«LE PROBLEME DE LA LUTTE, CE SONT LES PROMOTEURS»
PAKALA ECURIE MBOUR MONTAGNE
Alioune Faye dit «Pakala» n’a pas sa langue dans sa poche. Le pensionnaire de Mbour Montagne pense que si l’arène traverse une zone de turbulence, c’est en partie à cause des promoteurs qui ne jouent pas franc-jeu. Et selon lui, si rien n’est fait pour régler cette situation, la lutte va vers la faillite.
ANNEE BLANCHE
«Je l’ai très mal vécue. C’est la première fois que cela m’arrive dans ma carrière. Cela a été très difficile, car mon souhait était de lutter comme tout le monde, mais cela ne s’est pas fait. Dommage, mais ce n’est pas la fin du monde. Il y a une nouvelle saison de lutte qui se profile et je me prépare à l’avance tout en espérant que je vais nouer mon «nguimb». Je ne vais plus chômer. Battre un lutteur comme Elton n’est pas donné à tout le monde. Je devais a priori affronter d’autres adversaires, mais à cause des promoteurs cela ne s’est pas fait. Si l’arène est à l’agonie aujourd’hui, c’est à cause des promoteurs. Ils sont les seuls responsables de cette crise qui secoue l’arène. Et si on n’y prend garde, ils vont tuer la lutte. Les promoteurs ne jouent pas franc-jeu. Au lieu de monter des affiches pour tout le monde, ils préfèrent donner des millions à trois ou quatre lutteurs qui se partagent tout. Les autres, ce n’est pas leur problème.
Les promoteurs doivent mettre tout le monde sur le même pied pour le bien de cette discipline. Mais ce qui se passe dans cette discipline n’augure rien de bon. La lutte va vers la faillite. Le problème de l’arène, ce sont les promoteurs».
CRISE DANS LA LUTTE
«Il fallait s’y attendre. Prendre des cachets exorbitants et favoriser un lutteur au détriment des autres sont les causes de cette situation que traverse la lutte. Il y a trop d’hypocrisie et de clanisme dans la lutte. Les promoteurs se battent pour des miettes. Et si un lutteur remporte deux victoires, il croit qu’il est arrivé au sommet. Il est adulé comme un dieu, au détriment de ceux qui se battent tous les jours pour percer. Ils sont laissés en rade car ils n’ont peutêtre pas des amis promoteurs. Personne ne se soucie d’eux.
Alors qu’ils ne demandent qu’à exercer leur métier. Voir des lutteurs qui ne connaissent rien du tout percevoir des millions me fait mal. Ce n’est pas normal. Il y a trop de méchants et d’hypocrites. Il faudrait revoir tout cela pour le bien de la lutte. Je pense que si on arrive à trouver un barème pour les cachets et que les promoteurs font correctement leur job tout sera réglé. Mais ce que je vois actuellement n’augure rien de bon, encore une fois. On parle de retrait des sponsors, mais ce sont les promoteurs qui ont tué la lutte. Ils se chamaillent entre eux pour des combats. Ce sont donc eux les uniques responsables».
ADVERSAIRES POTENTIELS
«Il y en a plein. Je ne vais pas citer de noms, mais je suis prêt à affronter tous les lutteurs qui sont en haut. Ils se reconnaîtront. Les vrais amateurs de lutte savent qui sont mes adversaires potentiels. Mais il y a trop de lutteurs avec une grande gue…qui refusent de m’affronter. Tapha Tine ou Zoss doivent me prendre.
Sans oublier le vainqueur du combat Papa Sow-Lac 2. Ce sont tous mes adversaires potentiels. Zoss passe tout son temps à défier Bombardier, mais ce n’est pas un combat. Zoss croule sous des défaites. Il est l’un des lutteurs qui a enregistré le plus de défaites dans l’arène. Moi, j’ai un palmarès plus étoffé que le sien.
Et ceux que j’ai battus sont plus huppés que Zoss. Donc qu’il la ferme pour de bon! Je suis là pour tous les lutteurs. Mon objectif est de croiser ceux qui prétendent être des ténors, mais comme ce sont des peureux, ils ne me prendront pas. Ils ne perdent rien pour attendre. Si l’occasion d’affronter des lutteurs comme Gouy-Gui, Ama Baldé ou Sa Thiès se présente, je vais la saisir. Ce sont de bons lutteurs. Tous les lutteurs jeunes rêvent d’affronter ceux qui sont en haut. C’est normal. Car on cherche toujours à progresser dans tout ce que l’on fait. Moi je vais réclamer des lutteurs, tout comme on va me défier en retour. Les jeunes qui montent ont le droit de me défier. Cela ne me dérange pas. Mais ce qui me fait très mal est que c’est comme si on n’existait pas dans ce sport. On est laissé en rade. Car il y a trop de clans et du favoritisme dans la lutte. Mais je sais que tôt ou tard, notre heure viendra. C’est pourquoi, je travaille très dur à l’entraînement. Car j’ai hâte de retrouver l’arène pour montrer de quoi je suis capable. J’ai fait le vide autour de moi pour être à ce niveau. Si les amateurs pensent que tel combat est plaisant, on doit faire tout pour leur donner ce qu’ils réclament».