LE THERMOMÈTRE TOUJOURS EN FLÈCHE, LA NATURE AGRESSÉE, ENVOIE LA GÉHENNE !
Sédhiou - Vague de chaleur persistante durement vécue en ce mois de ramadan A la mi-journée hier, jeudi 28 avril à Sédhiou, le thermomètre affichait les 40° à l’ombre, avec un ressenti de 47° sous un ciel assez ensoleillé.
Le mois de Ramadan 2022 est particulièrement marqué par des piques extrêmes de chaleur. Cette incommodité du temps rend pénible le jeûne et atrophie la production au sein de certains corps socio-professionnels dont l’activité requiert la force physique et les expose aux rayons du soleil. Les coupes abusives de bois et de toutes autres formes de pillage du couvert végétal sont énumérées comme facteurs aggravants de la détérioration de l’écosystème à l’origine de la colère du climat.
A la mi-journée hier, jeudi 28 avril à Sédhiou, le thermomètre affichait les 40° à l’ombre, avec un ressenti de 47° sous un ciel assez ensoleillé. L’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie du Sénégal (ANACIM) ne prévoit pas moins de chaleur durant les prochaines 72 heures, comme il en a été du reste le cas tout le mois de Ramadan dans la vieille ville du Pakao. Ansoumane Solly, un jeune apprenti menuisier dit tenir bon malgré tout. «C’est une chaleur accablante qu’il fait actuellement sur Sédhiou. Cependant, on n’a pas le choix ; il faut qu’on travaille pour mieux apprendre le métier et gagner sa vie avec décence car demain fera jour», dit-il avec un large sourire. C’est à l’opposé des artistes musiciens qui ont préféré mettre la pédale douce. Ibou Korta alias Dialidiang est artiste auteur compositeur. «D’abord, il faut comprendre que notre métier s’exerce difficilement en période de Ramadan car nous sommes, pour la plupart, des musulmans et les spectacles sont très peu fréquents. En plus, le Ramadan, c’est dur de réaliser des activités à temps plein. Cependant le soir, après la rupture, nous faisons quelques séances de répétition», soutient-il.
A l’appel du devoir citoyen, les vagues de chaleur déferlent certes, mais n’arrivent point, chez certains, à s’opposer à l’exercice de la mission. En pleine conférence de rédaction à Gabou FM, la radio communautaire de Sédhiou, le rédacteur en chef, Nouha Coly, relève ce qui suit : «ce qui est extraordinaire, c’est qu’à partir de 7h déjà il fait extrêmement chaud et ce jusqu’à 19h. A l’ombre le thermomètre peut atteindre les 40° et même plus. Evidemment, il est difficile d’aller sur le terrain pour faire le travail de collecte et venir faire le traitement et la diffusion. Mais, c’est un sacerdoce car attendu par toute une population et on fait avec», se résigne-t-il, avec le sentiment de rendre service à la communauté.
La présentatrice des éditions, Aïssatou Faye Bodiang, jette un regard sur ce qui pourrait être à l’origine de cette colère du climat, les coupes abusives de bois. «Il fait très chaud dans cette zone du Sud ; alors que normalement, avec le couvert végétal, ce devrait être le contraire. On parle chaque fois de changements climatiques et voilà que nous sommes en train de les vivre avec leurs impacts directs. Cela interpelle les populations, les autorités et tout le monde car cette situation est grave et résulte des coupes abusives de bois», alerte Aïssatou. De plus en plus, le soleil brûle, les hommes aussi brûlent et pillent la forêt qui se rétrécit comme peau de chagrin. Demain est incertain !