ENTRE DESOLATION ET SOLUTION PRECONISEE
COORDINATION DES EXAMINATEURS DE PHILOSOPHIE
Le coordinateur des Examinateurs en Philosophie exprime son courroux sur les résultats du Concours général 2015. Sur les 69 candidats ayant composé, aucun n’a obtenu une distinction (ni prix, ni accessit). Soulignant son sentiment de désolation, Abdoulaye Sow, par ailleurs professeur de Philo au lycée des Parcelles assainies, indexe la baisse générale du niveau des élèves. Par conséquent, il préconise l’enseignement de cette discipline en Première.
« Je suis animé par un sentiment de désolation. Pour la première fois, on assiste à un Concours où la Philo n’est pas primée. Cela peut nous surprendre, mais des signes ont annoncé cet état de fait. Parmi ces signes, on peut noter également la baisse du niveau des élèves, surtout en langue française ». En parlant ainsi, la Coordinateur des examinateurs de Philosophie n’y est pas allé par le dos de la cuillère pour fustiger les résultats du Concours générale dans cette discipline.
Pour le Coordinateur de la CEP, Abdoulaye Sow, les causes sont à chercher dans les « grèves récurrentes et cycliques. La responsabilité est partagée. Les professeurs, les syndicats et l’Etat ont tous une part de responsabilités ». « La Philosophie est d’abord un Langage. La langue par laquelle on philosophe est le Français. Si on a du mal à comprendre le français, s’exprimer dans cette langue ou élaborer une certaine logique d’argumentation ou d’analyse, on ne peut pas produire un bon travail en Philo », précise M. Sow.
Enseigner la Philo à partir de la Première
Le professeur de Philosophie au lycée des Parcelles assainies estime que le programme de Philo est fleuve. Il est composé, dit-il, de quatre domaines, d’une quinzaine de chapitres, d’une vingtaine de sous chapitres où les enseignants doivent les dispenser à l’espace de 7 mois.
« C’est un programme fait pour ne pas être terminé. Le temps imparti est très court où l’enseignant n’a les élèves à partir de Terminale seulement ; de sorte qu’il a des problèmes de repère dès le début de l’année », explique M. Sow. D’où, indique-t-il, la nécessité de réformer le système éducatif sénégalais où les cours de Philo doivent être dispensés en Première « Les élèves doivent fleureter avec la pensée de certains grands auteurs en classe de première. Initier les élèves à l’étude des textes, des pensées, doctrines », a t-il soutenu.