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20 avril 2024
Société
YAVUZ SÉLIM, CE QUE LE PCA MADIAMBAL DIAGNE DEMANDE AU PRÉSIDENT DIOMAYE
Madiambal Diagne veut que l’Etat du Sénégal rende au Groupe Yavuz Sélim ses établissements scolaires. Il a adressé une correspondance en ce sens au président de la République, Bassirou Diomaye Faye.
iGFM - (Dakar) Madiambal Diagne, le Président du Conseil d'Administration (Pca) du Groupe Yavuz Sélim a adressé au Président de la République une correspondance. Il invite Bassirou Diomaye Faye à réparer ce qu’il considère comme une «injustice qu’est la fermeture et la spoliation dont le groupe scolaire a été victime.»
Madiambal Diagne veut que l’Etat du Sénégal rende au Groupe Yavuz Sélim ses établissements scolaires. Il a adressé une correspondance en ce sens au président de la République, Bassirou Diomaye Faye.
En effet, dans un communiqué de presse parvenu à iGFM, Madiambal Diagne rappelle que l'Etat du Sénégal avait décidé, en 2017, de fermer tous les établissements d’enseignement du groupe Yavuz Selim, en pleine année scolaire. Ce, «dans un contexte de pressions internationales auxquelles le Président Macky Sall n’avait pu résister», dit-il.
Il souligne que la mesure apparaissait «d’autant plus absurde, qu’aucun reproche n’a pu être fait à Yawuz Selim quant à la régularité de sa situation juridique et administrative.»
Et selon Madiambal Diagne, une telle mesure a suscité un drame social pour les élèves, les parents d’élèves et les travailleurs, puisqu’elle a perturbé le parcours éducatif de 3.500 élèves. Elle a aussi engendré des conséquences économiques et sociales désastreuses pour le personnel enseignant et d’appui, dit-il.
«Un creuset d’excellence a été ainsi mis à genoux, après 20 ans d’intervention et de contribution dynamique à la construction du secteur éducatif sénégalais. Le groupe scolaire se verra aussi retirer un terrain de 8,5 hectares à Diamniadio, où il était prévu d’installer un nouveau campus éducatif», regrette-t-il.
Le groupe Yawuz Selim dit fonder l’espoir que le nouveau Président de la République sera sensible à cette demande. Car, rappelle-t-il qu’en tant que parent d’élèves au niveau des établissements de Yawuz Selim à Dakar, Bassirou Diomaye Faye avait manifesté de la solidarité aux responsables de ces établissements et, durant toute la période de crise, assistait personnellement aux rencontres des parents d’élèves avec les responsables des écoles».
Aussi, l’actuel Premier ministre Ousmane Sonko, avait conduit une délégation du Parti Pastef pour apporter un soutien à Yawuz Selim, victime d’une grave injustice, dit-il.
UN CLIMAT PARTISAN À ASSAINIR
Avec près de 300 formations, dont beaucoup de "coquilles vides", le paysage politique sénégalais donne à voir une anarchie. Diomaye Faye ouvre la voie à des concertations sur le sujet, à la grande satisfaction des experts et de la société civile
Le nombre exorbitant de formations politiques (près de 300) au Sénégal dont la grande majorité ne concourt jamais à une élection, quelle que soit sa forme, ne cesse de s’imposer comme une tare congénitale du modèle démocratique dans notre pays. D’où la nécessité d’y remédier de manière structurelle, comme l’a annoncé le nouveau président de la République, Bassirou Diomaye Faye, par l’entremise de réformes et de grandes concertations politiques nationales. Une initiative validée par beaucoup d’experts électoraux qui voient comme une sorte de « demande sociale » la nécessité de redimensionner le nombre de partis politiques.
Valdiodio Ndiaye du Gradec, expert électoral
« On avait produit un projet de code des partis politiques avec une projection sur la modernité, la rationalisation, une mise à jour des partis politiques »
« Je pense que ça, c’est un débat qui s’est posé depuis plus de 10 ans au Sénégal. Et je vous rappelle quand 2016, il y a eu des initiatives extrêmement fortes qui ont été prises par la société civile sénégalaise qui avait même convié dans ce cadre-là pratiquement une bonne trentaine d’universitaires. Nous avons planché sur la question de la rationalisation des partis politiques durant au moins trente jours. Sur ce point, on avait produit un projet de code des partis politiques avec une projection sur la modernité, la rationalisation, une mise à jour des partis politiques. Parce qu’au Sénégal, il y a des partis qui ont été créés depuis longtemps et le fondateur est décédé. Et il y a que le récépissé qui est là inutilisable, etc. Dans cette rationalisation, on avait mis en avant un certain nombre de critères notamment la nécessité d’avoir un siège politique, une vision et une orientation politique très claire, une mise à jour des sources de financement, entre autres. Il y a le document qui est là classé dans les tiroirs depuis que ça a été soumis aux autorités. Donc, je crois qu’il faut faire sortir ce document-là, le mettre à jour parce que tout évolue très vite. Vraiment, on a une bonne base de travail sur la question qui a été fait par l’ensemble des acteurs impliqués sur le champ politique et également des universitaires et la société civile ».
Djibril Gningue du Cosce, expert électoral
« Il est essentiel que le nombre des partis soit ramené à un niveau compatible à la modernisation, au renforcement de la gouvernance et de la démocratie »
« Après avoir relevé les importants défis de la construction d’un système électoral répondant aux normes ainsi que de la gestion et de la planification du processus électoral, le Sénégal est depuis quelques années confronté au défi de la transparence et de la rationalisation des opérations électorales. Or les partis politiques auxquels la Constitution assigne l’importante mission de concourir au suffrage universel étant impliqués dans la plupart de ces opérations, il est essentiel que les conditions de leur constitution, de leur existence et de leurs activités soient revues afin que leur nombre soit ramené à un niveau compatible à la modernisation et au renforcement de la gouvernance des partis politiques et de la démocratie ».
Frééeric Kwady k Ndecki, expert électoral
« Il est insoutenable qu’il y ait plus de 300 partis politiques légalement constitués, dans un pays comme le Sénégal qui compte quelque 7 millions d’électeurs ».
« Concernant la rationalisation des partis politiques et leur financement, cette reforme est non seulement pertinente et nécessaire, mais elle répond a une ce que l’on pourrait appeler une demande sociale », en tout cas une revendication portée par beaucoup de citoyens et d’organisations de la société civile et qui a fait l’objet de rencontres et de foras de tous genres depuis 2014 au moins. Je pense que le Président Bassirou Diomaye Faye a bien fait d’inscrire cette question dans ses priorités. A mon avis, il est insoutenable qu’il y ait plus de 300 partis politiques légalement constitués, dans un pays comme le Sénégal, qui compte quelque 7 millions d’électeurs. Même s’il y a débat sur les approches et les méthodes à adopter pour réduire cette pléthore de partis, les Sénégalais dans leur majorité sont d’avis que l’on ne peut laisser perdurer une telle anarchie. Il est grand temps de remettre de l’ordre dans ce domaine ».
TIVAOUANE, DES QUARTIERS PRIVÉS D'EAU DURANT DES HEURES
Plusieurs quartiers de Tivaouane ont été privés d’eau ce mardi, durant des heures, avec tous les désagréments que cela a causés à leurs habitants, en cette période de canicule.
Tivaouane, 16 avr (APS) – Plusieurs quartiers de Tivaouane ont été privés d’eau ce mardi, durant des heures, avec tous les désagréments que cela a causés à leurs habitants, en cette période de canicule, a constaté l’APS.
En plus des ménages, certaines activités qui utilisent beaucoup d’eau ont été très impactées par cette journée sans eau.
Khady Diop, qui tient un restaurant non loin de la gare routière de Tivaouane s’est montrée contrariée par le fait que l’eau n’a plus coulé des robinets depuis le matin. Une situation d’autant plus gênante qu’elle dit gagner sa vie “au jour le jour“.
“Avec la quantité (d’eau) que j’utilise tous les jours, je ne pouvais pas me permettre d’en acheter dans les grandes surfaces“, se plaint-elle.
Les pressings ne sont pas en reste concernant les désagréments causés par ce manque d’eau qui a frappé les quartiers de Pam, Goumoune, une partie Arafa. “C’est avec l’eau que nous travaillons, mais au Sénégal on ne peut se permettre de priver les citoyens du liquide précieux sans aucune explication“, déplore un gérant de pressing.
Cette pénurie a été aggravée par une coupure d’électricité dans l’après-midi.
par Ousmane Thiam
LA MÉTAPHORE DE L’ENTONNOIR
Longtemps dissociés institutionnellement, l'urbanisme et l'aménagement du territoire sont désormais réunis au sein d'un même ministère. Cette réforme marque-t-elle le passage d'une logique sectorielle à une vision systémique du développement territorial ?
Urbanisme d’abord, aménagement du territoire ensuite ? L’inverse ? Ou les deux en même temps ?
Comme beaucoup de mes compatriotes, c’est avec une satisfaction immense que j’ai accueilli le regroupement, dans un même ministère, des départements de l’urbanisme, des collectivités territoriales et de l’aménagement des territoires. Longtemps souhaitée et réclamée par les spécialistes et acteurs du territoire, toutes échelles confondues, cette décision marque sans doute une volonté du nouveau régime à changer de paradigme et à placer les collectivités territoriales au cœur de la mise en œuvre de ces deux compétences transférées.
Urbanisme et Aménagement du territoire : de quoi parle-t-on exactement ?
La différence fondamentale entre l’aménagement du territoire et l’urbanisme se résume à une question d’échelles et de vocations stratégiques. L’aménagement du territoire s’intéresse aux grands ensembles territoriaux, du supranational au département pour prendre l’exemple du Sénégal. Il analyse leurs formes, leur occupation, les tendances lourdes de leurs grandes distributions (populations, établissements humains et armatures, réseaux et divers phénomènes) ainsi que les structures spatiales qu’elles génèrent ou susceptibles d’en résulter dans un horizon temporel défini. Le territoire est l’échelle de la planification spatiale stratégique.
L’urbanisme, quant à lui, se focalise sur les micro-échelles (la ville, la commune, le parcellaire cadastral), les interactions directes entre les communautés et leur milieu de résidence/vie, la superstructure qui en résulte et la conception du dispositif technico-humain et réglementaire visant à promouvoir l’harmonie et l’épanouissement dans la cité. La quête effrénée du bien-être humain fait désormais de l’habitant, ou plus correctement du citoyen, un acteur de droit dont les goûts et les désirs légitimes deviennent des dimensions clés du projet urbain (placemaking).
Urbanisme et Aménagement du territoire : quelle approche pour le Sénégal ?
Si la création de ce méga-ministère est très largement appréciée, la terminologique et la syntaxe de sa dénomination « ministère de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’aménagement des territoires » suscitent néanmoins une grande interrogation. S’agit-t-il tout simplement d’un coup de charme ou, plus sérieusement, d’une réelle volonté disruptive visant à opérer la rupture tant attendue dans la mise en œuvre des politiques territoriales ?
En matière d’aménagement du territoire, la méthode de l’entonnoir est la plus répandue. L’entonnoir est une image parfaite pour décrire, conceptualiser ou modéliser des processus complexes dans divers domaines, l’entonnoir de vente par exemple dans le secteur du commerce/marketing. Dans notre cas, l’axe vertical représente la structure institutionnelle qui promeut la subsidiarité des échelles et les axes horizontaux, le territoire, du niveau global aux niveaux les plus fins.
La méthode de l’entonnoir consiste à partir des grands ensembles du territoire pour constituer un référentiel unique et opposable à toutes les échelles sous-jacentes. Ce sont les tendances lourdes du territoire qui inspirent et déterminent les orientations politiques nationales, toutes échelles confondues, y compris celles de l’urbanisme stratégique. C’est l’approche adoptée au Sénégal depuis l’indépendance du pays, avec comme objectifs l’atténuation du centralisme hérité de la colonisation, la création de dynamiques d’ensemble et une intégrité territoriale renforcée. Le PNAT de 1997, le PNADT adopté en 2020 et la LOADT qui encadre sa mise en œuvre s’inscrivent dans cette démarche.
L’approche en entonnoir inversé (top/down) consiste à s’appuyer sur un ou plusieurs points stratégiques du territoire, des centres urbains en général, pour organiser et contrôler un territoire. Ses sources d’inspiration sont le mercantilisme expansionniste et les théories géographiques des lieux centraux incarnées notamment par les célèbres modèles de WalterChristaller et de Von Thünen.
Elle vise en général deux objectifs, souvent antagonistes dans l’esprit du planificateur :
Un objectif de domination et de contrôle territorial : ce fut le cas de la colonie du Sénégal dont la forme du territoire (partie occidentale), guidée par une volonté « exploitationniste » cynique et sauvage, rappelle étonnement celle de l’entonnoir. Ailleurs dans le monde, l’exemple le plus parfait est représenté par l’ex URSS. C’est l’option des régimes politiques qui aspirent à l’Etat fort. Le centre, lieu du pouvoir et du commandement, détermine et oriente toute la politique d’aménagement du territoire. L’accent est mis sur les grands projets urbanistiques qui doivent refléter le prestige, la grandeur et l’unicité du pouvoir central. C’est une approche actuellement très peu rependue dans le monde (Etats communistes et pétroliers arabes).
Un objectif d’aménagement et de développement territorial : c’est ce que semble suggérer la syntaxe de la dénomination du nouveau Ministère de l’Urbanisme (échelle micro), des collectivités territoriales (échelle méso) et de l’aménagement des territoires. Le mode opératoire consiste, sans être forcément dans une logique dirigiste, à s’appuyer sur des centres de taille et de niveaux divers, des chefs-lieux administratifs de préférence, pour impulser les dynamiques souhaitées et diffuser des règles, des pratiques ou des innovations (effet chef-lieu). Le centre et sa périphérie entretiennent des relations symétriques et complémentaires. Pour le cas du Sénégal, cette approche est consacrée par la Loi n° 2013-10 du 28 décembre 2013 portant Code général des Collectivités locales à son article 15 qui promeut l’« égale dignité » des collectivités territoriales.
Le résultat est un territoire en structure fractale dont la complexité est telle que chaque centre, chaque entité territoriale prend un sens et une identité uniques qui garantissent sa résilience et sa survie.
La mise en commun des similitudes et des avantages comparatifs permet de constituer, à différentes échelles pertinentes, des ensembles (intercommunalités, ententes, …) homogènes, cohérents et robustes favorisant la continuité territoriale des politiques. Les grands ensembles territoriaux sont un mécanisme efficace pour lutter contre l’ «ostracisme» territorial, mais également pour lisser les aspérités et les externalités négatives liées à l’entropie territoriale ou au voisinage (avantage absolu). Il favorise l’équité et bonifie la communication institutionnelle.
L’idée d’organiser le territoire en pôles régionaux émise par le président Abdoulaye Wade (provincialisation), reprise, sans grand succès, par son successeur le président Macky Sall (pôles territoire) et ressuscitée par le régime du président Bassirou Diomaye Faye vise ces objectifs.
La réalisation de ce second objectif peut s’appuyer sur deux mécanismes, non exclusifs :
Un mécanisme de type programmatique (rattrapage) : les actions s’inscrivent dans des programmes spécifiques avec comme objectif de produire des résultats immédiats (court terme) et fortement impactants. La décision historique et audacieuse du Président Abdoulaye Wade d’organiser, de manière tournante, la fête nationale du 4 avril dans les capitales régionales du pays, avec à chaque étape un important programme d’investissements lourds à la clé et les programmes d’urgence du Président Macky Sall (PUDC, PUMA, PROMOVILLE, PACASEN, …) obéissent à ce mécanisme innovant certes, mais non durable à cause d’un portage politique aléatoire et limité dans le temps (durée du mandat présidentiel).
Un mécanisme de type planification stratégique : les actions s’inscrivent dans une temporalité longue et raisonnable. Les ressources et le chemin critique nécessaires à leur réalisation sont objectifs et normalement insensibles aux changements de régime politique. C’est dans cet esprit de continuité de l’action publique que beaucoup de préconisations du PNAT de 1997 ont été reprises et adaptées au contexte du PNADT marquées par des changements institutionnels et des mutations territoriales importantes.
Acquis à consolider et manquements à combler
Les secteurs de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire au Sénégal, pourtant très stratégiques, enregistrent un bilan modeste après plus de 60 d’indépendance. L’existence depuis 1997 d’un Plan national d’aménagement du territoire (PNAT) révisé en 2020 en Plan national d’aménagement et de développement territorial (PNADT), l’adoption, la même année, de la Loi d’orientation pour l’aménagement et le développement durable du territoire (LOADT) et la révision récente des Codes de l’urbanisme et de la construction sont des avancées significatives et appréciables certes, mais très insuffisantes par rapport à l’immensité des besoins et des défis à relever.
C’est pourquoi, dans le but de mieux consolider ces acquis et permettre à ces deux secteurs de jouer pleinement leur rôle, des réformes et mesures fortes s’imposent. Elles concernent prioritairement :
Au plan institutionnel
La signature du décret portant création du Fonds d’impulsion à l’aménagement du territoire (FIAT)
La suppression des doublons institutionnels,
La fusion des agences, directions et services techniques ayant presque les mêmes missions et les mêmes cibles,
La création d’un guichet unique territorial pour les communes et les départements
Le transfert institutionnel et la régionalisation de la Commission de contrôle des opérations domaniales (CCOD)
Le transfert de la tutelle technique des services cadastraux
Au plan technique
L’effectivité, le renforcement et la décentralisation des Fonds destinés à l’urbanisme et au logement,
Le renforcement des services techniques déconcentrés
La généralisation des documents de planification urbaine et territoriale
Une meilleure implication dans les instances et dispositifs de gestion foncière et domaniale
La mise à jour, à partir de 2025, du Plan national d’aménagement et de développement territorial (PNADT)
Au plan territorial
La mise en œuvre de la Charte de la déconcentration,
La révision et la mise à jour du Code général des collectivités locales (CGCL),
La réforme des fonds d’appui à la décentralisation, pour une meilleure efficacité,
Une meilleure appropriation du BCI par les collectivités territoriales,
La consolidation de la fonction publique territoriale,
La correction des incohérences territoriales (en priorité la délimitation et le bornage des limites territoriales),
Le retour à la région collectivité territoriale (échelon manquant), en mettant l’accent sur les grands ensembles (pôles, ententes, …),
Le renforcement des Départements par une fiscalité propre
L’adoption d’un statut de l’élu territorial et la réforme du conseil municipal et du bureau du conseil départemental
L’audit du foncier urbain
La généralisation des pôles urbains
Pour un Sénégal fort, juste et prospère … !
Dr. Ousmane Thiam, Agence nationale de l’aménagement du territoire (ANAT) - Responsable du Pôle oriental (Tambacounda et Kédougou).
"Notre agriculture paysanne a été démantelée depuis les indépendances." C'est le cri d'alarme de Mariam Sow, présidente d'Enda Tiers-Monde. L'experte en agroécologie révèle les dérives d'une politique agricole coupée des réalités locales
Dans un entretien pour "30 minutes avec" animé par Rama Salla Dieng, Mariam Sow, figure de proue de l'agroécologie au Sénégal, a lancé un vibrant plaidoyer pour la souveraineté alimentaire. Du haut de son parcours allant des Maisons Familiales Rurales à la tête d'un réseau international prônant des alternatives au développement, la présidente de l'ONG ENDA Tiers-Monde, a dressé un constat sans appel : "Notre agriculture paysanne a été démantelée depuis les indépendances au profit de modèles importés prônant l 'utilisation d'intrants chimiques au détriment des savoirs locaux."
Pourfendant les dérives d'une politique agricole oublieuse de ses racines, elle appelle les nouveaux décideurs à opérer un virage crucial : "Il faut d'abord que l'État arrive à croire en notre foncier, notre première richesse. Les terres doivent servir à "Nourrir les Sénégalais, pas à enrichir les multinationales avides de spéculation."
Quand à l'interrogation sur les trois priorités à assigner au nouveau régime, Mariam Sow est cinglante : "Premièrement, accepter et croire que l'agriculture paysanne, l'élevage et les produits forestiers sont des leviers incontournables de création d'emplois, notamment pour la jeunesse."
"Deuxièmement, revoir en profondeur notre système éducatif pour réconcilier l'enfant avec son terroir, ancien dès le bas âge aux réalités du monde rural et inculquer le respect de ces métiers."
"Troisièmement, décentraliser réellement le développement vers les communes, leur donner les moyens d'impulser des dynamiques locales en s'appuyant sur les communautés paysannes et la société civile", martèle-t-elle avec conviction.
Mariam Sow est formelle : pour faire face aux défis des changements climatiques, "l'agroécologie est une obligation pour les pays africains". Une dynamique nationale rassemblant tous les acteurs prend d'ores et déjà corps au Sénégal.
"Il faut que l'État nous écoute et intègre ces alternatives éprouvées dans sa vision politique, intime-t-elle. Les paysans étaient les premiers écologistes naturels, cessons de les délaisser au profit de fausses solutions toutes importées."
Mariam Sow rappelle avec force que bâtir la souveraineté alimentaire, c'est d'abord se réapproprier son destin alimentaire en puisant dans les immenses capacités encore trop souvent ignorées du monde paysan.
SAISIE RECORD DE 5 MILLIARDS EN BILLETS NOIRS
Le Poste des Douanes de Tanaff a intercepté ce mardi 16 avril 2024, des devises en billets noirs d’une contrevaleur de cinq (05) milliards de francs CFA. L’annonce a été faite par la Division de la communication et des relations publiques des gabelous.
iGFM - La Douane sénégalaise vient encore de faire une saisie record. Il s’agit de billets noirs d’une contrevaleur de cinq (05) milliards de CFA.
Le Poste des Douanes de Tanaff a intercepté ce mardi 16 avril 2024, des devises en billets noirs d’une contrevaleur de cinq (05) milliards de francs CFA. L’annonce a été faite par la Division de la communication et des relations publiques des gabelous.
Dans son communiqué de presse, elle renseigne que la saisie est composée de quatre (04) millions en coupures de 50, 10 et 200 Dollars ; quatre (04) millions en coupures de 500, 200 et 100 Euros ainsi que de deux cent (200) millions en francs CFA.
Les faussaires, au nombre de quatre (04), dont deux de nationalité sénégalaise et deux de nationalité étrangère, ont été appréhendés dans une auberge à Goudomp détenant par devers eux lesdits billets noirs dans l’intention de procéder à leur lavage.
L’opération a nécessité l’exploitation croisée de renseignements, de la surveillance et de la filature sur plusieurs jours jusqu’à l’intervention réussie des agents des Douanes de Tanaff, ce mardi 16 avril 2024 à 13h 40mn et qui a permis de mettre la bande de criminels hors d’état de nuire.
LES DATES DU PELERINAGE CHRETIEN CONNUES
Le pèlerinage catholique aux lieux saints de la chrétienté se déroulera du 24 août au 15 septembre, a annoncé, mardi, le président du Comité interdiocésain national des pèlerinages catholiques, Mgr Paul Abel Mamba, évêque du diocèse de Tambacounda.
Dakar, 16 avr (APS) – Le pèlerinage catholique aux lieux saints de la chrétienté se déroulera du 24 août au 15 septembre, a annoncé, mardi, le président du Comité interdiocésain national des pèlerinages catholiques (CINPEC), Mgr Paul Abel Mamba, évêque du diocèse de Tambacounda.
’’Je suis heureux, au nom de mes frères évêques de la Province ecclésiastique de Dakar (PED) et en ma qualité de Président du Comité interdiocésain national des Pèlerinages catholiques (CINPEC), de (…) vous informer officiellement de la tenue, du 24 août au 15 septembre, du Pèlerinage catholique 2024 aux lieux saints de la chrétienté’’, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.
Au total, le CINPEC prévoit de ”convoyer 350 pèlerins, avec le soutien de l’Etat, premier partenaire de l’Eglise, et des chancelleries’’, a-t-il dit, précisant que ‘’les inscriptions se poursuivent depuis le 08 avril au prix de trois millions cinq cent mille francs.’’
‘’Pour cette année jubilaire où le CINPEC célèbre ses 60 ans d’existence, un itinéraire attractif menant sur six pays est proposé aux pèlerins qui ont fait confiance à notre structure ces six dernières décennies, pour se lancer sur les routes de la foi, à la rencontre du Dieu vivant et vrai de Jésus-Christ’’, a-t-il fait savoir.
Selon Mgr Paul Abel Mamba, “ce périple spirituel de 21 jours, conduira successivement les pèlerins à Rome, où bat le cœur de notre Eglise, sur les tombes des saints apôtres Pierre et Paul, suivie d’une rencontre avec le Saint-Père, le Pape François, lors de l’audience publique du mercredi.’’
Ensuite, ‘’si les conditions de sécurité nous le permettent, comme nous l’espérons, nous poursuivrons, ensuite, notre périple spirituel par une immersion en Terre sainte d’Israël, sur les pas du Christ, revisitant tous les pans de sa vie, de sa naissance, à Bethléem, au tombeau vide, à Jérusalem, en passant par sa vie publique, à Nazareth”.
Après cette étape, “les pèlerins reviendront à Lourdes, pour s’instruire à l’école de Marie, l’Immaculée conception, dans cette cité mariale où elle apparut à une jeune fille, Bernadette Soubirous, en 1858’’, a-t-il ajouté.
A l’en croire, ce pèlerinage 2024 prendra fin aux pieds de Notre-Dame de Fatima, au Portugal, après une halte tout aussi sanctifiante à Saint Jacques de Compostelle, en Espagne.
A TAMBACOUNDA, LE GOUVERNEUR APPELLE A PLUS DE VIGILANCE
Le gouverneur de Tambacounda, Guedj Diouf, après une saisie record de cocaïne réalisée récemment à Kolda, a appelé mardi les autorités étatiques à renforcer les moyens matériels et humains de la douane dans cette région septentrionale
Tambacounda, 16 avr (APS) – Le gouverneur de Tambacounda, Guedj Diouf, après une saisie record de cocaïne réalisée récemment à Kolda, a appelé mardi les autorités étatiques à renforcer les moyens matériels et humains de la douane dans cette région septentrionale afin de faire face au trafic de drogue.
‘’Cette saisie est un signal fort pour toutes les forces de défense et de sécurité au-delà de la douane pour davantage se mobiliser et faire face à ce problème’’, a-t-il déclaré, lors d’une visite lundi à l’unité de douane de Kidira, en compagnie du directeur de la région sud-est de la douane, Bourama Diémé.
Au regard de l’immensité du territoire de la région de Tambacounda et du fait que la région soit frontalière à quatre pays, il urge, dit-il, de déployer une unité de scanning au niveau de Gouloumbou pour renforcer celle déjà présente à Kidira en verrouillant les principaux accès, c’est-à-dire le corridor qui passe par Kidira et l’importante voie d’accès qui passe par Gouloumbou’’.
”Le constat est que les 92 kilogrammes de cocaïne saisis à Koumpentoum, le 31 mars dernier, sont passés par le point de passage de Gouloumbou. C’est le moment de renforcer la région en matériel, surtout en unité de scanning’’, a-t-il réitéré.
A l’en croire, toutes ces saisies traduisent la volonté des trafiquants de faire de la région de Tambacounda un point d’entrée de la drogue au Sénégal.
Guédj Diouf a salué l’engagement, la détermination et la perspicacité des agents de la douane à lutter contre la fraude, les trafics illicites et la circulation de tous les produits prohibés ou impropres à la consommation. ‘’Je salue l’engagement des agents, je félicite le directeur régional de la douane et tous les agents qui sont sous son autorité pour cet excellent travail qu’ils mènent au niveau région de Tambacounda’’, a-t-il dit.
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L'INDÉPENDANCE ÉNERGÉTIQUE À PORTÉE DE MAIN
L'ingénieur géologue Fary Ndao dresse un panorama des ressources pétrolières et gazières sénégalaises. Le véritable enjeu réside dans les projets de valorisation locale, seuls à même d'apporter indépendance énergétique et développement durable
Dimanche 14 avril 2024, le groupe Teranga Perspectives, réunissant de jeunes diplômés et étudiants sénégalais basés à Paris, a organisé une conférence passionnante sur les enjeux du pétrole et du gaz au Sénégal. La séance était animée par Fary Ndao, ingénieur géologue à Petrosen Trading and Services, la société nationale des hydrocarbures.
Ndao a dressé un état des lieux complet des découvertes gazières et pétrolières majeures réalisées au large des côtes sénégalaises entre 2014 et 2017, telles que les gisements GTA, Sangomar et Yakaar-Teranga. Grâce à ces réserves considérables, le Sénégal s'impose désormais comme l'un des principaux détenteurs de gaz en Afrique.
L'expert a ensuite démystifié les contrats de partage de production, soulignant que l'État sénégalais en tire la part du lion, avec 52% à 64% des revenus pétroliers par le biais de sa part directe, des impôts et de la participation de Petrosen. Des revenus s'élèvent à environ 700 milliards de francs CFA par an en moyenne sur 30 ans, soit 10% du budget national actuel.
Mais au-delà des simples revenus, Ndao a mis l'accent sur l'impératif de valorisation locale des ressources. Des projets ambitieux sont en cours, comme le raffinage du pétrole de Sangomar, l'augmentation des capacités de la raffinerie SAR, ainsi que la production d'électricité et d'engrais à partir du gaz naturel.
L'exploitation gazière offre en effet des perspectives prometteuses : indépendance énergétique, réduction des coûts de l'électricité de 30 à 40%, accès universel à l'énergie pour les populations rurales et transition vers les énergies renouvelables en accord avec les engagements internationaux du Sénégal.
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LE FRANC CFA, UNE MONNAIE TOUJOURS SOUS TUTELLE FRANÇAISE
Pour l'économiste Ndongo Samba Sylla, le statu quo perdure tant que Paris conserve un rôle de "garant". "Son image en prend un coup, mais elle n'a aucune raison de lâcher prise sur ce système aujourd'hui"
C'était censé être une réforme historique, mettant fin à des décennies de domination française. Mais dans un entretien avec Le Media, l'économiste Ndongo Samba Sylla démontre que la refonte du franc CFA en 2019 n'était qu'un leurre de plus.
Pour Sylla, spécialiste de la Françafrique, la fermeture des comptes d'opérations auprès du Trésor public français n'est qu'une mascarade. "Dans les faits, une bonne partie de ces réserves n'a jamais quitté les caisses de Paris", assène-t-il, dénonçant le manque de transparence criant.
L'économiste va plus loin en qualifiant la réforme de simple "opération de communication". Rebaptisé l'Eco, le franc CFA devait changer de nom pour tourner la page du passé colonial. Une promesse qui s'est enrayée face aux réticences de pays non-francophones comme le Nigeria.
Pour Ndongo Samba Sylla, le statu quo perdure tant que la France conserve un rôle de "garant" sur la nouvelle monnaie ouest-africaine, avec une parité fixe inchangée face à l'euro. "C'est toujours la tutelle de Paris qui prévaut", tranche-t-il.
Ces faux-semblants peinent à convaincre une partie de la jeunesse africaine, qui voit dans le "nouveau" CFA un symbole néocolonial à abattre. Une fronde s'organise d'ailleurs au Sénégal, au Mali, au Burkina Faso et au Niger pour l'avènement de véritables monnaies nationales ou régionales affranchies de l'influence française.
Face à ces vents de révolte monétaire, Sylla met en garde : "La France n'a économiquement rien à perdre à maintenir le système actuel". Et d'appeler les dirigeants africains à concevoir dès à présent des modèles économiques souverains, seule condition pour qu'une future réforme monétaire ait un sens.