QUI EST STEPHANE DUMAS ?
COACH INTÉRIMAIRE DES LIONS
Le jeune technicien français, Stéphane Dumas (38 ans), va conduire les Lions dans la quête du ticket qui mène à l’édition 2017 du championnat d’Afrique masculin de basketball à Brazzaville. Il remplace le sélectionneur national Porfirio Fisac lors des tournois qualificatifs. En attendant de le voir à l’oeuvre, l’ancien joueur de Limoges (Pro A) se raconte.
«Mon parcours de joueur»
«Je suis sorti du centre de formation de Limoges (France). A l’époque où il est le plus grand club de France et un des meilleurs d’Europe. Je suis arrivé en 1995 comme cadet, l’année suivante j’ai été espoir et pro. Avant d’intégrer plus tard l‘équipe première. En 2000, à 21 ans, j’ai gagné ma place de titulaire en remportant le championnat et la Coupe de France ainsi que la Coupe d’Europe. Ce qui m’avais permis d’aller en Espagne où j’ai fait le gros de ma carrière en évoluant pendant dix ans en première division et trois ans en deuxième division. Après, je suis parti en Italie en D1 pour six mois et j’ai terminé ma carrière en France. Un retour pour des raisons émotionnelles que professionnelles. Parce que je voulais que ma famille connaisse l’expérience de vivre en France. Mes filles n’avaient connu que l’Espagne où elles sont nées.»
«Meneur de jeu, j’étais le relais du coach…»
«J’ai été un meneur de jeu. J’ai toujours été le relais du coach sur le terrain. Je me suis toujours soucié des performances de l’équipe que de mes performances personnelles. Ce qui faisait ma force. J’arrivais à faire passer le message de l’entraîneur et essayer de trouver la solution dans le jeu en permettant à mes partenaires d’être dans les meilleures conditions… Au poste de meneur de jeu, on doit réfléchir, pouvoir anticiper et être capable de transmettre les consignes. C’est en quelque sorte une préparation au métier d’entraîneur. Mais il ne faudrait pas se tromper en pensant qu’un bon meneur de jeu est obligatoirement un bon technicien. Il faut une formation pour ça. Parce qu’être entraîneur, ce n’est pas connaître mais savoir donner, comprendre le sportif qui est en face de vous. Pour en faire ressortir le meilleur.»
«Comment je suis devenu technicien»
«Au cours de mes dernières années de joueur, Porfirio Fisac (sélectionneur des Lions) qui était mon coach m’a obligé à m’inscrire à la formation d’entraîneur. Ce qui m’a permis, étant blessé à la fin de ma carrière, de commencer à coacher et de faire partie du staff de Porfirio. Mais à cause de la crise économique, je n’avais pas pu partir ailleurs. Il n’y avait pas d’opportunité. Ainsi, je me suis consacré à me former personnellement dans le «coaching de vie» et la «Programmation Neuro Linguistique». Pour essayer de comprendre l’être humain. à la fin d’une carrière professionnelle, la transition est très difficile. Il n’est pas évident de trouver un chemin pour une nouvelle passion. Je me suis lancé sur ce chemin et je suis en train de finir ma formation… C’est une grande chance d’être l’assistant de Porfirio Fisac et de devoir entraîner la sélection du Sénégal lors de ces éliminatoires. Le coaching est un processus. Il faut du temps pour être parmi les meilleurs. Je ne suis qu’à mes débuts.»
«J’ai côtoyé de grands entraîneurs européens»
«Je travaille actuellement avec Porfirio Fisac, mais j’ai eu aussi, durant ma carrière de joueur, à côtoyer d’autres grands techniciens comme Bogdan Tanjevic qui était à la tête de la sélection turque, Aíto García Reneses qui est le meilleur entraîneur de l’histoire du basket en Espagne. J’ai beaucoup communiqué et échangé avec ceux-là. Ce qui me permet de prendre sur chacun ce qui m’a le plus plu et tout en gardant ma propre personnalité… Cela m’a forgé et m’a permis de pouvoir entraîner chez les moins de 20 ans en France.»
«Une première comme coach titulaire à ce niveau »
«C’est la première fois que je vais être coach titulaire à ce niveau avec une sélection nationale. Mais cela ne me fait pas peur. J’ai l’aide de Dame Diouf et Madiène Fall (ses adjoints) pour gérer le groupe. J’ai des joueurs d’expérience comme Antoine Mendy. Pour moi, c’est un travail qui ne commence pas à zéro. Nous sommes déjà en avance par rapport à ce qui a été fait l’année dernière (lors du tournoi préolympique). Les joueurs facilitent les choses parce qu’ils sont sérieux et travailleurs. Il faut qu’ils soient contents dans l’équipe et de prendre du plaisir sur le terrain. on va axer notre jeu sur la simplicité. Le style relationnel va être différent par rapport à Porfirio Fisac. Car, ce serait une erreur de vouloir faire comme lui. Mais tout ce qui est technique et tactique vient de lui. Nous sommes en contact chaque jour. Avant mon arrivée à Dakar, nous avons eu plusieurs séances de travail.»
«Je ne connais pas le basket africain…»
«Le basketball en Afrique, je ne connais pas grand-chose parce que je vis en Espagne. Mais je connais très bien les joueurs africains pour avoir partagé des vestiaires avec certains ou avoir joué contre eux… Je vais beaucoup découvrir. Je n’ai jamais vécu une compétition africaine. Ce qui fait que j’ai hâte de voir comment ça se déroule. Ça va être une expérience enrichissante.»