BRISER LA FRONTIERE LINGUISTIQUE
TRADUCTION D’OUVRAGES DU FRANÇAIS VERS L’ESPAGNOL

Deux ouvrages d’auteurs sénégalais viennent d’être traduits cette année en espagnol : Les Petits de la Guenon de Boubacar Boris Diop, Civilisation ou Barbarie, l’avant-dernier texte de l’historien Cheikh Anta Diop.
Traduire un livre d’où qu’il vienne, c’est le faire voyager. Si des ouvrages comme Les Petits de la Guenon de Boubacar Boris Diop ou Civilisation ou Barbarie de Cheikh Anta Diop pourront désormais s’adresser à d’autres publics, c’est entre autres grâce à la volonté d’une structure comme Casa Africa, qui est « une plateforme d’échanges culturels et d’affaires dans le secteur littéraire ». C’est ce qu’explique la responsable du Service web et médiathèque en ligne, Estefanía Calcines Pérez. Casa Africa est aussi un instrument de la diplomatie culturelle espagnole, avec des partenaires comme le Gouvernement des Canaries, le ministère sénégalais de la Culture et de la Communication ou encore l’Union européenne (UE).
Pour rapprocher l’Afrique de l’Espagne, Casa Africa passe par la culture, entre autres moyens. Qu’il s’agisse d’expositions ou de conférences sur la musique par exemple, en favorisant la rencontre entre des artistes sénégalais et espagnols.
L’idée de Casa Africa consiste aussi à casser les barrières, et à concevoir une documentation sur les Îles Canaries pour les sortir de leur enclavement. Elle permet également la publication d’essais sur la présence de la langue espagnole en Afrique, et surtout sur la manière dont on l’enseigne. Sur les 12 pays où l’on étudie la langue de Cervantès, 5 sont en Afrique noire. Et parmi eux, le Sénégal.
La communication du Pr. Aboubacry Moussa Lam du département d’Histoire de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) a surtout porté sur la façon dont s’est construit le parcours de l’auteur de Civilisation et Barbarie. Lui qui voulait d’abord être ingénieur, mais qui s’est finalement tourné vers des études d’histoire pour comprendre d’où il venait. Aboubacry Moussa Lam dit d’ailleurs qu’il faut combattre l’oubli, celui de la Traite négrière ou celui de la Shoah. Il dit encore que les livres sont un remède contre les trous de mémoire. Mort en 1986, il y a donc 28 ans, Cheikh Anta Diop «laisse derrière lui 11 ouvrages», et l’on s’en inspire encore aujourd’hui.