LA BANALISATION DU SEXE VIA INTERNET

Il ne fait pas de doute que les usagers de l’internet et de la messagerie électronique, des réseaux sociaux sont allés plus loin que ne le prévoyaient les concepteurs de ces technologies de l’information et de la communication. A la demande de pervers, des filles photographient leurs parties intimes pour les envoyer à leurs correspondants sans s’inquiéter de l’usage que ces derniers pourraient en faire. Le phénomène connaît un niveau de pratique qui met en danger les mœurs…
Ils sont nombreux les jeunes qui fréquentent l'internet. Filles comme garçons, en passant par les personnes âgées, quelles que soient leurs conditions de vie, leur niveau d’étude, leur statut au sein de la société, etc. ils sont nombreux dans le net. Mais si l'utilité de l’internet n’est plus à démontrer, sa participation à la dégradation des valeurs est sans équivoque.
En effet, après une petite enquête menée à Kaolack, on aboutit à la conclusion qu’internet fait des dégâts…
En effet, des désastres, dont la banalisation du sexe, occupent la grande place en passant par des propos vulgaires qui heurtent certaines sensibilités. Birahim, un jeune homme qui a la trentaine, a eu la désagréable surprise de découvrir les travers du net. «Dernièrement, témoigne-t-il, j’ai eu une mauvaise surprise quand, un soir, ma petite amie pour qui j’avais presque des intentions sérieuses, est venue me dire qu’elle voudrait que je lui fasse une photographie de son sexe, car il y a un émigré qui le lui demande. Et qu’elle préfère que ce soit moi qui le lui fasse.»
Birahim qui croyait à une blague trop osée se rend vite compte du sérieux de la demande de la fille qui révèle avoir 200 mille francs à gagner dans l’opération obscène. Ibrahim nous dira avoir préféré rompre avec sa copine qui, sûrement, va regretter de l’avoir mis dans la confidence. «Même si je suis déçu par le comportement de la fille avec qui j’étais, je suis écœuré quand je pense que l’homme qui lui a fait cette demande est bel et bien un Sénégalais qui, est plus âgé qu'elle et va sûrement employer ces photos à d'autres fins - en tout cas pas licites». Et Birahim d’estimer «regrettable de voir que depuis l’extérieur, certains émigrés sénégalais participent à la décadence des valeurs qui, hier, faisaient la fierté de la société toute entière».
Mais, ce qu’ignore, peut-être, Birahim, c’est qu’il y a dans ce pays des hommes qui font miroiter de l’argent ou des biens matériels à des jeunes filles ou même à des dames afin qu’elles photographient leurs sexes et le leur envoient via le net moyennant une récompense. D’autres s’exercent à des conversations téléphoniques défiant la morale ou en mode skype, facebook et autres. Un deal qui prend des proportions inquiétantes au sein de la société surtout chez les jeunes, dans un contexte où la crise économique frappe presque toutes les couches de la population.
C., elle, est une jeune fille de teint clair très belle et bien dotée par la nature, avec ses formes généreuses. Elle nous confie, après plusieurs tentatives vaines, avoir envoyé des photos de son sexe à un immigré qui a posé cette seule condition pour lui donner un ordinateur portable, son rêve. Elle nous raconte sans regrets : «J’ai envoyé les photos à un émigré que j’ai rencontré sur le net. Il m’a dit que cela lui ferait plaisir de l’avoir avec lui et qu’après il va m’envoyer un ordinateur ou de l’argent pour que je m’en achète un.» Et à la question de savoir si elle n’a pas peur que l’envoi de ces photos lui cause un jour des torts insurmontables, elle nous rétorque : «Mais, c’est juste des photos sur lesquelles mon visage n’apparaît pas !
Donc, je ne me pose pas de question sur cela. De plus, j’ai confiance au gars à qui j’ai envoyé les photos et je ne pense pas qu’il en ferait un autre usage qui me serait néfaste.» Croyant dur comme fer que ce qu’elle fait est loin d’être répréhensible, C. indique, pour se rassurer, qu’elle n’est pas seule dans cette pratique, car la pratique est en vogue chez les jeunes filles et surtout chez les femmes mariées dont les époux vivent depuis plusieurs années à l’extérieur. Selon elle, ces dernières font ce genre de choses avec leurs maris et même plus pour rompre avec la routine.
A., elle, la trentaine, trouve que le phénomène, en dehors du milieu de travail, est aussi présent chez les étudiants et même dans les lycées où des filles très osées et souvent dites branchées font ce genre de choses avec des hommes qu’elles rencontrent sur le net, juste pour de l’argent. Et ensuite, elles se racontent leurs expériences et les parents n’y voient que du feu.
Et notre interlocutrice de nous confier : «Je ne parle même pas du net, mais rien qu’au téléphone portable, jeunes filles et garçons se livrent, à cœur joie, à ce jeu obscène.» Car, à l’en croire, «certains hommes - et pas seulement les émigrés - réussissent à jouir au cours d’une discussion sexuel torride avec les filles. Et souvent, ce sont des minettes de rien du tout qui le font avec des hommes beaucoup plus âgés qu’elles.»
Cette situation dérange certaines personnes, surtout celles qui fréquentent le net et savent exactement de quoi ça retourne. Sous le sceau de l’anonymat, cette jeune dame, la trentaine, épouse d’un émigré, de toute évidence contre ces pratiques qui, selon elle, ne font que pervertir les filles rendues vulnérables à cause de l’appât du gain. «Moi, mon mari est un émigré, mais jamais il ne m’a fait des propositions de ce genre.
Et pourtant, nos discussions via skype ou facebook sont très fréquentes et, souvent, nous nous connectons tardivement en fonction de son emploi du temps, mais il est très sérieux et me respecte. Même au téléphone, il ne prononce jamais de mots inconvenants bien que nous nous disons des mots d’amour du genre «je t’aime», «namenala trop», «j’ai hâte de te revoir et de t'avoir pour moi seul en chair et en os, d’être avec toi» et tout…
Mais, grâce à lui, nous ne touchons jamais le fond de la vulgarité au téléphone ou sur le net, car ce n'est pas un cadre intime». Et notre source de préciser : «C’est grâce à lui, car il est très pudique. Je l’aime et lui suis tellement soumise que je sais que s’il m’avait demandé de faire certaines choses pour lui faire plaisir je l’aurais fait juste pour son bonheur.» Mais, s'empresse-t-elle de dire, «mon mari est très pieux, pudique et responsable».
Et considérant que toutes ces dérives proviennent des hommes qui financent et demandent aux jeunes filles de photographier leurs parties intimes ou de faire presque des rapports sexuels sur le net ou au téléphone, elle dira que les «mauvais hommes» doivent être bannis par les filles, car, dira-t-elle : «Dañu leen di yaxx rek, et après ils vont chercher femme ailleurs ; c'est-à-dire, comme ils disent, celles qui ont su rester chastes et intactes.»
REACTIONS ...
IMAM HABIB NIANG
«L'Islam condamne l’usage de telles photos»
«Tout ce qui se passe entre mari et femme dans une chambre est accepté dans l'Islam, sauf des positions comme dans le cas des homosexuels. Mais, le fait de photographier ses parties intimes et autres pour l'envoyer via le net ou d'autres supports, comporte des risques parce que la femme qui le fait ou son mari ne peut, en aucun, cas avoir la certitude que ces photos ne tomberont pas dans les mains d'une tierce personne. Alors que cela constitue un sacrilège si quelqu'un d'autre, outre que son mari, regarde ces photos. D'un autre côté, le fait d'envoyer ces photos peut créer d'autres problèmes à l'émigré qui sera, peut-être, tenté de chercher ailleurs là où il est après avoir été tenté par les images de sa femme légalement et qu'il a laissé au pays.
«Donc, l'islam ne permet nullement à la femme de photographier ses parties intimes et d’envoyer les photos à son mari parti à l'étranger. Et pour les jeunes filles célibataires qui le font, c'est encore pire. Les autorités, ainsi que les parents, devraient trouver des solutions à cela, car il y a de ces problèmes sournois que vit la société et qui, si on n'y prend, garde peuvent provoquer des évènements graves dans le pays, car contraire aux préceptes de l'islam.»