Equipe de France: Fekir, un parcours atypique

Révélation de la L1 cette saison et au coeur d'un bras de fer entre les fédérations française et algérienne au début du mois, l'attaquant de l'Olympique lyonnais Nabil Fekir a suivi un parcours atypique avant d'atteindre le haut niveau, avec pour récompense sa première convocation en Bleu jeudi.
Son choix d'opter pour la sélection de son pays d'adoption, la France, au détriment de celle du pays d'origine de sa famille, a suscité la controverse jusqu'au sein même de son environnement proche.
L'OL a assuré n'avoir exercé aucune pression sur son choix, alors que la négociation est en cours pour prolonger son contrat qui court jusqu'en 2019. Sa valeur de cession, face à l'intérêt de grandes équipes européennes, serait déjà de plusieurs dizaines de millions d'euros, selon des sources proches du dossier. Elle aurait sans doute été moindre s'il avait choisi l'Algérie.
Pourtant, avant d'arriver sur le devant de la scène, le parcours de Fekir, 21 ans, né à Lyon, a été sinueux et atypique.
Arrivé à 13 ans à l'OL, en provenance de Caluire (Rhône), il en est reparti deux saisons plus tard après avoir été jugé d'un niveau insuffisant dans sa catégorie d'âge.
- Le 'Messi' d'Aulas -
Il a rejoint alors le FC Vaulx (Rhône) où son père est bénévole et où ses trois frères évoluent encore, puis l'AS Saint-Priest où sa performance lors d'un match de Coupe Gambardella avec les -19 ans ont convaincu les responsables du centre de formation lyonnais de le reprendre, alors qu'il était suivi par des clubs comme Nice ou Saint-Etienne.
"Mon parcours? Ca m'a travaillé. Je me suis donné des objectifs. J'avais un mental et je n'ai jamais lâché l'affaire après avoir quitté l'Olympique lyonnais", a-t-il dit au printemps après avoir marqué son premier but (et délivré deux passes décisives) avec les professionnels au cours d'un match contre Bastia (4-1).
Depuis, Fekir (1,73 m, 72 kg) n'a fait que confirmer en disputant comme titulaire les 25 matches de L1 auxquels il a participé. Il en a seulement manqué quatre, en raison d'une blessure à une épaule qu'il s'était faite contre Rennes lors de la 1ère journée.
S'il est capable de jouer à tous les postes offensifs, comme le souligne Bernard Lacombe, lui-même ancien attaquant international et conseiller du président lyonnais Jean-Michel Aulas, ce grand espoir estime que sa position de prédilection est en soutien des deux attaquants dans le 4-4-2 en losange adopté par l'OL depuis deux ans.
Mais c'est surtout en pointe que son association avec Alexandre Lacazette, meilleur buteur de la Ligue 1 (23 buts), contribue à la belle saison de l'OL. Il a lui-même inscrit 11 buts en championnat dont huit au stade de Gerland, et donné 7 passes décisives, dont 5 à domicile.
Son objectif l'été dernier était seulement "d'être titulaire" à Lyon. Son entraîneur Hubert Fournier espérait "qu'il soit l'un des joueurs à suivre", alors que Jean-Michel Aulas le présente comme "son (Lionel) Messi".
"Nabil peut apporter sa fraîcheur et sa spontanéité (en équipe de France, ndlr), décortique Fournier. Dans un premier temps, il faut qu'il regarde, qu'il s'imprime des codes et coutumes de la sélection avant de prétendre apporter quelque chose à cette équipe. Il a le tempérament et il a aussi la faculté à savoir rester à sa place. C'est un jeune garçon très bien éduqué, qui saura s'intégrer facilement dans ce groupe".