EN COULISSES : ENQUETE DE LUNDI
DÉCLARATION DE GUERRE DE THIONE À YOU - Réponse du berger à la bergère
Youssou Ndour n’a pas mis de temps pour répondre à Thione Seck qui, lors d’un point de presse tenu vendredi, a annoncé qu’il allait rompre le pacte conclu avec la maman de la star internationale de ne plus avoir de bisbilles avec le lead vocal du Super Etoile. En effet, pour répliquer, You a profité du Grand bal qu’il animait pour le compte de l’As Pikine, samedi dernier. L’artiste, actionnaire majoritaire du Groupe Futurs Médias, propriétaire du journal l’Obs et de la Radio Futurs médias, a surfé sur sa chanson remixée “xalébi” pour solder les comptes. “Ceeb bu sew mooma gënal wax ju sew, ndax wax bu sew daf may tardeel (je préfère de loin du bon riz brisé que de me consacrer à des futilités. En plus cela me retarde dans mes activités). Mieux vaut avoir du bon riz que de passer tout son temps à parloter. Au Sénégal on parle trop”, n’a cessé de répété You, avec la complicité de public pikinois acquis à sa cause. Et c’est le moment choisi par son “frère jumeau”, le très loquace Mbaye Dièye Faye, pour entrer dans la danse comme il sait bien le faire, et apporter son grain de sel. “On doit arrêter de parler comme des perroquets. So nekee mak ba gnu woolula jox la respect, wax yenn wax yi waratularawatina wax ju sew. (Quand on est un sage et qu’on vous voue beaucoup de respect, vous devriez éviter de vous lancer dans certaines polémiques)”, s’est exclamé Mbaye Dièye. Il faut rappeler que c’est contre le journal l’Observateur que Thione Seck a décidé de porter plainte. “je ne dis pas qu’il ne faut pas écrire sur moi, mais, avant qu’on ne le fasse, il faut vérifier ses écrits...”, s’est-il exprimé dans l’entretien publié par EnQuête le weekend dernier. Youssou Ndour a quand même la bonne réputation de ne pas souffler dans l’oreille de ses journalistes, selon en tout cas les témoignages de ceux qui ont eu à travailler au groupe Futurs Médias ; la concurrence ne devant pas nous empêcher d’avouer la vérité. Sans tricherie aucune.
BALDÉ
Malgré les dénégations et autres signaux de diversion, ça manœuvre ferme au sein de la majorité présidentielle pour renforcer les rangs. Il nous revient de sources dignes qu’Abdoulaye Baldé, maire de Ziguinchor et personnalité politique très influente au sud du pays est dans les dispositions de rejoindre le camp du pouvoir. Selon quelles formes et dans quel délai ? Le principe est tout comme acquis ; les discussions étant très avancées. Secrétaire général de l’Union centriste du Sénégal, la question est de savoir s’il va se fondre dans l’APR ou garder sa ligne pour soutenir indirectement le pouvoir en place. Il semble en tout cas que ça discute encore des formes, mais que les choses évoluent dans la voie de la réconciliation entre Macky et Baldé. On s’attend bien sûr à un démenti, mais wait and see…
MAKHTAR DIOP
Le destin de l’ex-numéro deux de la Banque mondiale Makhtar Diop n’intéresse pas que le Sénégal. Jeune Afrique lui consacre un article sur deux pages dans sa dernière édition, à paraître ce lundi, dans laquelle l’hebdomadaire parisien “révèle” ce qu’EnQuête a déjà écrit dans son édition du 2 octobre 2014, que Makhtar Diop avait été mis à l’écart ; sa hiérarchie lui reprochant “d’avoir entamé sa campagne en perspective de la bataille pour la présidence de la Banque africaine de développement (BAD) tout en restant à son poste (…). La Banque mondiale qui a des règles très rigides en veut à son ex-président pour l’Afrique subsaharienne de s’être également servi de l’image de l’institution pour cette même campagne et à son profit propre. Jeune Afrique ne dit sans doute pas autre chose lorsqu’elle “investigue” sur les manoeuvres qui ont poussé Makhtar Diop à ne plus se présenter à la Banque africaine de développement (BAD). “Fin septembre, Jim Jong Kim appelle Makhtar Diop pour lui faire part des plaintes qu’il a reçues à son encontre : le vice-président profiterait de ses fonctions à la Banque mondiale pour faire avancer sa candidature à la BAD. Il lui annonce que, pour éviter tout conflit d’intérêts, il le suspend du Département Afrique : qu’il prenne le temps de réfléchir à son avenir professionnel ; s’il le souhaite, il retrouvera ses fonctions par la suite”.
MAKHTAR DIOP (SUITE)
C’est ainsi que le 6 octobre, ajoute J.A, Makhtar Diop qui conserve son statut de vice-président, est nommé conseiller spécial de Sri Mulyani Indrawati. Jeune Afrique inspecte plusieurs pistes supposées renseigner sur les raisons de son retrait de la course à la tête de la Banque africaine de développement (BAD). Parmi lesquelles Makhtar Diop serait victime d’un complot nigérian dirigée par la puissante Ngozi Okonjolweala, argentière nigériane et ancienne numéro deux de la Banque mondiale (BM). Autre piste, il serait victime d’un “marché” entre le Président Sall et celui du Tchad, Idriss Déby Itno. Ou même avec celui du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta. J.A évoque aussi l’hypothèse d’un désistement de Makhtar Diop en personne, pour se préserver des coups bas, un homme qui connaît pourtant très bien le Sénégal et le monde, qui a flirté avec la clandestinité au bon vieux temps, “ayant sous-estimé la rudesse des affrontements qui l’attendaient”, écrit JA.
PLAINTE
La rencontre d’hier entre les membres de BBY et les ministres du gouvernement a été riche en évènements et en révélations. Et c’est le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique qui ouvre le bal. Tenez-vous bien, selon Mary Teuw Niane, 35 000 boursiers non ayants droit ont été décomptés dans le fichier de la Direction des bourses. Parmi ces derniers, il y a des non ayant droits “normaux”, qui ont redoublé plusieurs fois et qui continuaient à percevoir leurs bourses. Mais ce qui est grave et anormal, selon le ministre, c’est que des gens qui ne sont inscrits dans aucune université du pays perçoivent des bourses de second cycle de 60 000 FCFA par mois. “Ils doivent être poursuivis pour enrichissement illicite”, fulmine Me El Hadji Diouf. “Nous avons porté plainte devant l’autorité judiciaire”, rassure Mary Teuw Niane.
AMATH DANSOKHO
Ministre d’Etat auprès du président de la République, Macky Sall, Amath Dansokho a appelé hier l’ensemble des leaders de parti membres de la coalition BBY à œuvrer pour la consolidation de la mouvance présidentielle. Devant ses pairs, Amath Dansokho souligne : “les méthodes politique que nous avons appliquées au Sénégal depuis les Assises, c’est la recherche de consensus”. Selon le président d’honneur du Parti de l’indépendance et du travail, “ce qui nous importe nous, c’est de nous unir autour de l’essentiel, à savoir, l’émergence du pays”. “La concertation que nous sommes en train de faire, c’est la solution de notre réussite”, a-t-il dit, rappelant ainsi que “quand il s’agit de questions nationales, les Américains se sont toujours rassemblés”. Et d’ajouter : “j’ai connu trois présidents avec des qualités différentes et avec lesquels j’ai travaillé. Mais le président Macky Sall est tranquille, on ne peut pas le surprendre sur une question. Quand on lui raconte des histoires, il te laissera lui raconter ces histoires avant de te ramener à la réalité”.
ME E. H. DIOUF
Le bilan d’étape du régime de Macky Sall a pris tellement de temps que la question de la structuration de BBY, objet central du séminaire, a été ajournée. Aussi, Me El Hadji a reproché à ses alliés de ne pas avoir discuté de la question en première partie avant d’entamer le bilan du régime. Posant ainsi plusieurs questions sur le fonctionnement, la structuration et les membres de BBY, il a estimé qu’il y a des préalables qui n’ont pas été réglées. “Le vin est tiré, on ne peut plus continuer mais on n’a pas réglé les questions essentielles”, déclaret- il. “Lorsqu’on nous convoquait, on ne nous a pas dit qu’on vient pour parler du PSE qui est très important, il faut le reconnaitre. Mais du fonctionnement et de la structuration de BBY. Il faut que nous soyons très rigoureux par rapport à ce que nous faisons”, poursuit-t-il. Avant d’ajouter : “j’invite le président Macky Sall à convoquer un nouveau cadre pour discuter de la structuration de BBY”.
RASSEMBLEMENT
Mahmout Saleh, directeur de cabinet politique du Président Macky Sall, a exprimé son avis sur la volonté de ce dernier d’oeuvrer aux retrouvailles de la famille libérale. Invité de l’émission “grand jury” sur la RFM, il pense qu”’il faut éviter de prêter aux autres des intentions qu’ils n’ont pas”. Selon M. Saleh, parmi les intentions que Macky Sall et son parti n’ont pas, “il y a celle de spécifier des retrouvailles entre Macky Sall et Abdoulaye Wade, plus spécifiquement entre nos deux formations politiques. Nous ne sommes pas dans cette logique”. Par contre, clarifiant l’intention qu’ils ont, le conseiller de Macky Sall indique que “c’est de déclencher une dynamique dont l’objet est de rassembler les Sénégalaises et les Sénégalais (…) pour ensemble accompagner la perspective historique ouverte par le Président Macky Sall, à travers le Programme Sénégal émergent”.
PENSION
Le Conseil d’administration de l’Institution de prévoyance retraite du Sénégal (IPRES) a décidé d'augmenter et de mensualiser les pensions de retraite, a annoncé, dimanche, son président Mamadou Racine Sy, selon qui, ces pensions seront également augmentées à hauteur de 10%. “Cette augmentation n’est pas suffisante, mais significative. Cependant, il y a une volonté claire du conseil de faire en sorte que la retraite, au Sénégal, ne puisse pas signifier pauvreté ou précarité. Le Conseil d’administration a décidé de faire des efforts importants”, a indiqué M. Sy. Il s'adressait à la presse, à la fin de la session délocalisée à Saly-Portudal (Mbour) du Conseil d’administration de l'IPRES dont la composition a été renouvelée. ’Le Conseil d’administration va se réunir d’ici le 15 novembre prochain pour prendre une date pour la mise en oeuvre de la mensualisation qui devrait aller de paire avec la pension minimale”, a précisé Mamadou Racine Sy.