DIX ANS REQUIS CONTRE DEUX PEDOPHILES
ASSISES DE DIOURBEL

Si le tribunal régional de Diourbel suit le procureur de la République, Ngagne Diop et Ndiassé Fall vont passer les dix prochaines années en prison. En effet, c’est la peine requise par le maître des poursuites dans le procès de ces deux jeunes respectivement âgés de 19 et 20 hivernages et qui comparaissaient hier devant le tribunal pour les délits de viol, pédophilie et détournement de mineure sur F.Diallo, une fillette de 14 ans. Les faits se sont produits chez Serigne Cheikh Mbacké Madina, juste en face de la grande mosquée de Touba.
Pédophilie, viol et détournement de mineure sur une fillette de 14 ans ont été les chefs d’accusation pour lesquels les deux jeunes garçons Ngagne Diop et Ndiassé Fall comparaissaient hier jeudi. Les faits remontent au 9 janvier dernier, lorsque les parents de la jeune F.Diallo sont allés déposer plainte avec un certificat médical à l’appui contre les deux adolescents présumés auteurs des faits. A la barre hier, la fillette a expliqué avoir été interpellée par Ngagne Diop alors qu’elle vendait des arachides pour le compte de sa mère qui venait d’accoucher.
Une fois arrivée à hauteur du portail de la maison où était accroupi le jeune garçon, F.Diallo déclare avoir été tirée de force par ce dernier puis acheminée dans une chambrette mal éclairée. Là-bas, Ngagne Diop sera rejoint par son ami Ndiassé Fall pour neutraliser leur «victime».
Selon toujours la fillette, c’est à partir de ce moment que les deux jeunes adolescents l’ont sauvagement violée, l’un après l’autre. Ce n’est que beaucoup plus tard que «ses bourreaux» l’ont libérée pour qu’elle rentre chez elle, aidée à mi-chemin par une femme.
Arrivée chez elle les habits déchirés et tachetés de son sang, F. Diallo narre sa mésaventure à ses parents qui portent l’affaire en justice. Attraits à la barre, les prévenus nient en bloc la thèse soutenue par la fillette, pour donner une tout autre version. En effet, à en croire Ngagne Diop et son ami Ndiassé Fall qui ont bel et bien reconnu avoir eu des rapports sexuels avec la fillette, il s’agissait de rapports consentis parce que la fillette n’était ni plus ni moins qu’une prostituée qui leur a vendu ses charmes à 1 000 francs la passe chacun.
Sans passer par quatre chemins, Ngagne Diop déclare à la barre : «il est vrai que nous avons tous les deux couché avec elle, parce qu’elle nous a exigé de lui donner la somme de 1000 francs Cfa chacun. C’est une pute et il n’y a jamais eu de viol». Cette même version a été soutenue par le second prévenu Ndiassé Fall avant qu’un troisième adolescent ne vienne conforter cette thèse à titre de témoin.
Cité par Me Abdoulaye Babou, l’avocat de la défense, le témoin Mame Marame Niang déclare que lorsqu’il est entré en dernier dans la chambre où étaient assis Ngagne Diop, Ndiassé Fall et la fillette F. Diallo sur le lit, ses deux copains lui ont expliqué qu’ils venaient d’assouvir leur libido moyennant la somme de 1 000 francs Cfa.
Seulement, lorsqu’il a proposé le même deal à la fillette, cette dernière lui a réclamé 5 000 francs. Ce qu’il a refusé avant de s’en aller. Interpellée par Me Babou, F.Diallo fait une déclaration qui a surpris l’assistance en affirmant avoir vu ses règles menstruelles ce fameux jour.
Seulement, un quatrième élément est venu compléter le schéma. Selon Me Babou, une dame dont la chambre à coucher jouxte celle où s’est passé le prétendu viol aurait déclaré avoir entendu la fillette au moment où elle marchandait avec Mame Marame Niang. Dans son réquisitoire, le procureur de la république a requis dix années d’emprisonnement contre chacun des deux prévenus non sans demander que les cinq millions de francs Cfa demandés par la mère de la fillette soient payés par Ngagne Diop et Ndiassé Fall en guise de dommages et intérêts.
Quant à Me Abdoulaye Babou, l’avocat de la défense qui a botté en touche les accusations de viol, détournement de mineure et pédophilie, il a demandé que ses clients soient purement et simplement relaxés. Le délibéré est fixé à jeudi prochain 30 janvier 2014.