EN COULISSES : ENQUETE DE CE JEUDI

CINQUANTENAIRE DE L’INDÉPENDANCE DE LA GAMBIE : Yaya Jammeh égratigne encore le Sénégal
Le chef de l’Etat gambien Yahya Jammeh en veut au Sénégal et a du mal à le cacher. Il a accordé à la RTS un entretien hier mercredi 18 février 2015 à Bakau en Gambie, après les célébrations marquant le cinquantenaire de l'accession de son pays à la souveraineté internationale. Yahya Jammeh qui offrait une mine souriante au Premier ministre Mahammad Boune Abdallah Dionne et sa délégation, n’a pas du tout manqué d’égratigner le Sénégal et son président Macky Sall. La religion de Jammeh est faite que “le Sénégal est un mauvais voisin”. Le dictateur gambien l'a fait savoir au malheureux reporter de la RTS qui a eu l'outrecuidance de lui poser une question “indélicate” sur ce qu'il pense de ce qui pourrait être les axes futurs de la coopération entre la Gambie et le Sénégal. C'était lors de l'interview qui a sanctionné la fin du défilé du 18 février à l'Independence stadium de Bakau. Visiblement agacé par l'audace du journaliste sénégalais, Jammeh lui fait tout de suite remarquer que sa question est “indélicate” avant d'ajouter ceci : “Mes intentions pour le Sénégal sont claires. Je ne veux que du bien au Sénégal, ce qui est l'inverse chez vous. Je vous laisse deviner”, déclare Jammeh qui ajoute: “Le Sénégal héberge mes ennemis. Pourtant sous mon régime, jamais une seule critique, et jamais un ennemi de Macky Sall et du Sénégal n'a été hébergé en Gambie. Nous aurions pu cacher les ennemis du Sénégal chez nous mais nous ne l'avons jamais fait. Donc tant qu'il n'y a pas de sincérité entre la Gambie et le Sénégal, il ne peut y avoir de liens cordiaux”, déclare Jammeh. Se voulant plus clair sur ce qu'il pense de son voisin, le dictateur gambien balance : “Vous ne pouvez pas me dire que je suis votre ami alors que vous accueillez mes ennemis dans votre arrière-cour. C'est ce qui se passe entre la Gambie et le Sénégal. Il est de notoriété publique que le Sénégal héberge mes ennemis. Pourtant, depuis ma prise de pouvoir en 1994 et jusqu'à ce jour, j'ai attribué plusieurs gros contrats de projet de développement à des entreprises sénégalaises. Les Sénégalais résidant en Gambie ne sont pas harcelés ou maltraités par mon gouvernement. Je ne comprends pas”, s’est-il plaint. Loin de se laisser impressionner par la colère de Yahya Jammeh, le reporter de la RTS relance sa question avec un peu plus de précision: “Est-ce que le pont (de Farafenni) va contribuer à affermir les relations entre la Gambie et le Sénégal ?” Réponse cinglante de Jammeh : “Le pont ne va pas se lever pour saluer quelqu'un tout comme il ne va rien changer sur les relations bilatérales entre le Sénégal et la Gambie. Donc vous ne devez pas vous mettre dans la tête que c'est le pont qui va tout régler entre nos deux pays” ajoute Jammeh sans détour. Il y a quelques semaines, après avoir échappé à un énième putsch, Yahya Jammeh déclarait sur la télévision nationale gambienne, GRTS, que jamais le pont de Bamba Tenda-Yilli Tenda ne verra le jour pour des raisons de sécurité nationale. Car disait-il, ce pont faciliterait l'entrée de ses ennemis en territoire gambien via le Sénégal. Maintenant que le Sénégal marche résolument vers le désenclavement de la Casamance avec l'inauguration des bateaux Aguène et Diambone ainsi que le rétablissement de la voie de contournement de la Gambie, Jammeh veut reprendre les rênes du jeu, et meilleur atout ne saurait être le pont de Bamba Tenda-Yilli Tenda.
ME ZINFLOU
Me Théodore Zinflou a décrispé l’audience d’hier, à la fin de sa plaidoirie. Après son exposé, il se décide à clore ses propos par un proverbe wolof, en prenant soin de demander à la Cour de ne pas lui tenir rigueur de la prononciation. Soit ! Alors que toute l’assistance était dans l’attente du dicton, l’avocat s’est perdu dans ses notes. “Prenez votre temps”, lui dit le juge, provoquant une première salve de rires étouffés dans le public. Après avoir feuilleté parmi ses notes, Me Zinflou ne retrouva finalement pas le fameux proverbe. “Je sais que ça a un rapport avec ‘doole’ “, souffla-t-il finalement dans le micro. Ce qui a plongé l’audience dans un tonnerre de rires. Voulait-il dire ‘jaay doole baaxul ?”. Lui seul sait. En tout cas, le président Henri Grégoire Diop lui a adressé des remerciements particuliers : “Merci Me, d’avoir déridé l’ambiance.”
AVOCATS DE KARIM
Au moment où leurs autres confrères de la défense ont choisi de plaider à la barre, les avocats de Karim Wade et certains de ses coprévenus ont choisi de plaider devant la presse. La preuve, les avocats de la défense organisent aujourd’hui une conférence de presse à 16 heures. Du moins une partie de la défense car certains qui avaient boycotté l’audience depuis le 14 janvier dernier sont revenus à la barre sur demande de leurs clients. C’est le cas de Mes Borso Pouye et Michel Simel Basse conseils de Mbaye Ndiaye, et Samba Ametti, avocat de Alioune Samba Diassé. Pierre Agboba a été également défendu par deux de ses conseils, Mes Théodore Zinflou et Cyril Djikui.
ME WADE
Gorgui n’a pas été surpris par le réquisitoire du Parquet spécial de la CREI qui veut 7 ans pour Karim Wade. Il a confié à des proches qu’il s’attendait un peu à cette tournure. “De toutes les façons, on a déjà gagné la bataille de la communication. Même si on le condamne, les Sénégalais se sont fait une religion”, ne cesse-t-il de répéter. Gorgui est présentement dans la posture de sonder ses troupes. A chaque fois qu’il reçoit un groupe, il expose lapidairement son plan de subversion et attend la réaction. L’idée de chauffer le pays entier depuis la base a été émise, mais il ne manque pas de responsables libéraux qui pensent que le Pds n’a pas pour l’instant les moyens de le faire. En tout cas, c’est la position de Modou Diagne Fada et d’autres cadres du parti, alors qu’Abdoulaye Faye, toujours nostalgique des années 80, ferait partie de ceux qui théorisent la confrontation. De là à dire que Me Wade hésite encore sur les méthodes à utiliser, c’est un pas qu’on peut faire…
VIOL
Le douanier J. N. B est dans de sales draps. Le gabelou a en effet été déféré au parquet pour un scandale sexuel. Il est accusé de viol, pédophilie et de détournement de mineur. La supposée victime, renseignent nos sources, est âgée de moins de 10 ans. A en croire nos sources, les choses risquent d’être corsées pour le soldat de l’Economie car le dossier a été transmis au juge du 3ème cabinet d’instruction. Affaire à suivre.
EIFFAGE SÉNÉGAL
La société Eiffage Sénégal a procédé hier à l’inauguration de l’école de YAM dans la commune de Diamniadio. Cette école primaire a été délocalisée lors de la libération de l’emprise du tronçon Diamniadio-AIBD de l’autoroute à péage. Avec sa nouvelle infrastructure, l’école dispose de 8 salles de classes modernes raccordées à l’eau potable, un bloc de 4 salles comprenant le bureau du directeur, une salle des enseignants, une pour le secrétariat et un magasin, ainsi que 8 toilettes. La nouvelle infrastructure a une capacité d’accueil de 300 élèves, pour cette année. Selon le directeur d’exploitation d’Eiffage Sénégal, Alioune Badiane, cette action entre dans le cadre de leur politique de responsabilité sociétale d’entreprise (RSE). “Nous avons l’habitude, à chaque fois qu’on fait un chantier, de partager ce qu’on gagne avec les villages qui sont traversés par le chantier”, apporte M. Badiane. Selon lui, une somme de près de 100 000 000 de F CFA a été dépensée, pour la construction et l’équipement de l’école. Le directeur et son personnel, en collaboration avec la communauté, s’engagent à préserver cet outil et comptent en faire un motif supplémentaire pour travailler à l’amélioration des performances des élèves.