A DOUTA SECK, LES TOUT-PETITS S’ESSAIENT AUX EXPRESSIONS ARTISTIQUES
DANSE, THEATRE, ART PLASTIQUE.

Après 4 années de pause, la Maison de la culture Douta seck a relancé son centre aéré sous la forme d’ateliers artistiques pour les enfants. Agés de 5 à 17 ans, les tout-petits sont initiés, dans le cadre du programme « Perf Enfance 2014 », aux différentes expressions : danse, théâtre, art plastique, etc.
A la Maison de la culture Douta Seck, l’ambiance est bon enfant. Le temps d’un camp de vacances, c’est un bol d’air frais que les tout-petits prennent. Au niveau des différents ateliers, ça bouge dans tous les sens. Que ce soit pour la danse, le théâtre, les arts plastiques, on s’en donne à cœur joie. Difficile de retenir les enfants âgés entre 5 et 17 ans.
Tantôt ce sont des cris par-ci et par-là, tantôt de petites discussions ou des sautillements entre eux. « Ils débordent d’énergie mais c’est toujours passionnant de travailler avec les enfants. Ils sont toujours pressés de revenir le lendemain », explique Aminata Guèye, animatrice de l’atelier « Arts plastiques » pour enfant.
Après 4 années de pause, la directrice de Douta Seck a donné son aval pour la relance des activités du centre aéré sous la forme d’ateliers de performances artistiques et culturelles afin d’offrir aux enfants le privilège de passer les vacances d’une manière ludique et récréative.
A cet effet, en collaboration avec l’Ecole nationale des arts, différentes activités telles que la danse, le théâtre, les arts plastiques sont mises à la disposition des enfants. Cette activité qui constitue la première session se déroule jusqu’au 31 août. Au cours de ce camp de vacances, plusieurs activités seront initiées sous le modèle d’ateliers de danse, peinture, théâtre, musique, mode, audiovisuel.
Avec l’appui d’un encadrement composé de professionnels pour ces différentes activités, la culture urbaine sera également à l’honneur avec des formations en hip hop, graffiti, slam, etc.
Au programme, il est également prévu, afin d’apporter une dimension pédagogique à ce camp de vacances, des sorties pédagogiques dans certains sites comme le Palais de la République, le Grand théâtre national, le Monument de la renaissance, etc.
A l’atelier d’arts plastiques, Aminata Guèye donne des instructions. Elle pousse les petits à faire des créations à partir des récupérations qu’ils font au niveau des ateliers de couture, de l’environnement.
Selon la monitrice, en arts plastiques, « rien ne se jette, tout est important ». De ces récupérations, les enfants parviennent, tant bien que mal, à faire diverses œuvres telles que des cases, de la peinture, du collage des bouquets de fleurs, etc. « L’idée de ce centre aéré est de rassembler les enfants, de les occuper pendant les grandes vacances. C’est une façon de les récupérer, de les former dans les métiers de l’art comme la danse, le théâtre, les arts plastiques », explique l’animatrice.
A la section «art dramatique et la danse», c’est presque le même décor. Ici, ce sont d’abord des séances d’échauffement, et de réactualisation, des pratiques avant de passer à d’autres choses. Alioune Badara Diouf, artiste-comédien, formateur, affirme qu’ « il faut un encadrement et une formation adaptés pour permettre aux petits de connaître ce qu’est le théâtre ou la danse d’une manière générale. Car beaucoup de gens veulent se lancer dans ces métiers, mais en ignorant les fondamentaux ».
L’encadreur mise sur l’approche par les compétences. Pour y parvenir, ces artistes en culottes courtes pourront, au cours de la seconde session prévue en septembre, se familiariser avec les différentes expressions.
FATOU BINTA SARR, DIRECTRICE DE LA MAISON DE LA CULTURE DOUTA SECK
''Le centre aéré offre un cadre de jeu et d’apprentissage des valeurs culturelles''
La Maison de la culture Douta Seck vient de rouvrir le centre aéré dont les activités, tournant autour des ateliers de peinture, musique, danse et de conte, avaient été suspendues depuis 2010. La directrice, Fatou Binta Sarr, revient ici sur l’importance et les objectifs de ces ateliers de performances artistiques culturelles pour les enfants communément appelés « Perf Enfance 2014 ».
Comment est née l’idée de ce centre aéré ?
Le centre aéré a été initié par les animateurs culturels de la Maison de la culture Douta Seck. Il a commencé en 2001 et a fonctionné jusqu’ en 2010. Après cette période, il y a eu une rupture pour des raisons financières, matérielles, logistiques et même humaines.
Après 4 ans de diète, lorsque j’ai pris service, je me suis dit qu’il fallait redémarrer les activités de ce centre, parce que c’est l’une des activités les plus remarquables de la Maison.
Le cadre y sied. Il est convivial, accueillant et on ne retrouve pas aussi meilleur cadre à Dakar, surtout dans la banlieue médinoise. C’est ainsi que nous avons commencé à travailler avec l’Association des colons, laquelle a été mise en place par d’anciens élèves devenus des étudiants et qui avaient fréquenté les colonies de Douta Seck dans le passé. Ce faisant, lorsque que j’ai eu l’idée de démarrer ce centre, je les ai appelés...
C’est quoi l’esprit de « Perf Enfance 2014 » ?
A travers « Perf Enfance 2014 », nous voulons offrir aux enfants des moments de détente, de loisir, d’apprentissage et d’éducation sur les métiers des arts et de la culture. Il s’agit de joindre l’utile à l’agréable afin d’offrir aux enfants des cadres propices à leur épanouissement. Au début, nous nous sommes dit que nous allons démarrer timidement, en offrant seulement deux activités : un atelier de peinture et un autre pour la danse.
Et ce, du fait que le centre aéré a pour vocation de permettre aux enfants de s’approprier les filières artistiques et culturelles. Nous voulons que les enfants s’accommodent des valeurs culturelles de notre société, car nous vivons actuellement une perte de repères, que les enfants ne peuvent pas retrouver seulement à l’école. Mais ils peuvent le retrouver dans les cadres d’expressions artistiques comme les Maisons de la culture.
Le centre revêt un double caractère : offrir aux enfants un cadre d’expression et de jeux, mais également leur permettre d’apprendre les valeurs culturelles pour s’en approprier durant toute leur vie. On ne peut pas dissocier la culture de l’éducation. Il faut être cultivé pour bien apprendre. Quand nous avons démarré, nous voulions tester l’impact que cela aurait au niveau des populations.
Mais dès que nous avons fait des annonces, la Maison a été envahie. Après avoir démarré avec 2 ateliers, nous nous sommes retrouvés aujourd’hui avec 5, dispersés entre la musique, la peinture, la danse traditionnelle et urbaine, le théâtre et l’animation autour du conte. Quelque 85 enfants y participent. Il faut aussi ajouter qu’un atelier de lecture et d’apprentissage du Coran vient d’être ouvert.
Ce qui nous fait un total de 6 ateliers. Donc, au regard de la multiplication de ces ateliers, on peut se dire que c’est quelque chose qui intéressent les populations.
Les ateliers de « Perf Enfance 2014 » constituent-ils une réponse à ces pertes de repères ?
Pas forcément. Toutefois, ils peuvent contribuer à l’appropriation de nos valeurs culturelles. De nos jours, les enfants sont agressés par les Nouvelles technologies (Tic), l’Internet, le cinéma... Cela peut être également l’origine d’autres facteurs liés à la société. Il faudrait que l’on retrouver ces repères à travers les formes d’expressions artistiques et culturelles.
Par exemple, le conte qui fait partie de patrimoine culturel oral est porteur de messages à la fois ludiques et instructifs. C’est pourquoi nous avons décidé également d’organiser des ateliers d’animation autour du conte. Il y a plusieurs messages positifs à travers le centre arriéré que nous voudrions enseigner aux enfants. Mais nous ne pouvons le faire que par le canal de ces genres de rencontres, ces moments de partage et de complicité.
Notre souhait est de faire en sorte qu’il n’y ait plus de rupture des activités du centre aéré. C’est l’occasion donc de sensibiliser l’ensemble des acteurs, des populations et des autorités pour qu’ils nous aident à les perpétuer. Lesquelles sont inscrites dans le calendrier du ministère de la Culture et de la Communication.
Aussi, nous voulons que les populations se rapprochent davantage de nous pour qu’ensemble, nous puissions développer la chose culturelle. Par ailleurs, il faut aussi savoir que nous avons initié le centre aéré dans le souci d’accompagner les activités du XVème sommet de la Francophonie prévu au mois de novembre à Dakar.