LA CEDEAO INDEXE LE BOULEVERSEMENT DOMESTIQUE, ÉCONOMIQUE OU SOCIAL
PHENOMENE DES ENFANTS DE LA RUE
Dans le but d’éradiquer le phénomène des enfants de la rue, la Cedeao ouvre aujourd’hui à Dakar un atelier de lancement du projet régional d’accompagnement des Etats membres de l’organisation. La cérémonie officielle sera présidée demain par le Premier ministre du Sénégal.
La Commission de la Cedeao organise, à partir d’aujourd’hui et ce jusqu’au au 24 juin à Dakar, à travers sa direction de l’Alerte précoce, un atelier de lancement du projet régional d’accompagnement des Etats membres de l’organisation pour l'éradication du phénomène des enfants de la rue.
Cette rencontre, selon un communiqué, la première d’une série d’activités prévues par le plan d’action biannuel (2015-2017) pour l’éradication du syndrome des enfants de la rue dans l’espace Cedeao, permettra de procéder au cadrage du phénomène et d’établir une approche de lutte fondée sur des lois et stratégies de mise en œuvre appropriées.
La cérémonie officielle de lancement sera présidée par le Premier ministre du Sénégal, en présence de la Commissaire aux Affaires politiques, Paix et Sécurité, de la commissaire chargée du Genre et des Affaires sociales de la Cedeao, de la présidente de la Cour de Justice de la Communauté et du président du Parlement de la Cedeao.
L’expression «enfants de la rue», lit-on dans le communiqué, fait l’objet d’un vaste débat, mais les experts et décideurs politiques utilisent la définition de l’Unicef selon laquelle ce sont des garçons et filles, âgés de moins de 18 ans et pour lesquels « la rue » (y compris les maisons inhabitées et les terrains vagues) est devenue le domicile et/ou la source de subsistance, et qui ne bénéficient ni d’une protection ni d’une supervision adéquates.
50.000 enfants de la rue à Dakar
Ces enfants, souligne le document, se trouvent dans plusieurs grandes villes du monde, et le phénomène est plus récurrent dans les centres urbains densément peuplés des pays en développement ou des régions économiquement instables, principalement sur le continent africain.
Au Sénégal, note le texte, rien que Dakar, la capitale, compte plus de 50.000 de ces enfants, et il en existe plus de 100.000 dans les autres villes du pays, d’après l’Unicef. Essentiellement des talibés, ces garçons âgés de six à douze ans sont confiés par leurs familles à des maîtres appelés marabouts pour leur apprendre le Coran.
Selon la Cedeao, les causes du phénomène sont variées, mais elles sont souvent liées à un bouleversement domestique, économique ou social, notamment la pauvreté, l’éclatement des foyers et/ou des familles, les troubles politiques, les abus sexuels, la violence physique ou émotionnelle, la violence domestique, les problèmes de santé mentale et l’abus des substances nocives.