La awoo ébouillante la fille de la ñaareel
DEGAT COLLATERAL D’UNE RIVALITE ENTRE COEPOUSES

Une fille âgée d’une vingtaine d’années a été victime des conséquences de la guéguerre entre sa mère et sa coépouse. La demoiselle s’est retrouvée avec des blessures qui lui valent vingt jours d’incapacité temporaire de travail.
Oumy S. asperge d’eau chaude la fille de sa deuxième coépouse. Ainsi, la première mariée (awoo) solde ses comptes avec la seconde femme de son mari qui lui a ôté la joie de vivre depuis celle-ci a rejoint le domicile conjugal. Elle a en effet assouvi sa soif de vengeance sur la fille de sa coépouse avec qui elle entretenait des rapports de cohabitation heurtés depuis que son époux a convolé en secondes noces. Elle a auparavant surpris la fille de la ñaarel dans la cuisine en train de préparer le repas de midi pour se jeter sur elle et lui déverser de l’eau bouillante sur une partie du corps.
Les deux coépouses se sont toujours regardées en chiens de faïence et sautaient sur la moindre occasion pour étaler leur vielle rivalité agressive et violente sur la place publique. Se vouaient l’une l’autre une haine viscérale et échangeant des propos aigres-doux devant leur mari, ce dernier intervenait chaque fois pour ramener de l’ordre dans la maison. Seulement, Oumy, la awoo, refuse chaque fois de ranger les «armes» et continue ses provocations et persécutions contre sa coépouse, histoire de la faire chasser du domicile conjugal. Mais, celle-ci tient tête et réplique toujours aux agissements de la coépouse. Mais, cette guéguerre entre coépouses est vite montée d’un cran et fait une victime collatérale.
Mardi 4 juin, Fatou, la fille de la ñaareel, finit de laver la vaisselle et déverse l’eau usée dans la rue. Ainsi, elle s’essuie les pieds sur le paillasson de la porte d’entrée et retourne dans la cuisine pour préparer le repas de midi. Oumy, coépouse de la mère de la demoiselle, surgit d’une pièce et crible d’injures la petite qui refuse de répliquer et attend le retour de son oncle à la maison pour lui en faire la remarque. Le chef de famille convoque alors une réunion le même jour et réconcilie les deux dames qui font la paix et retournent à leurs occupations.
Mais, le lendemain, Oumy surprend la fille dans la cuisine et se rue sur elle. Elle l’attaque par-derrière et se met à la rouer de coups. Alertés par le vacarme, des voisins interviennent, s’interposent entre les deux antagonistes et les séparent. Ils se dressent entre la fille et sa tante qui prend une marmite contenant de l’eau bouillante et en vide le contenu sur le corps de la demoiselle. Celle-ci sursaute, se jette au sol et se tord de douleurs. Elle se relève en catastrophe, se tient les parties atteintes et se réfugie dans une pièce. Elle sera secourue par les voisins qui acheminent la fille dans une structure sanitaire où celle-ci se fait délivrer un certificat médical de vingt jours d’incapacité temporaire de travail. Munie du document médical, elle dépose une plainte pour coups et blessures volontaires contre la coépouse de sa mère à la brigade de gendarmerie de la Zone franche industrielle.
«Elle (Ndlr : la mise en cause) a chauffé de l’eau dans une marmite avec laquelle elle m’a ébouillantée. Dans sa furie, elle a même aspergé l’eau bouillante les pieds du maçon qui était intervenu pour nous séparer. Elle m’a auparavant jeté avec violence un pot de tomate vide qui ne m’a pas atteint. Après notre dispute de la veille, elle m’a trouvée dans la cuisine et m’a attaquée par-derrière», soutient la fille.
Le chef de famille a confirmé les propos de la demoiselle et accuse sa première femme d’être à l’œuvre de la situation de tension qui prévaut dans la maison. Il déclare que depuis son remariage, sa awoo s’agite et crée des boucans dans la concession pour faire virer sa ñaareel. Mais, l’accusée nie en bloc les allégations de la partie civile et de son mari et affirme avoir plutôt été provoquée par la fille de sa seconde coépouse. Oumy dit avoir ébouillanté par inadvertance la plaignante et soutient avoir fait chauffer l’eau pour laver son bébé.
La brigade de gendarmerie de zone franche industrielle a déféré au parquet Oumy. S. pour coups et blessures volontaires contre la fille de sa seconde coépouse.