«C’EST TRISTE DE LE DIRE, MAIS, DES FOIS, LES TOURNEES INTERNATIONALES N’EXISTENT QUE DE NOM»
CONFIDENCE DE PAPE ET CHEIKH

Après avoir enflammé Dakar avec leur album «Esprit Live», qui a été un énorme succès national, les «Seigneurs» de la musique folk, Pape & Cheikh s’ouvrent à l’international. En tournée européenne de plus d’un mois, le groupe, de retour à Dakar, est revenu sur les motivations de ce voyage. Le duo a aussi jeté un regard sur l’actualité du moment, marqué avec la maladie Ebola et le procès de Karim Wade.
Selon Pape, leur prévision était de faire des pays d’Europe, la France (Paris notamment), la Belgique et l'Italie. Mais à la dernière minute, ils n’ont pas pu faire l'Italie et la Belgique. «Parce que les conditions minimales n’étaient pas réunies et nous ne voulions pas aller en aventure, sans aucune garantie, nous avons préféré renoncer», dit-il. «Et pourtant, la communauté sénégalaise attendait avec impatience le groupe. Mais ce n’est que partie remise, c’est bien beau de faire plaisir à sa communauté qui se trouve à l’étranger, mais sur des bases claires», a-t-il expliqué, avant de préciser que c’était un engagement d’un promoteur sénégalais qui voulait faire plaisir à la diaspora.
«Mais à notre arrivée, c’était autre chose, rien de sérieux pour dire vrai. Le plus difficile, c’était de venir en France, donc, s’ils n’ont pas le minimum pour nous faire déplacer dans une autre ville pour une heure de vol, c’est autre chose. Ce n’est pas la première fois que l'on part en tournée, on sait comment cela fonctionne», explique-til en confiant que certaines tournées des artistes n’existent que de nom. «C’est triste de le dire, mais, dès fois, les tournées internationales n’existent que de nom. Parce que nous avons fait le tour du monde avec notre maison de disque, donc on sait ce qu’est une tournée, un engagement», assène Pape.
Mais, malgré cela, ils ont eu une satisfaction, puisque depuis la sortie de l’album, le groupe a fait la Suède, Malabo en Guinée Equatoriale, le Canada. «Mais on n’avait pas encore eu la chance de faire la France. Ce que nous cherchons, c’est de trouver d’autres ouvertures et Dieu merci, on ne regrette rien. C’est vrai, si nous avions fait l’Italie et la Belgique, on aurait multiplié nos chances. Avoir une seule chose sur la main vaut mieux que d’avoir plusieurs choses à la fois qui ne rapportent rien. Nous n’avons pas un sentiment de manque, le plus difficile dans une tournée, c’est de voyager avec tout le groupe et c’est ce que nous avons réussi. Et tout le monde est revenu saint et sauf», indique l’artiste.
Concernant les retombées de «Esprit Live», le bilan est satisfaisant. «La satisfaction totale est que l’album a été conçu avec les membres du groupe Pape & Cheikh, il n’y a pas eu de requin. A part qu’on a invité Abdoulaye Mbaye et Baboulaye Cissokho. Autre chose, pendant les deux ans, nous avons été consacrés meilleur album, meilleure vente, meilleur groupe…», souligne-t-il non sans reconnaître que le succès est pour eux «un sacerdoce ».
Parlant de l’actualité politique, l’auteur de «Lonkotina» lance un appel aux politiques de taire leurs querelles et de se réunir sur l'essentiel pour combattre le virus «Ebola ne qui connaît ni Ps, ni Pds, ni la race noire ou la race blanche. La manière dont on a médiatisé l’affaire Karim, on doit aussi faire la même chose pour couper la route à cette maladie qu’est Ebola».