VIDEODÉMISSION DE COMPAORÉ
Le Président burkinabé s'est exprimé via un communiqué, souhaitant des élections sous 90 jours - Il serait en route pour Po, près du Ghana - Le chef de l'armée assure la charge de chef de l'État
Après avoir écarté toute idée de démission, Blaise Compaoré vient de rendre le tablier via un communiqué. Mais si avec cette décision, le Burkina Faso effectue un pas important vers une transition paisible, les modalités exactes de celle-ci restent à déterminer.
Le Président Burkinabé a rendu sa démission. Selon RFI, Blaise Compaoré a annoncé la nouvelle via un communiqué. Indiquant que "le pouvoir est maintenant vacant" et souhaitant que "des élections libres et transparentes" pour désigner son successeur se tiennent "sous 90 jours". Le chef de l'armée, Honoré Traoré, qui a lu le communiqué, assure les fonctions de chef de l'État.
Celui qui dirigeait le Burkina depuis 27 ans vient ainsi de revoir sa copie. En effet, dans une allocution télévisée, hier, il écartait toute idée de démission. S’accrochant à son poste en se déclarant ouvert à des pourparlers avec l’opposition en vue d’une transition. Une idée écartée par l’opposition. Laquelle déclarait que le départ de Blaise Compaoré constituait "un préalable non négociable".
Le Burkina Faso est plongé dans le chaos depuis 72 heures. De violents affrontements ont survenu hier, jour du vote du projet de loi modifiant l’article 35 de la Constitution. Un texte qui, en cas d'adoption, devait permettre à Compaoré de se représenter à la présidentielle de l’année prochaine.
Des milliers de Burkinabé se sont opposés au vote de la loi. Devant l’apparente détermination des députés de la Majorité à voter le texte, les manifestants ont pris d’assaut l’Assemblée nationale, y mettant le feu avant de se diriger vers le palais présidentiel.
Au moins un mort a été noté durant les heurts entre jeunes et forces de l’ordre. L’armée est montée au front pour déclarer la dissolution de l’Assemblée nationale et du gouvernement ainsi que l’état d’urgence.
Avec l’officialisation de la démission de Compaoré, le Burkina Faso effectue un pas important vers une transition paisible. Mais si la participation de l’opposition et de la société civile dans la transition s’annonce certaine, le rôle de l’armée est sujet à question. Si les uns estiment que les militaires sont incontournables dans le processus, d’autres souhaitent qu’ils restent dans les casernes.
Autre interrogation : où se trouve le Président démissionnaire ? Hier, certaines informations l’annonçaient au Togo et au Sénégal. À la suite de l’annonce de sa démission, Compaoré était déclaré sur le chemin de Po, une région proche du Ghana. Que des spéculations, rien d’officiel.