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28 avril 2024
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NOUS VOULONS L'ANNULATION DE LA DETTE
Youssou Ndour, a participé par visioconférence au sommet "One Planet Summit » Il a profité de cette rencontre consacrée à la biodiversité pour demander aux dirigeants européens de soutenir l’Afrique à faire face à la pollution.
L’artiste international, Youssou Ndour, a participé par visioconférence au sommet "One Planet Summit », présidé ce lundi 10 janvier, par le président Français Emanuel Macron, à Paris. Il a profité de cette rencontre consacrée à la biodiversité pour demander aux dirigeants européens de soutenir l’Afrique à faire face à la pollution. Il a également plaideé pour l’annulation de la dette des pays africains. «Nous voulons l’annulation de cette dette», a-t-il dit à Macron.
LOI SUR L'ÉTAT D'URGENCE, MACKY A DÉSOMAIS CARTE BLANCHE
Le président peut à présent décréter directement un couvre-feu et restreindre les déplacements pour une durée d’un mois renouvelable une fois sans passer par le parlement, au grand dam des défenseurs des droits humains
Les députés ont adopté, lundi, en séance plénière tenue à huis clos, le projet de loi n°46/2020 modifiant la loi n°69-29 du 29 avril 1969 relative à l’état d’urgence et à l’état de siège. Défendu par le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Antoine Félix Abdoulaye Diome, en présence de Samba Sy, ministre du Travail, du Dialogue social et des Relations avec les Institutions, le nouveau texte législatif a instauré un troisième régime après l’état d’urgence et l’état de siège : celui des crises ou catastrophes naturelles ou sanitaires qui habilite, le cas échéant, l’autorité administrative à prendre les mesures qu’exige ce genre de situations, sans qu’il soit nécessaire de recourir à l’état d’urgence. Ces nouvelles dispositions sont insérées notamment au titre 4 : « gestion des catastrophes naturelles ou sanitaires ».
En plus clair, le président Macky Sall peut désormais décréter directement un couvre-feu et restreindre les déplacements pour une durée d’un mois renouvelable une fois. L’article 24 nouveau stipule qu’« en cas de survenance de situations de catastrophes naturelles ou sanitaires, il est donné, à l’autorité administrative compétente, sans que soit proclamé l’état d’urgence ou l’état de siège, le pouvoir de prendre des mesures visant à assurer le fonctionnement normal des services publics et la protection des populations ». A noter que ces mesures peuvent consister à l’instauration d’un couvre-feu et en la limitation des déplacements sur tout ou une partie du territoire national pour une durée d’un mois renouvelable une fois.
La nouvelle loi précise, en outre, en son article 25 que « les pouvoirs énoncés en l’article 24 de la présente loi sont exercés par le président de la République ». Et ces pouvoirs peuvent, sur délégation de ce dernier, « être exercés par le ministre de l’Intérieur, tout ministre dont l’intervention est nécessaire, les gouverneurs et les préfets ».
Corriger les limites de la loi n°69-29
Adopté lors du Conseil des ministres du 23 décembre 2020, le projet de loi a été « béni » par la conférence des présidents de l’Assemblée nationale, le 6 janvier dernier, avant de passer en commission, le 8 janvier dernier. Relativement à l’exposé des motifs, le ministre de l’Intérieur a indiqué, face aux députés que « l’instauration de l’état d’urgence pendant une période de trois mois au Sénégal, dans le cadre de la lutte contre la pandémie de la Covid-19, a permis à l’Etat de prendre les dispositions appropriées pour restreindre la liberté de circulation des personnes et imposer le respect des mesures barrières prescrites par les protocoles sanitaires ». Toutefois, admet Antoine Félix Abdoulaye Diome, « la mise en application de l’état d’urgence comporte quelques limites qu’il sied de corriger pour permettre à l’Etat d’assurer au mieux la gestion de risques, crises ou catastrophes naturelles ou sanitaires en limitant les inconvénients sur la vie des citoyens ».
En effet, d’après toujours le rapport de présentation, le ministre a soutenu que la mise en œuvre de l’état d’urgence, qui requiert, pour sa prorogation, l’intervention de l’Assemblée nationale au terme d’une période de 12 jours, est une procédure relativement lourde. Et que « les mesures prévues dans la loi précitée ne sont pas toujours adaptées pour une prise en charge efficace de certaines catastrophes naturelles ou sanitaires qui, par leur nature, ne constituent pas à proprement parler des atteintes à la sécurité intérieure ou à l’ordre public ».
« L’affaire Ngadiaga justifie la pertinence de la nouvelle loi »
Les membres de l’intercommission des lois, de la décentralisation, du travail et des droits humains et la commission de la santé, de la population, des affaires sociales et de la solidarité nationale ont salué « la pertinence » et « l’opportunité » de cette réforme.
S’agissant des catastrophes naturelles, il est indiqué, dans le rapport de présentation transmis à la presse, que ce qui s’est passé récemment à Ngadiaga concernant l’explosion du puits de gaz est assez illustratif pour interpeller tous les citoyens sur les risques et les catastrophes qui peuvent subvenir dans notre pays. « C’est pourquoi, il est essentiel de mettre en place un cadre normatif permettant aux autorités habilitées de disposer des moyens juridiques nécessaires, pour intervenir avec célérité en cas de besoin », ont plaidé les commissaires parlementaires. De leur avis, « compte tenu de la particularité et des enjeux qui découlent de la gestion de ces phénomènes imprévisibles, il est tout à fait justifié de permettre au Gouvernement de prendre rapidement certaines mesures sans passer par l’Assemblée nationale ». Soulignant que l’adoption de ce texte ne devrait pas être perçue comme une réduction des pouvoirs de l’institution parlementaire, d’autant plus que cette dernière a toujours la possibilité de contrôler les moyens qui seront déployés par le Gouvernement dans le cadre de la gestion des catastrophes naturelles ou sanitaires. Salla GUEYE
Les réserves des défenseurs des droits de l’Homme
Auparavant, les organisations des défenseurs des droits humains ont demandé le retrait du projet de modification de la loi relative à l’état d’urgence et à l’état de siège. « Nous demandons solennellement aux autorités sénégalaises de retirer ledit projet de loi et de s’atteler à l’élaboration rapide d’un projet de Code de la santé dont certaines dispositions seront dédiées à la gestion des pandémies au Sénégal. Une telle démarche permettra à l’Assemblée nationale et aux organisations de la société civile de contribuer à la protection des Sénégalais dans les situations de pandémie et aux autorités sénégalaises de respecter les engagements souscrits dans le cadre des traités africains et internationaux », ont déclaré la Raddho, la Lsdh et Amnesty International dans un communiqué conjoint. Selon ces organisations, le projet vise à permettre à l’autorité exécutive de se passer de toute habilitation de la représentation parlementaire, chaque fois qu’il s’agira de gestion de crises ou catastrophes naturelles ou sanitaires. Or, expliquent Me Assane Dioma Ndiaye et ses camarades, une telle marginalisation de l’Assemblée nationale sur des questions aussi importantes que l’exercice des droits des citoyens dans un contexte de gestion des situations d’urgence sécuritaire et sanitaire est inacceptable dans un Etat de droit fondé sur la séparation des pouvoirs constitutionnels. « Dans un tel système, la séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire revêt un statut de droit fondamental qui est inséparable de la protection des droits et libertés consacrés et garantis aux citoyens », ajoutent les défenseurs des droits humains qui relèvent que l’urgence sanitaire est différente de l’urgence sécuritaire.
LE CHAMP D’APPLICATION DE LA LOI SUR L’ÉTAT D’URGENCE ÉLARGI
L’Assemblée nationale a voté, lundi, le projet de loi n°46/2020 modifiant la loi n°69-29 du 29 avril 1969 relative à l’état d’urgence et à l’état de siège, élargie dorénavant aux catastrophes naturelles ou sanitaires
L’Assemblée nationale a voté, lundi, le projet de loi n°46/2020 modifiant la loi n°69-29 du 29 avril 1969 relative à l’état d’urgence et à l’état de siège, élargie dorénavant aux catastrophes naturelles ou sanitaires.
’’En conséquence (…), l’intitulé de la loi n°69-29 du 29 avril 1969 relative à l’état d’urgence et à l’état de siège devient +Loi relative à l’état d’urgence, à l’état de siège et à la gestion des catastrophes naturelles ou sanitaires+’’, a précisé le ministre de l’Intérieur qui a défendu ce projet de loi.
Ce nouveau titre intitulé ’’Gestion des catastrophes naturelles ou sanitaires’’, a-t-il dit, dans le rapport de l’Intercommission constituée par la Commission des Lois, de la Décentralisation, du Travail et des Droits humains et la Commission de la Santé, de la Population, des Affaires sociales et de la Solidarité nationale, ’’comporte deux articles’’.
Ces nouvelles dispositions donnent ’’pouvoir à l’autorité administrative de prendre, en dehors de la proclamation de l’état d’urgence, des mesures visant à assurer le fonctionnement normal des services publics et la protection des populations’’.
Relativement à l’exposé des motifs, le ministre a indiqué que l’’’instauration de l’état d’urgence pendant une période de trois mois au Sénégal, dans le cadre de la lutte contre la pandémie de la Covid-19, a permis à l’Etat de prendre les dispositions appropriées pour restreindre la liberté de circulation des personnes et imposer le respect des mesures barrières prescrites par les protocoles sanitaires’’.
Toutefois, selon lui, ’’la mise en application de l’état d’urgence’’, dans sa version initiale, comportait ‘’quelques limites’’ qu’il fallait ’’corriger pour permettre à l’Etat d’assurer au mieux la gestion de risques, crises ou catastrophes naturelles ou sanitaires en limitant les inconvénients sur la vie des citoyens’’.
A l’en croire, ’’les mesures prévues dans la loi précitée’’ n’étaient pas ’’toujours adaptées pour une prise en charge efficace de certaines catastrophes naturelles ou sanitaires qui, par leur nature, ne constituent pas à proprement parler des atteintes à la sécurité intérieure ou à l’ordre public’’.
S’y a ajoute, a-t-il noté que ’’la mise en œuvre itérative de l’état d’urgence pour faire face, non pas à des atteintes graves à l’ordre public, mais à des catastrophes naturelles, à des épidémies ou à des pandémies, peut être mal comprise dans le contexte d’un pays réputé pour sa stabilité politique et sa paix sociale’’.
Selon lui, afin de ’’permettre à l’Etat de prendre des mesures destinées à prévenir ou à gérer des catastrophes naturelles ou sanitaires’’, il a été décidé d’’’ajouter aux régimes administratifs de l’état d’urgence et de l’état de siège, prévus par la loi éponyme, un troisième régime, celui des crises ou catastrophes naturelles ou sanitaires qui habilite, le cas échéant, l’autorité administrative à prendre les mesures qu’exige ce genre de situations, sans qu’il soit nécessaire de recourir à l’état d’urgence’’.
JEUX DE HASARD, LE KIOSQUE DES ESPÉRANCES
L’appât, les folles espérances… et peut-être le gain à la fin ! Les accros ne s’en sortent pas sans accroc. Les kiosques de jeu de hasard, qui foisonnent à Dakar, nourrissent la boulimie des parieurs
En cette matinée de nouvelle année, de minces rayons de soleil convergent sur le village de Hann. Le temps est encore clément sur la route principale qui mène au Parc forestier et zoologique. Cet axe bouillant est bondé de véhicules. Il est 10 heures. Et certains viennent profiter de la nature et des bienfaits qu’elle offre. De loin, on observe le ballet des parieurs devant un kiosque de jeu. Il est pris d’assaut par des jeunes qui ont foi en leur étoile. La cagnotte du jour, en ce 5 janvier 2021, s’élève à plus de 15 millions de FCfa. Et, apparemment, ça appâte ! Elle pourrait changer bien des vies. À Dakar, terre des plus folles espérances, on s’en donne à cœur joie. Les jeux de hasard sont très prisés. Parmi les plus attractifs, il y a le Pari Foot et les paris hippiques du Pari mutuel urbain (Pmu). Des personnes de tous âges s’y adonnent. M. Diop, la trentaine, est un habitué des lieux et joue presque tous les jours. Les «difficiles conditions de vie», dans la capitale sénégalaise, l’ont rendu presque dépendant aux jeux. Et puis, «c’est toujours mieux que les pirogues», dit-il, un tantinet railleur. Cette oppressante pandémie de Covid-19 n’a fait qu’attiser la flamme. À l’en croire, même les plus jeunes, des élèves quelquefois, davantage attirés par le Pari Foot, s’y sont mis. Tous veulent rencontrer la fortune.
À côté de lui, se trouve un autre jeune de moins de 30 ans, attendant son ticket. Il a tout l’air d’un mécanicien. «Je suis nouveau, mais j’espère rafler le gros lot ! Le plus grand montant que j’ai gagné est de 143.000 FCfa», confie-t-il, dans un optimisme béat. Étudiant en première année à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, ce jeune homme, préférant taire son nom, dit avoir gagné une seule fois le montant de 22.000 FCfa. «Je joue dans l’espoir de gagner et joindre les deux bouts, car la vie n’est pas facile à Dakar. Il faut se payer les tickets de restaurant au campus, assurer certaines charges comme l’impression, la photocopie de documents…», justifie-t-il, la voix rocailleuse.
L’appât…et peut-être le gain !
Le gérant du kiosque, lui, ne se plaint pas. La dépendance à «sa drogue» fait ses affaires. «Il y en a qui parviennent à gagner, surtout ceux qui ont vieilli sous le harnais». Subtile réponse. Chômeurs et travailleurs viennent tous, ici, tenter leur chance. «Des personnalités, des médecins, des hommes d’affaires se plaisent à jouer, car c’est devenu leur passion», soutient-il, très souvent interrompu par la «meute» des optimistes. À côté du kiosque, se trouve un vendeur de fruits, un Guinéen venu chercher fortune au Sénégal. Le bonhomme n’échappe pas, non plus, à la tentation. Le spectacle qui se joue devant lui tous les jours, et les échos excitent son envie, avec une préférence pour le Pmu. «Je joue souvent mais je n’ai jamais gagné», regrette-t-il. Mais il ne cède pas par lassitude, d’autant qu’un «parieur acharné» a récemment gagné la rondelette somme de deux millions de FCfa. Un montant qui lui aurait «permis d’intensifier le commerce». «Les jeux de hasard ruinent surtout ceux qui sont riches. Si le joueur ne fait pas attention, il va s’appauvrir à force de jouer», alerte-t-il, avec une lueur de lucidité dans son regard.
Les kiosques de pari sont visibles un peu partout à Dakar. Le décor est partout le même. Ils exercent un attrait sur les populations. Sur l’avenue Cheikh Anta Diop, près de l’École nationale des travailleurs sociaux spécialisés, des adultes sont très concentrés sur les affiches des matchs. Après avoir estimé leurs chances, ils sélectionnent leurs équipes favorites. Cette petite boutique implantée à l’angle de la rue se trouve sur un point très stratégique. Elle attire étudiants et passants. Parmi ces derniers, un homme d’âge mûr, casquette vissée sur la tête. Il s’appuie sur sa canne et attend tranquillement son ticket avant de s’éclipser à pas de caméléon. Ne dit-on pas que l’espoir fait vivre ?
JE PENSAIS VRAIMENT MOURIR
Covid, l’actrice Halima Gadji connue sous le nom de Marième Dial, testée positive...
Elle a partagé le mauvaise nouvelle sur son compte Instagram. Halima Gadji connue sous le nom de Marième Dial, a été testée positive à la Covid 19."Hello tout le monde, j’ai chopé le Covid 19 et jusqu’à présent, je suis encore malade. Cette maladie est vraiment sérieuse, je me sentais tellement mal que j’avais du mal à respirer et à me déplace", lâche-elle sur sa story. Dans la deuxième partie de son post, l’actrice sensibilise les Sénégalais: "Faites très attention svp. Ce n’est qu’aujourd’hui que j’ai pu réellement me sentir bien loin de ma famille. Je pensais vraiment mourir. Faites-vous dépister pour plus d’assurance."
PERMACULTURE
Agriculture : des solutions innovantes en Afrique pour une alimentation saine et durable
Sécheresses, stress hydrique, augmentation du nombre de bouches à nourrir... Partout sur le continent africain, les agriculteurs sont confrontés à de nouveaux défis, en particulier ceux liés aux effets du dérèglement climatique. Ils sont aussi de plus en plus nombreux à trouver des solutions efficaces pour proposer des productions plus écologiques et durables afin d'assurer une meilleure alimentation.
En Tunisie, deux start-up se démarquent : l'une élève des insectes pour les utiliser comme protéines dans l'alimentation animale. L'autre se sert de la technologie pour améliorer les rendements des agriculteurs.
Rencontre au Sénégal avec Goran N'Diaye, pionnier de l'agro-écologie qui a réussi à faire pousser des légumes... en plein désert ! Il applique les principes de la permaculture. Ce précurseur met aujourd'hui ses connaissances au service de la jeune génération d'agriculteurs, afin qu'eux aussi puissent vivre de leurs cultures.
Enfin, des potagers urbains fleurissent sur les toits de Cotonou. Une nouvelle façon d'assurer l'alimentation des habitants de la capitale béninoise. Cette initiative a vu le jour pour faire face aux difficultés d'approvisionnement en denrées alimentaires, dues à la crise sanitaire. Le Bénin dépendait fortement jusqu'alors des importations venues du Nigeria.
UN WAX WAXEET SUR LE TROISIEME MANDAT SERAIT TRÈS GRAVE
Hélène Tine reconnait à Me Doudou Ndoye sa légitimité à parler de la constitution. Mais, l’ancienne députée de Bës du Niakk n’est pas pour autant d’accord avec lui sur l’éventuel 3e mandat du président Macky Sall
Hélène Tine reconnait à Me Doudou Ndoye sa légitimité à parler de la constitution. Mais, l’ancienne députée de Bës du Niakk n’est pas pour autant d’accord avec lui sur l’éventuel 3e mandat du président Macky Sall. « Il ne faudrait pas qu’il fasse du Wax Waxeet. Dans le cas contraire, ce serait très grave. Le Sénégal n’est ni la Guinée ni la Côte d’Ivoire. Il faudrait que le président Macky Sall sache que le Sénégal d’hier est le même d’aujourd’hui. Il ne faudrait pas qu’il essaie de trouver des subterfuges pour se représenter. Les Sénégalais ne vont pas accepter qu’il revienne sur son engagement », a-t-elle déclaré, ce lundi, à l’émission Toc Toc Sénégal dont elle était l’invitée.
Pour Hélène Tine, le fait qu’il y ait des ’’boulevards’’ dans la Constitution ne signifie pas que le peuple va accepter un 3e mandat du président Macky Sall.
par Madiambal Diagne
SOUTENIR ANTOINE DIOME POUR L'ORDRE ET LA LOI
Les mauvais exemples viennent de l’élite sociale, politique, économique et religieuse. Le Sénégal se muant en un Etat où le désordre et la désobéissance sont les voies privilégiées pour se faire entendre
Le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Abdoulaye Diome, avait pu mesurer la charge qui l’attendait. Il n’était pas sans savoir que la fonction de ministre de l’Intérieur, pour prestigieuse qu’elle soit, n’en est pas moins prenante et l’exposerait. Seulement, Antoine Diome ne se laisse pas impressionner par l’adversité, encore moins par les diatribes ou les insultes. L’homme a bien fini de prouver qu’il sait être inflexible, pour mener à terme les missions qui lui sont confiées et surtout rester fidèle et loyal à l’Etat, à la République. Il a une autre qualité, celle de l’engagement et du dévouement. Le président Macky Sall sait pouvoir compter sur lui. Tout chef d’Etat a besoin d’un homme du genre, qui sait faire face. Vantant les mérites de son ministre des Affaires étrangères, Nikita Khrouchtchev disait un jour à Charles de Gaulle : «Gromyko, si je lui dis de s’asseoir sur un morceau de glace, il le fait jusqu’à ce que la glace fonde». «Couve de Murville en fait autant pour moi, lui répondit le général. Mais la glace ne fond pas.»
A la veille de l’élection présidentielle de 2019, un de ses amis voyait en Antoine Diome «un possible bon ministre de l’Intérieur de Macky Sall». Peut-être que Antoine Diome ne croyait pas trop à cette «prophétie», mais son interlocuteur lui prodiguait de s’inspirer, le cas échéant, de la vie de Maurice Couve de Murville et lui filait un des plus mémorables viatiques laissés à la postérité par ce fidèle d’entre les fidèles, du Général Charles de Gaulle : «La volonté, c’est celle d’être soi-même l’artisan de son destin – autant qu’on le peut, et on le peut bien davantage qu’on ne le croit communément. C’est de ne s’en laisser imposer ni du dedans ni du dehors, ni tout simplement par l’incident du jour. C’est de pratiquer une politique délibérée, voulue précisément, que l’on définit soi-même. Se laisser imposer sa politique, c’est d’ailleurs être assuré de recueillir, de chaque action, les seuls désavantages.»
Antoine Diome enfile le treillis de Macky Sall
Antoine Diome est sur les traces de Macky Sall. Quand le président Abdoulaye Wade décidait en 2003 de nommer Macky Sall au poste de ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et des collectivités locales, porte-parole du gouvernement, les appréhensions étaient grandes quant à la lourdeur des charges qui allaient peser sur les épaules de ce quadra. Très rapidement, Macky Sall aura l’audace de s’imposer dans son milieu. Il a mis les godasses et s’est mis à la tête des troupes pour relever le défi de la lutte contre l’insécurité qui était grandissante dans la grande banlieue de Dakar, où la présence des forces de sécurité de l’Etat avait commencé à être interdite par de jeunes caïds de tous acabits. Le ministre de l’Intérieur Macky Sall avait pour leitmotiv de restaurer l’autorité de l’Etat. Il y était arrivé.
Antoine Diome arrive à la Place Washington, dans un contexte où l’autorité de l’Etat se trouve atteinte. Les actes de défiance à l’endroit de l’Etat constituent le quotidien des populations. Combien de fois a-t-on déploré, à travers ces colonnes, l’affaissement de l’autorité de l’Etat ? Suite au saccage des locaux du Tribunal de Louga, nous mettions en garde, le 2 décembre 2019, contre «la défiance sans fin à l’autorité publique». Et le 23 décembre 2019, des forces de police se trouvaient pourchassées à Mbour par des hordes de pêcheurs en furie. Nous barrions notre chronique, en date du 2 janvier 2020, du titre Sauver l’Etat de l’humiliation. Nous écrivions notamment que : «Si les vandales du Tribunal de Louga étaient punis à la hauteur de leur forfait, les pêcheurs de Mbour auraient réfléchi à deux fois avant de pourchasser les policiers et de filmer à cœur joie leurs exploits.» Cette situation est encore d’autant plus regrettable qu’elle ne constituait guère une première. En effet, nous avions encore en mémoire les exemples de l’envahissement du Commissariat urbain de Kolda, le 17 mars 2017, par des conducteurs de motos Jakarta. La foule en furie, dans une expédition punitive contre la police, avait saccagé le domicile du commissaire de police. Le 15 juin 2019, la gendarmerie de Koungheul avait à son tour été saccagée. Le 13 novembre 2016, des populations du quartier Guet-Ndar à Saint-Louis avaient saccagé une école et un poste de gendarmerie. Les forces de sécurité de l’Etat avaient subi les mêmes affronts à Podor et à Kédougou, où des installations de la gendarmerie nationale avaient été attaquées. En mai 2018, les gendarmes de Saint-Louis avaient dû dégainer en laissant un étudiant sur le carreau, pour se sortir de l’étau des étudiants grévistes de l’Université Gaston Berger. En février 2020, des jeunes du quartier de Guet-Ndar s’en prenaient une fois de plus aux gendarmes.
C’est dire qu’à chaque fois l’Etat perdait la face, et l’émoi passé, les auteurs de ces forfaits restaient impunis ou absous ou tout au plus sanctionnés à de légères peines. Comble ! On avait vu un cortège du ministre de l’Intérieur, stoppé net en pleine circulation par des «baye-fall», qui exigeaient aux automobilistes de leur donner des sous pour, disaient-ils, préparer le Magal de Touba. Quand les éléments de la sécurité avaient cherché à dégager la voie, ils s’étaient vus désavouer et le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, disait aux médias, dans un rire : «Si je savais que ces personnes préparaient le Magal de Touba, j’aurais donné ma contribution».
Antoine Diome a ainsi hérité d’une situation catastrophique et désastreuse pour l’image de l’Etat ; le Sénégal se muant en un Etat où le désordre et la désobéissance sont les voies privilégiées pour se faire entendre. Il revient à l’Etat républicain, pour le bien de tous, de se montrer maître du jeu. Il y a un ordre et une stabilité à garder.
Au-delà des mesures contre le Covid-19, la nécessité pour la République de reprendre son souffle
A une succession d’actes isolés ou d’outrages commis par des groupes zélés, on en arrive à observer aujourd’hui systématiquement que toute instruction ou recommandation des autorités publiques suscite une défiance, voire une opposition prononcée. Cela, sans aucune raison valable, sans argument légitime, ces postures ne reposent que sur le simple fait de ramer à contre-courant ou de prendre le contre-pied de l’ordre commun. Ce triste spectacle a été malheureusement entretenu par les pouvoirs publics. Concessions après concessions, outrages après outrages, abus après abus, l’Etat du Sénégal n’a cessé de chercher des faux-fuyants et échappatoires, évitant de frustrer tout groupe, au détriment même des recommandations et orientations de ses services.
La levée de boucliers après l’instauration d’un nouveau couvre-feu, suite à la recrudescence des contaminations dans cette deuxième vague de pandémie du Covid-19, rentre dans ce registre. Des populations se disent qu’elles sont libres pour leur propre confort de s’opposer à des interdits et de ne pas se conformer à des règles imposées à toute la communauté. Des scènes de défiance avaient été enregistrées dans de nombreuses localités. A chaque fois, l’Etat lâchait du lest et acceptait le diktat des «révoltés». On a alors vu les conséquences des ravages de la pandémie, avec de nombreuses pertes humaines qui ont été enregistrées durement dans tous les milieux sociaux. Ces énormes pertes ont sans doute permis à de nombreuses personnes de retrouver la raison. Quelles attaques n’avions-nous pas essuyé quand on avait par exemple demandé, le 10 août 2020, «Doit-on célébrer le Magal et le Gamou comme d’habitude ?». Il est heureux qu’aujourd’hui le khalife général des Mourides, Serigne Mountakha Mbacké, décide de surseoir au rassemblement du Magal de Porokhane.
Macky Sall bannit les laisser-passer
Les populations ont vu, au fil des ans et surtout dans les derniers mois dans le cadre de la lutte contre le Covid-19, des abus commis à tous les niveaux de la société et dans une totale impunité. Ces populations ne font donc que mimer un mauvais exemple d’en haut, se disant que rien de dommageable ne leur arrivera en brisant des règles ou en instillant du désordre, quelles qu’en soient les conséquences sanitaires et sociales. Les mauvais exemples viennent en effet de l’élite sociale, politique, économique et religieuse. Dans ces milieux, les mariages, baptêmes, cérémonies de deuil, soirées festives et autres rassemblements de personnes continuent de se poursuivre comme si de rien n’était, en dépit des interdictions brandies par les autorités de l’Etat. Ainsi, voir des jeunes de plusieurs quartiers de Dakar s’adonner à un jeu du chat et de la souris avec les Forces de l’ordre symbolise à quel point tout dans l’unité sociale et familiale a failli. On a froid dans le dos en se disant que ce pays a produit une horde de fils qui sont tout sauf des citoyens et dont l’identification est avant toute chose à leur communauté immédiate qu’à la Nation. Il reste néanmoins que c’est à l’Etat, dans ce désordre qui n’augure rien de bon, de siffler la fin de la récréation et restaurer son autorité. Dans cet esprit, le Président Sall a rendu les choses faciles pour Antoine Diome en lui intimant l’ordre de ne délivrer aucun laisser-passer pour circuler durant les heures de couvre-feu. En Conseil des ministres, le chef de l’Etat a insisté sur ce point, indiquant que même les membres de sa famille ne devraient en recevoir. Ainsi, les autorités en charge de l’application de la mesure de couvre-feu sont assez à l’aise et pratiquent quelques tolérances au profit des membres des corps de métiers dont la circulation est nécessaire, sinon indispensable. A titre de comparaison, lors du premier couvre-feu décrété en mars dernier, des embouteillages étaient observés par exemple dans le secteur des Almadies du fait que le tout-Dakar avait reçu des laisser-passer. La pauvre Hiba Thiam aurait peut-être eu la vie sauve si le laxisme n’avait pas permis à des fils de riches de bénéficier de laisser-passer pour faire la fête à des horaires de couvre-feu.
Le Covid-19 est un mal contre lequel notre pays lutte, mais il devra être l’occasion de poser les vraies questions quant à notre modèle de vie en société. Il y a bien des années que notre République s’effiloche et est sous assistance respiratoire. Il revient aux dépositaires des prérogatives et de la force publique de la réanimer avant qu’il ne soit trop tard. Du reste, l’exemple venu des Etats-Unis d’Amérique la semaine dernière, avec l’invasion du Capitole par des militants extrémistes acquis à la cause du Président sortant Donald J. Trump, donne une idée assez hideuse de tout le mal que fait la désinformation et son relais incontrôlable dans les réseaux sociaux, l’irrévérence envers un ordre démocratique et à qui on reproche tous les maux, la tendance de faire du populisme la voie tracée d’une conquête politique sans foi ni éthique. En regardant les images de Donald Trump haranguant ses partisans pour prendre d’assaut le Capitole, on a pu se souvenir des images des Ousmane Sonko, Idrissa Seck et autres après la victoire de Macky Sall en 2019.
Ousmane Sonko donne le bâton pour se faire battre
Nous avions consacré notre chronique du 4 janvier 2021 à la levée de fonds, via internet, par le parti Pastef. Le ministre de l’Intérieur avait tenu à mettre en garde quant à l’illégalité d’une telle opération. Cela a peut-être eu le mérite de pousser les camarades de Ousmane Sonko à arrêter leur initiative, même s’ils continuent de dire que rien ne les détournera de leurs objectifs. Leur principale ligne de défense aura été que l’actuel chef de l’Etat, Macky Sall, du temps où il était opposant de Abdoulaye Wade, clamait partout qu’il bénéficiait de subsides que lui versaient des compatriotes sénégalais établis à l’étranger pour financer ses activités politiques. Est-ce parce que Macky Sall n’avait pas été poursuivi pour une supposée violation de la loi que l’infraction ne devrait plus exister ? Il y a cependant à souligner que Macky Sall, le 28 janvier 2009, à la veille des élections locales, avait été longuement entendu par la police pour des accusations portées par le régime du président Abdoulaye Wade de blanchiment d’argent et d’association de malfaiteurs. On reprochait à Macky Sall d’avoir reçu de l’argent provenant du Gabon, par le truchement de son compatriote Abdoulaye Sali Sall, pour financer ses activités politiques. Macky Sall avait fini par être relâché faute de preuves. Ousmane Sonko ne laisserait-il pas de preuves derrière lui dans le cadre d’une souscription publique à travers les réseaux sociaux ?
Au demeurant, Ousmane Sonko risque de donner le bâton pour se faire battre. L’argument de ses défenseurs serait que la loi n’interdirait pas à des Sénégalais établis à l’étranger de pourvoir des subsides au profit d’un parti politique au Sénégal. On peut bien deviner que ce serait un jeu d’enfant, pour un pouvoir politique qui songerait à nuire à un opposant, de trouver le moyen d’identifier, parmi des milliers de donateurs, des citoyens étrangers ou appartenant à des milieux interlopes qui participeraient au financement. Le cas échéant, Ousmane Sonko ne pourrait pas dire n’avoir pas été prévenu alors que rien n’obligeait Antoine Diome à estimer devoir tirer la sonnette d’alarme.
AÏSSATOU SEYDI, L’EX ÉPOUSE DE DIOP ISEG, ARRÊTÉE
Elle a été, informe-t-on, arrêtée, ce lundi, 11 janvier, par les éléments de la Brigade de recherches de la gendarmerie après qu’elle a refusé de déférer à la convocation qui lui a été notifiée la semaine dernière.
L’ex-épouse de Diop-Iseg, Aissatou Seydi, est dans de beaux draps. Elle a été, informe-t-on, arrêtée, ce lundi, 11 janvier, par les éléments de la Brigade de recherches de la gendarmerie après qu’elle a refusé de déférer à la convocation qui lui a été notifiée la semaine dernière. Son arrestation est relative à l’affaire de la maison litigieuse de Sacrée Cœur 3.
En effet, dans cette affaire, Aissatou Seydou, en instance de divorce avec Mamadou Diop, propriétaire de l’école de formation Iseg avait initié une procédure devant le tribunal des référés qui lui avait donné raison.
Dans une décision rendue vendredi dernier, les juges ont ordonné l’expulsion de Mamadou Diop, des membres de sa famille et de la société de gardiennage dite Ninki pro sécurité de l’immeuble. Les défendeurs ont aussi été condamnés aux dépens. Une ordonnance d’expulsion a été ordonnée au Directeur de l’Iseg qui, à sa sortie de prison, avait fait appel dans la procédure d’urgence.
« C’est une procédure qui est en cours et il faut savoir qu’il y a trois procédures en appel, en annulation et une autre ouverte à la gendarmerie ou nous avons été entendus », confiait le directeur de l’ISEG. Il révélait qu’ils avaient payé cette maison de sacré cœur 3 avec 7 chèques de 10 millions. Et, disait-il, c’est quand il a été en prison qu’Aissatou Seydi a commencé des démarches pour s’approprier la maison.
« Elle ne pensait pas que j’allais sortir et dès qu’elle a été informée de ma libération, elle s’est empressée de détruire les chèques. En complicité avec le propriétaire de la maison. Il y a eu un deal sur mon dos », dénonçait-t-il.
Avant de clarifier : « ISEG a décaissé 110 millions de francs CFA pour la maison dont le prix est fixé à 140 millions. Devant les enquêteurs, Aissatou Seydi a reconnu que la maison a été achetée avec des chèques de l’ISEG. On habite toujours ensemble et elle occupe une chambre dans la maison. Donc, l’ordonnance n’est pas valable car dans le code de la famille, un époux ne peut pas exclure l’autre tant qu’ils sont dans les liens du mariage ».
LU BEES AVEC LAMINE NIANG ET CHARLES FAYE
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UN ÉTAT D'URGENCE INSTAURÉ SANS PRÉALABLES NÉCESSAIRES
EXCLUSIF SENEPLUS - Le dernier couvre-feu décidé en vase clos à la présidence témoigne du mépris des autorités envers la population. La confiance envers les gouvernants s'en trouve entamer. Il faut éviter toute extrapolation dans l'affaire Diary Sow
Dans ce numéro de Lu Bees, Lamine Niang pointe du doigt la manière dont le dernier couvre-feu est entré en vigueur. Le chroniqueur regrette une décision brusque pour les millions de populations contraints de s'y conformer. Il se demande alors si la défiance de certaines populations envers les autorités ne trouve pas un début d'explication à travers cette façon de procéder de l'Etat.
Charles Faye revient sur la disparition à Paris de Diary Sow et invite les uns et les autres à laisser les autorités habilitées mener les recherches.
Lu Bees est un talk hebdomadaire de SenePlus, réalisé et monté par Boubacar Badji.