COULEUR ET ESTHETIQUE SE RETROUVENT DANS L'IMAGINAIRE
EXPOSITION DU PEINTRE ABDOUL AZIZ KANE AU MERIDIEN

Abdoul Aziz Kane, artiste peintre expose ses œuvres à l'hôtel King Fad Palace depuis le 22 mai dernier. Une exposition qui entre dans le cadre de la biennale de l'art contemporain de Dakar.
L’hôtel King Fad Palace abrite depuis le 22 mai et ce jusqu’au 30 juin, l’exposition du peintre Abdoul Aziz Kane, professeur artistique. Ces œuvres qui sont peintes sur de la toile sont accrochées dans le hall baobab de l’hôtel. Sur 1m10x 90cm, ses œuvres allient couleurs chaudes dont le vert, le jaune, le mauve ou encore le marron pour faire ressortir des thèmes sur l’environnement, la paix, la liberté ou encore un retour à nos valeurs ancestrales.
L’artiste ne donne pas une forme visible à ses tableaux. Il travaille dans l’abstrait pour nourrir son imagination. Aucun aspect de la récupération ne figure dans ses œuvres. « Mes productions viennent de mon imagination et je peins pour la nourrir. Une des couleurs froides qui est le blanc est très présent dans son travail. Pour l’artiste, elle symbolise tout simplement l’eau. « Je ne peux pas travailler sans cette couleur. Elle est à la base de ma production car sans eau, il n’y a pas de vie ni de peinture. C’est mon outil de travail et on le sent. Je ne peux pas travailler sans elle», a-t-il souligné.
Pour appuyer ses propos, l’artiste a présenté plusieurs tableaux sur l’eau dénonçant quelques mauvais comportements. A cet effet, il nous plonge dans une de ces créations intitulées le passage de l’eau où il montre avec des jeux de couleurs comme le bleu, le blanc, le vert, l’importance de cette substance dans la vie de l’homme. D’un autre coté, il tente de sensibiliser la population sur l’importance de cette matière car selon l’artiste, l’homme a tendance à détruire ce qui le nourrit.
Dans une alerte, Abdoul Aziz met en évidence la présence des déchets toxiques déposés en bordure de mer sur un de ses tableaux et sur un autre la mer en «flammes» avec les toxiques de carburant, la pollution des êtres aquatiques. Dans ces œuvres, l’artiste travaille avec les couleurs mauve, marron, bleu et le blanc en les proposant de manière dégradée à ces visiteurs. Elle veut montrer l’importance de cette thématique qui devrait être prise en charge par les autorités étatiques mais aussi par la population. Une manière de dire que la protection de l’environnement est une préoccupation pour tout citoyen. Une autre alerte est donnée mais cette fois-ci dans le domaine forestier avec un arbre coupé qui n’a pas été remplacé.
Selon lui, « c’est montrer que si on ne remplace pas un arbre coupé, cela favorise l’avancement du désert et trouble notre existence.» L’artiste a travaillé aussi sur plusieurs thématiques, la paix sur une de ces productions avec la présence d’un oiseau prenant son envol. Intitulé «le messager», l’auteur souligne qu’il pourrait symboliser tout simplement le besoin de paix en Casamance ou ailleurs. « Au début, ce n’était pas ce que je voyais, c’est venu spontanément. C’est après que ma femme a lu à travers l’œuvre qu’elle pouvait bien symboliser la paix parce qu’il y avait la colombe qui pouvait être déchiffrée par tout un chacun », a-t-il laissé entendre. Il y a aussi un tableau qui parle de la résistance que l’homme doit se battre pour exister dans la vie L’artiste utilise la métaphore de l’oiseau qui, en voulant s’envoler est contraint par une force contraire qui le retient. Il doit alors se battre pour s’envoler.
Ainsi va la vie. « Il faut apprendre à surmonter les obstacles de la vie », a souligné Kane. Et de lancer un appel à un retour à nos valeurs en rendant hommage au Bakku qui se faisait avec les pagnes contrairement à maintenant où les lutteurs se mettent en blouson pour le faire.
Soulignons qu’Abdoul Aziz expose pour la première fois sur toile car toutes ses autres expositions étaient sur du papier canson.