre circulaire datée du 23 avril, le Premier ministre Ousmane Sonko a instruit l'ensemble du gouvernement d'accélérer l'élaboration du plan d'actions du pouvoir exécutif. Un agenda précis de réalisation des objectifs de "transformation systémique du Sénégal" doit être établi dans les prochains jours.
Cette démarche fait suite aux instructions du président de la République données lors du Conseil des ministres du 17 avril dernier. "Les actions urgentes à mener au plus tard le 30 juin 2024, sur la base des programmes inscrits dans la Loi de finances" doivent être identifiées en priorité par les différents ministères. Les ministres ont jusqu'au 26 avril pour soumettre leurs propositions au Premier ministre.
"Au-delà de cette première échéance, le plan d'actions devra détailler les actions envisageables au cours du second semestre 2024, en tenant compte des orientations du chef de l'État", précise la lettre circulaire.
LE SAHEL, NOUVEL ÉCHIQUIER RUSSE SELON LE MONDE
Entre départs forcés de troupes françaises et américaines et arrivée massive d'instructeurs russes, Le Monde alarme : Moscou orchestre méthodiquement le départ des Occidentaux du Sahel, au profit de son influence grandissante
(SenePlus) - Dans un éditorial du 22 avril 2024, le journal Le Monde tire la sonnette d'alarme sur la tendance de plus en plus affirmée de voir les puissances occidentales se retirer du Sahel au profit de la Russie. Selon le quotidien français, "c'est une tendance lourde, dont Américains et Européens ont pris trop tardivement conscience à leurs dépens, sans savoir quelle réponse y apporter".
Et de fait, après le départ forcé des 1500 soldats français stationnés au Niger en décembre 2023, ce sont cette fois les 1100 militaires américains présents dans le pays qui doivent plier bagage, toujours à la demande de la junte militaire arrivée au pouvoir à Niamey suite au coup d'Etat de juillet 2023. Le chef de cette junte avait fait savoir dès mars que l'accord de coopération liant le Niger aux Etats-Unis prendrait fin. C'est le 19 avril que le Premier ministre nigérien Ali Lamine Zeine l'a confirmé lors d'une rencontre à Washington avec Kurt Campbell, numéro deux du département d'Etat américain.
Or selon Le Monde, "le signal donné par l'arrivée, la semaine dernière, à Niamey, d'une centaine d'« instructeurs » russes de l'Africa Corps, successeur des milices Wagner, est suffisamment clair : les nouvelles autorités militaires (...) font les unes après les autres allégeance à Moscou et chassent les Occidentaux du Sahel". Preuve supplémentaire s'il en fallait, une manifestation antiaméricaine réunissant plusieurs milliers de personnes a eu lieu peu après l'arrivée des instructeurs russes.
Le journal pointe également du doigt "le vice-ministre de la défense russe, le général Iounous-bek Evkourov, spécialement chargé des relations avec la région", qui "fait de fréquentes visites dans les pays du Sahel qui signent avec Moscou des accords de coopération militaire". Une tendance inquiétante selon Le Monde puisque "comme la Libye, cette partie de l’Afrique est devenue le terrain de jeu des puissances étrangères, au premier rang desquelles la Russie, qui assure la sécurité des régimes putschistes et orchestre des campagnes de désinformation massive aboutissant à l’éviction des forces occidentales".
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GARANTIR L'INFORMATION INDÉPENDANTE
Moussa Ngom décrypte sans concession le travail ardu du journalisme d'investigation. À la tête de la Maison des Reporters, média citoyen pionnier, il revient sur les défis de son combat, dont la cartographie des victimes de la répression policière
Dans cet épisode de la série d'échanges "30 minutes avec...", animée par Rama Salla Dieng, l'invité n'est autre que Moussa Ngom, journaliste et coordonnateur de la Maison des Reporters. Ce média d'investigation indépendant, basé au Sénégal et financé par les citoyens, ébranle les consciences.
Moussa Ngom a défini sans détour le journalisme d'investigation comme un travail de fourmi, approfondi sur des sujets d'intérêt public, visant à révéler des vérités cachées. Un exercice exigeant temps, moyens et totale liberté pour "bétonner" les enquêtes.
Il revient sur la genèse de la Maison des Reporters, créée pour pallier le manque de liberté et de moyens dans les rédactions locales. En se finançant par le public, ce média pionnier se libère des conflits d'intérêts et œuvre dans la totale indépendance.
L'accent est mis sur l'initiative "Cartographie Sénégal" qui documente méticuleusement les victimes de la violente répression des manifestations entre 2021 et 2024. Un travail de mémoire indispensable pour humaniser ces statistiques tragiques.
Moussa Ngom pointe aussi les défis colossaux du journalisme d'investigation : ancienne société plus consciente des enjeux démocratiques, garantir l'indépendance réelle des médias et réformer les législations.
par Makhtar Diouf
SONKO 54%, MACKY 35%
EXCLUSIF SENEPLUS - Le précédent régime a été une série de turpitudes qui dépassent l’entendement. Le Sénégal donnait l’impression d’un pays en guerre. Il faut louer l’avion présidentiel à une compagnie aérienne
Sénégal outragé, Sénégal brisé, Sénégal martyrisé, mais Sénégal libéré, libéré par son peuple. Certains auront reconnu que j’ai pastiché le général de Gaulle, lorsque le 25 août 1944, il entre dans Paris qui avait été occupé par les nazis entre 1940 et 1944.
Ces affreux qui ont fossoyé le Sénégal
J’ai remplacé Paris par Sénégal. Effectivement, ce qui s’est passé dans le pays avec l’élection présidentielle du 24 mars 2024 a été ressenti comme une délivrance. Paris n’a été occupé que pendant 4 ans. Le Sénégal a été occupé plus de 60 ans par une clique d’affreux affairistes, constituée par deux partis politiques : le PS avec ses démembrements AFP et URD, le PDS avec ses démembrements Rewmi et APR, avec la collaboration d’une gauche caviar opportuniste ‘’s’accroche à tout’’, discours à gauche, compte bancaire à droite. Pour devenir subitement riche sur le dos des populations sans avoir à faire œuvre de ses dix doigts, il fallait être membre ou allié des deux frères siamois PS et PDS avec leurs démembrements et alliés.
Avec ‘’l’expérience’’ dont ils se prévalent, le Sénégal est devenu un des pays les plus pauvres d’Afrique, détenant le record de jeunes désespérés fuyant vers l’Europe dans des embarcations de fortune. A-t-on dressé le bilan du nombre de jeunes ayant perdu la vie dans ces aventures sur ces 25 dernières années ?
Président-dieu sanctionné par ses sujets
A cela s’ajoute le bilan macabre du régime du dernier des mohicans de cette calamité, Macky Sall, qui a signé la phase la plus horrible de l’histoire politique du Sénégal. Lui, se prenait pour un dieu. Du haut de son arrogance et de son impolitesse, il déclare aux Sénégalais ‘’Si voulez quelque chose de moi, demandez-le avec politesse’’. Lorsque des Sénégalais réclament des droits que leur confère la Constitution, il leur demande de l’implorer. Il n’y a qu’à Dieu(swt) qu’est dévolue l’imploration. Dieu(swt) n’a aucune obligation envers ses créatures qui n’ayant aucun droit sur lui, n’ont recours qu’à l’imploration. Et Macky demande qu’on l’implore.
Comme il se doit, les Sénégalais, avec la grâce de Dieu (swt) l’ont sanctionné. A la publication officielle des résultats, les journaux auraient dû mettre à la une : Sonko 54,25 pour cent, Macky 35,79 pour cent, car la véritable confrontation était entre ces deux, cette fois à armes égales, sans interventions partisanes de magistrats et de forces de répression.
Des couacs au niveau des institutions
L’euphorie de la déroute de Macky a fait masquer quelques couacs.
Pourquoi les autorités en charge des élections ont-elles laissé des bulletins de vote de deux candidats qui se sont désistés en faveur de Diomaye Faye ? Celui-ci aurait dû bénéficier des près de 20 000 voix qui ont été attribuées à ces deux candidats qui se sont désistés. Ce qui aurait un peu creusé l’écart, mais ce qui aurait posé problème si le scrutin avait été serré.
Un autre couac : lors de l’investiture de Diomaye Faye, le président du Conseil constitutionnel (CC), dans son hommage à Macky Sall émet un mot qui n’est pas un lapsus : ‘’Le président Macky Sall a volontairement renoncé à une troisième candidature’’. Que devient alors la Constitution qui refuse toute troisième candidature ? Ce CC qui avait fermé à Sonko la porte de l’Assemblée nationale puis celle de la présidence aurait-il refusé à Macky Sall de se représenter ? Ce dernier avait eu la prudence de ne pas faire un forcing comme l’avait fait Wade en 2012 avec la complicité du CC de l’époque. Il avait été battu au second tour, mais Macky lui, aurait été éliminé dès le premier tour. Il ne pouvait pas l’ignorer par ses sondages qui ont été confirmés le dimanche 24 mars.
Ce dimanche 24 mars 2024
Cela dit, cette élection a été un véritable révélateur du panorama politique du Sénégal. Des politiciens autoproclamés poids lourds avec la complicité des médiats n’étaient en fait que des poids - plumes. Si le fils Wade s’était présenté, il aurait figuré en bonne place dans le camp de ces naufragés du dimanche 24 mars 2024.
Cette élection a aussi sonné le glas de quatre gaillards facilement identifiables, qui sans être dans le gouvernement APR ont voué à Ousmane Sonko une haine viscérale mue uniquement par la jalousie. Le psychologue Raymond Saint-Laurent avait vu juste : la jalousie est le meilleur hommage que la médiocrité puisse rendre au talent.
L’un d’entre eux fait maintenant les yeux doux au nouveau pouvoir, les autres sont devenus sans voix.
L’histoire se répète souvent dans des contrées différentes et en des périodes différentes. Ce dimanche 24 mars 2024 au Sénégal n’est pas sans rappeler le 14 juillet 1789 en France avec la prise de la Bastille qui libère les prisonniers politiques et annonce la fin de l’ancien régime, pour devenir la fête nationale.
L’examen psychopathologique qui s’impose
Quant à Macky Sall, nos psychologues devraient se pencher sur son cas psychopathologique. Mon diagnostic de profane est que le bonhomme est un grand faible, qui pour compenser cette faiblesse a arboré un égo surdimensionné qui l’a poussé à un autoritarisme effréné, à jouer au dur, tout en étant méchant, jusqu’’à se prendre pour un dieu envers les Sénégalais. C’est cette faiblesse qui explique aussi son allégeance à la France, jusqu’à la vassalisation à son président.
Comment comprendre les dernières mesures auxquelles procède Macky Sall, se livrant juste au moment de partir, à son sport favori, la violation de tout ce qui relève de l’institutionnel ? C’est comme le mouton qui égorgé ne bouge plus à l’instant, pour quelques minutes après, s’agiter dans des soubresauts avant de sombrer définitivement. C’est la dernière sortie du vaincu, son baroud d’honneur, pour faire croire qu’il est quelqu’un.
L’impérieuse reddition de comptes
Ceci étant, la réconciliation nationale dont on a parlé ne saurait signifier absence de reddition de comptes. Comme cela se fait dans tous les pays où des évènements tragiques ont été perpétrés par des personnes bien identifiées.
En Europe, après la seconde guerre mondiale et la défaite militaire allemande, s’est tenu en novembre 1945 sur une année le procès de Nurenberg en Allemagne. Des hommes politiques du régime nazi, des militaires sont jugés, certains condamnés à mort, d’autres emprisonnés ou acquittés.
En France, en 1917, avant la fin de la première guerre mondiale, des femmes convaincues d’espionnage pour les Allemands avaient été fusillées. La plus célèbre est la tumultueuse danseuse Mata-Hari.
A la libération en 1944 après la seconde guerre mondiale, des femmes peu vertueuses qui sous l’occupation ont eu avec des soldats allemands des ‘’rapports à l’horizontale’’, ou des rapports d’espionnage, de dénonciation de leurs compatriotes ont été soit tondues en public, soit fusillées. Les femmes de la résistance ont eu elles des honneurs mérités.
Le Sénégal, après les drames vécus par de nombreuses familles ne saurait faire exception. Les casseurs doivent être les payeurs. Chasse aux sorcières ? Pourquoi pas, si des sorcières ont été des assassins et des voleurs ? Il ne s’agit pas de vengeance mais de justice. Il n’existe aucun pays au monde où des criminels identifiés sont laissés en liberté. Au Sénégal il n’est pas question de les pendre, encore qu’ils le méritent, mais qu’ils soient au moins jugés et rendent compte.
Le régime de Macky Sall a été une série de turpitudes qui dépassent l’entendement. Un escadron d’assassins tirant à balles réelles sur tout ce qui bouge devant eux, de tortionnaires des manifestants qui ont échappé aux balles. Toutes les conventions internationales sur la guerre (Conventions de Genève, Croix rouge …) interdisent de tirer sur des ennemis désarmés, de torturer des prisonniers de guerre. Ce qui été fait ici sur de jeunes militants ne faisant que manifester pacifiquement, un droit que leur confère la Constitution. Le Sénégal donnait l’impression d’un pays en guerre.
Figure aussi dans cette bonne compagnie le gang de délinquants financiers dont Macky été à la fois coach et capitaine d’équipe. Si un honnête citoyen dénonce l’un d’entre eux, un juge du président le condamne à payer des dommages – intérêts au malfrat qui doit les ajouter à son butin. Inédit dans l’histoire. Même la bande à Al Capone à Chicago dans les années 1930-40 ne se comportait pas ainsi. Ils étaient des voyous, mais avec une certaine classe.
Un honnête opposant politique est accusé de viol sans commencement de preuve par une fille manipulée, qu’aucun de ses défenseurs n’aurait voulu avoir comme sa propre fille, pendant qu’un membre du parti au pouvoir confondu la main dans le sac, violeur patenté sur une gamine de 17 ans, après une brève incarcération circule en toute liberté.
Des magistrats complices de ces turpitudes doivent être radiés de la fonction publique. Au lieu de ne dire que le Droit, ils ont dit la politique en part pris, faisant outrage à la magistrature. Ils sont indignes de rester dans cette noble fonction. Ils n’auront plus qu’à se recycler comme avocats pour défendre les délinquants financiers du défunt régime. Une admirable compagnie en perspective !
Les institutions du pays marchaient sur la tête, les populations ont exigé de les remette sur leurs pieds.
Ces bonnes âmes qui au nom de l’Islam invitent au pardon pour ces criminels ont-elles été entendues une seule fois lors des années de terreur du défunt régime ? Pourtant le propos du prophète (psl) est clair :
Celui d’entre vous qui voit quelque chose d’abominable devrait le changer avec l’aide de sa main ; et s’il n’a pas assez de force pour le faire, alors il devrait le faire avec sa langue ; et s’il n’a pas assez de force pour cela, il devrait le réprouver dans son cœur ; c’est la moindre manifestation de la foi (Sahih Muslim, ‘’ le livre de la foi’’, n° 79, chapitre 21).
L’intellectuel de quelque confession qu’il soit, au nom des valeurs de raison, vérité et justice dispose d’une arme qui est sa plume pour dénoncer ce qui doit être dénoncé. Certains l’ont fait, d’autre se sont tus.
Macky Sall est le premier qui doit être traduit en justice. Tous les rapports des organes officiels de contrôle publiés jusqu’ici l’accablent. C’est lui -même qui avait déclaré y avoir mis le coude. Il est coupable de collusion avec des voleurs, de haute trahison pour non-respect de ses engagements ayant promis juré une gestion sobre et vertueuse lors de son investiture. Il doit aussi être entendu sur son immense fortune personnelle. Dans sa déclaration de biens, il avait ‘’oublié’’ ses comptes bancaires. C’est cet homme qui doit rester intouchable ? Au nom de quoi ?
Le duo Diomaye – Sonko. Quel péril ?
Ceci étant, le duo Diomaye - Sonko ne peut pas être comparé avec le duo Senghor – Mamadou Dia de 1960.
Ces derniers n’avaient pas la même éducation familiale, le même parcours intellectuel, la même attitude à l’égard du colonisateur. Sonko et Diomaye ont tout cela en commun.
En plus, ils disposent d’un projet qui découle en partie du livre Solutions (2018) de Sonko, esquisse de programme de développement économique et social. Je le soutiens d’autant plus qu’il est en phase avec mon dernier ouvrage Afrique, voies de développement (Neas, Dakar 2023).
Une des premières mesures d’économie d’argent du nouveau régime devrait être la location de l’avion présidentiel à une compagnie aérienne. En 1982, au siège de la compagnie ‘’Air Afrique’’ à Abidjan, lors d’une visite de travail, le directeur commercial m’avait dit qu’ils avaient demandé à Abdou Diouf de prendre en location l’avion de commandement, quitte à le lui rétablir lorsqu’il doit voyager. Abdou Diouf avait refusé.
Les déplacements de cet avion coûtent extrêmement cher en carburant. L’actuel avion Airbus 320 consomme en moyenne 3 000 litres de kérosène par heure de vol, soit près de 2 millions de francs cfa l’heure, sans compter le décollage qui consomme 10 pour cent du stock de carburant.
Diomaye Faye n’est certainement pas candidat à ces pérégrinations en palais volant de ses prédécesseurs à longueur d’année. Cet avion qui nous a coûté plus de 57 milliards francs cfa à l’achat devrait enfin rapporter pour ne pas être ce que les économistes appellent éléphant blanc.
À suivre…
LE MANQUE DE FONDS MENACE LA BIENNALE DE DAKAR
À trois semaines de son ouverture, la prestigieuse manifestation artistique se trouve dans une situation financière critique. La faute à l'État sénégalais, principal bailleur de fonds, qui n'a versé qu'une partie des subventions attendues
(SenePlus) - La 15ème édition de la Biennale de l'art africain contemporain, grand rendez-vous artistique se tenant tous les deux ans à Dakar, risque d'être reportée en raison de problèmes de financement, selon les informations relayées ces derniers jours.
D'après des sources proches du comité d'organisation citées par RFI, "des insuffisances logistiques" et "une grande inquiétude" quant à l'arrivée des œuvres à temps pour l'ouverture prévue le 16 mai ont été exprimées. Le budget de 1,5 milliard de francs CFA (environ 2 millions d'euros) prévu par l'État sénégalais ne serait versé qu'à hauteur d'un tiers, ce qui compromettrait le bon déroulement de l'événement.
"Sans ce budget, il est impossible de payer le transport des œuvres d'artistes africains qui viennent du monde entier, d'éditer un catalogue ou encore de loger la soixantaine d'artistes", a déclaré un membre du comité d'organisation sous couvert d'anonymat à RFI. À seulement 22 jours de l'ouverture, même en cas de déblocage tardif des fonds, les délais seraient intenables pour assurer l'arrivée à temps des œuvres, notamment celles transportées par bateau.
Face à ce contexte financier incertain, certains plaident donc pour un report de la Biennale à novembre prochain. Cette option sera discutée lors d'une réunion prévue ce mardi 23 avril. La nouvelle ministre de la Culture du Sénégal, Khady Diène Gaye, devra trancher sur le maintien ou non de l'événement aux dates initialement prévues, alors qu'elle hérite des dettes laissées par le précédent gouvernement.
Créée en 1992, la Biennale de Dakar n'a été reportée qu'une seule fois jusqu'ici, en raison de la pandémie de Covid-19. Ce potentiel report constituerait donc un coup dur pour cet événement majeur de l'art africain contemporain, entièrement financé par l'État du Sénégal.
LA CONDAMNATION DU BLOGUEUR DJIBRIL AGI SYLLA FAIT DÉBAT
Condamné au Sénégal à une amende de 50.000 CFA pour un séjour jugé irrégulier, l'activiste crie au déni de justice. Réfugié politique selon sa défense, il fuirait les persécutions de la junte au pouvoir dans son pays
(SenePlus) - Au Sénégal, le tribunal de grande instance de Dakar a condamné le 16 novembre le blogueur guinéen Djibril Agi Sylla à une amende de 50.000 francs CFA pour séjour irrégulier, selon les informations rapportées par RFI. Cette décision fait l'objet de vives critiques de la part de l'avocat du condamné, Maître Amadou Aly Kane.
Selon ce dernier, joint par la journaliste Emma Larbi, "il n'existe pas un texte sénégalais qui permette de le condamner pour séjour irrégulier, parce que c'est un ressortissant de la Cédéao, il est dans l'espace communautaire, il est un réfugié politique – quelqu'un qui fuit la persécution dans son pays." En effet, Djibril Agi Sylla est connu pour ses positions critiques envers la junte militaire au pouvoir en Guinée depuis septembre 2021.
Son avocat estime donc que "Le principe, c’est qu’on ne peut pas refouler quelqu'un dans un pays où il fuit la persécution, où il court donc en danger pour sa vie. En violant des textes communautaires, en violant des textes du droit international des droits de l'Homme, le Sénégal s'expose à être poursuivi devant les cours des droits de l'Homme, notamment la cour de la Cédéao."
Maître Amadou Aly Kane dénonce une décision de justice non-conforme aux textes de la CEDEAO et appelle à "une décision de principe qui puisse affirmer avec force qu’un ressortissant de la Cédéao ne peut pas être en séjour irrégulier dans l'espace communautaire."
Cette condamnation du blogueur guinéen, réfugié politique selon la défense, soulève donc des questions sur le respect du droit communautaire et des droits de l'homme au Sénégal.