LA POLICE ARRETE 4 INSTIGATEURS
Les populations qui ont saccagé les ambulances des secouristes avant-hier à Diamaguène pour s’opposer à l’inhumation d’un mort du covid-19 dans leur cimetière vont devoir payer cher leur ignoble attitude.
Les populations qui ont saccagé les ambulances des secouristes avant-hier à Diamaguène pour s’opposer à l’inhumation d’un mort du covid-19 dans leur cimetière vont devoir payer cher leur ignoble attitude. D’après des sources de «L’As», quatre parmi les instigateurs de cette rébellion ont été interpellés et placés en garde-à-vue par la Police de Diamaguène Sicap-Mbao.
Ousseynou, Seydou.F, Yacine. D et Elimane. Nd sont actuellement en garde-à-vue dans les locaux du poste de Police de Diamaguène Sicap Mbao. Ils sont soupçonnés d’être les instigateurs du saccage de 3 véhicules des secouristes dont un des sapeurs-pompiers, venus inhumer Moustapha Guèye mort de Covid-19. Ils devraient répondre des délits de destruction de biens publics, d’agression contre des agents assermentés dans l’exercice de leurs fonctions etc. Dans cette histoire, l’Etat devra être ferme pour que pareille situation ne se reproduise plus. L’incident a eu lieu mercredi dernier au cimetière musulman de Diamaguène. Des sapeurs-pompiers à bord de leurs véhicules, accompagnés d’agents du service d’hygiène et d’éléments de la Croix Rouge s’étaient rendus sur le cimetière pour y inhumer le défunt Moustapha Guèye mort de Covid-19.
Les riverains, informés, se sont très vite fait passer le message pour arriver sur les lieux et user de la violence par des jets de pierres sur les véhicules et les agents du service public. Ce qui a engendré 4 blessés et 3 véhicules saccagés dont l’ambulance des sapeurs-pompiers. N’eût été d’ailleurs l’intervention de la Police de Diamaguène Sicap Mbao pour calmer les ardeurs, le pire allait se produire. Puisque les populations en colère voulaient s’attaquer physiquement aux sapeurs-pompiers. Mais, les jeunes ont par la suite pris la fuite, laissant derrière eux les sapeurs-pompiers, les agents du service d’hygiène et ceux de la Croix rouge dans le désarroi. Par la suite, les limiers du Poste de Police de Diamaguène Sicap Mbao se sont mis aux trousses des instigateurs et ont fini par interpeller les 04 individus qui risquent gros.
LES SAPEURS-POMPIERS RASSURENT
«La Brigade nationale des sapeurs-pompiers appelle les populations à une attitude respectueuse pour le repos de l’âme des défunts et à un comportement plus citoyen à l’égard de ses services qui jour et nuit veillent à leur sécurité, leur santé et leur quiétude, mais aussi pour la préservation du matériel acquis aux frais du contribuable », a indiqué le Général de Brigade Mor Seck dans un communiqué. « Depuis quelque temps, la Brigade nationale des sapeurs-pompiers rencontre des difficultés lors de l’inhumation des dépouilles décédées du Covid-19. En effet, le mardi 26 mai 2020 à Malika, des gens se sont farouchement opposés à l’accomplissement de cette mission. Et le mercredi 27 mai à Diamaguène Sicap Mbao, d’autres ont tout simplement caillassé les personnels et les matériels ainsi que ceux du Service national d’hygiène et de la Croix Rouge sénégalaise. La Brigade nationale des sapeurs-pompiers comprend la crainte et l’appréhension des populations. Aussi voudrait-elle les rassurer que toutes les dispositions sont prises pour que ces corps ne présentent aucun danger ni pour elles ni pour les personnels de ces services chargés de cette noble tâche. Car les dépouilles mortelles provenant de l’étranger sont en effet, placées dans un cercueil étanche normalisé et celles d’ici font l’objet d’un traitement sécurisé au niveau des morgues ».
LA FAMILLE DU DEFUNT S’INDIGNE
La famille du défunt Moustapha Guèye a fait face à la presse pour déplorer les attaques perpétrées contre les sapeurs-pompiers lors de l’inauguration avortée de leur parent. « Tous les gens conscients déplorent cette situation. Tout être humain mérite respect. Et quand un humain meurt, on doit l’accompagner jusqu’à sa dernière demeure. Moustapha Guèye est un habitant de la commune. Son père était un délégué de quartier. Donc ce qui s’est passé ressemble plus à de l’incivisme caractérisé. Et pour ça, l’Etat doit prendre ses responsabilités pour que de pareils cas ne se reproduisent plus. Car hier, c’était Malika, aujourd’hui Diamaguène. Et demain à qui le tour ? Personne ne sait », s’indigne Abdou Samath Diouf le porte-parole de la famille. « Quant aux maladies dont souffrait Moustapha, c’étaient le diabète et l’asthme depuis presque 20 ans. Au moment de son admission à l’hôpital de Pikine, il souffrait de ces pathologies et non du Covid19. Il n’a pas été interné pour le Covid-19. Pour nous, le Covid19, il l’a attrapé à l’hôpital de Pikine. D’ailleurs, c’est après sa mort qu’on nous a fait des tests pour nous parler du Covid-19 », dit-il avant de renseigner que Moustapha a été finalement inhumé au cimetière.