L'ANIDA VA CREER 150 FERMES DANS LES TROIS ANS A VENIR

Le développement rural fait partie des priorités des autorités. Pour les trois ans à venir, 150 fermes seront implantées par l’Agence nationale d’insertion et de développement agricole (Anida), selon son directeur général, Malick Sarr.
A l’occasion d’une visite des députés de la Commission développement rural et aménagement du territoire aux fermes de Mbodiène, Aga Babou et Ngomène, le directeur général de l’Agence nationale d’insertion et de développement agricole (Anida), Malick Sarr, a annoncé la création de plus de 150 fermes dans les trois ans à venir. Pour y parvenir, le gouvernement a décidé d’accroître considérablement le fonds alloué à l’Anida. Cette année, le budget de l’Agence est de 2,1 milliards de FCfa alors qu’en 2012 il était de 750 millions de FCfa. Toutefois, M. Sarr attend un accroissement substantiel de ce budget en 2014. Il y a, en outre, des sources de financement extérieur accordées notamment par la Banque africaine de développement (Bad) et la Coopération italienne. De l’avis du directeur général de l’Anida, les fermes agricoles constituent une excellente initiative du développement de l’agriculture au Sénégal. « C’est un honneur, pour nous, de leur (les députés) montrer les modèles de fermes que l’Agence est en train de réaliser », a-t-il dit, estimant que si les parlementaires adhèrent à cette démarche, ils soutiendront ce programme, puisque, selon lui, le secteur agricole est le seul à pouvoir engloutir la grande masse des demandeurs d’emplois.
Quant au président de la Commission développement rural et aménagement du territoire, le socialiste Cheikh Seck, il a justifié la visite des députés qui s’inscrit dans la rupture signée par la nouvelle Assemblée nationale, consistant à aller sur le terrain et voir de plus près tout ce qui se fait dans les différentes structures relevant de l’Etat. M. Seck soutient que beaucoup de jeunes travaillent dans ces fermes où la production est diversifiée.
Laquelle contribue à relever le plateau nutritionnel des populations puisqu’à Aga Babou, dans la communauté rurale de Nguéniène, par exemple, les habitants sont autosuffisants en lait. « Ce sont des expériences qui, une fois démultipliées au Sénégal, contribueront à alléger la facture laitière du pays trop chère. Nous félicitons le président de la République qui essaie de trouver une solution viable à l’emploi des jeunes », déclare Cheikh Seck.
A Ngomène, le revenu net par agriculteur est de 1,07 million de FCfa
A Ngomène, la ferme érigée par l’Agence nationale d’insertion et de développement agricole (Anida) assure à chaque agriculteur un revenu net de 1,07 millions de FCfa. Celle d’Aga Babou permet de commercialiser, au quotidien, 200 litres de lait.
La ferme de Ngomène, dans le Pout (région de Thiès), érigée par l’Agence nationale d’insertion et de développement agricole (Anida) a changé radicalement la vie des ruraux. Dans cette exploitation agricole moderne de 71 hectares entièrement équipée en réseau de goutte-à-goutte, 125 personnes, dont 32 femmes, cultivent le haricot, la tomate, le chou, le piment et le sorgho. Les trois campagnes agricoles effectuées d’octobre 2011 à octobre 2012 ont apporté un revenu de 133.849.890 FCfa. Le revenu net par agriculteur étant de 1.071.159 FCfa. Pour les cultures de contre-saison froide de 2012-2013, 35 hectares de haricot sont exploités. La production est de 499 tonnes et la commercialisation a rapporté 49,9 millions de FCfa. Pour la contre-saison chaude, les spéculations sont le gombo, la tomate, la pastèque et le chou. Les 33 hectares ont rapporté 307,253 tonnes de légumes et 44.552.155 FCfa. En ce qui concerne cet hivernage, 26 hectares de chou, piment, pastèque et poivron sont cultivés et 660 tonnes sont attendues.
200 litres de lait vendus par jour
A Aga Babou, la ferme agropastorale de 35 hectares dispose de 15 vaches laitières (gerzés), dont chacune a déjà mis bas, et un taureau, tous importés du Danemark. Pendant 10 mois, chaque vache produit entre 17 et 20 litres de lait par jour. Après 10 mois de lactation et deux mois de pause, elles seront à nouveau inséminées. Chaque jour, la ferme commercialise 200 litres de lait. Le revenu mensuel brut est de 3.000.000 de FCfa et les charges mensuelles sont de 1.301.520 FCfa. Les 40 jeunes qui y travaillent gagnent tous les mois 75.000 FCfa. Outre la culture fourragère, le gombo, la tomate et le maïs sont produits à Aga Babou.
A Mbodiène, les parlementaires ont visité un modèle de ferme qui est un projet d’appui à la petite exploitation familiale visant essentiellement un développement durable alliant biodiversité, viabilité économique, alimentation saine et procurant revenus substantiels aux producteurs. Selon le directeur général de l’Anida, l’investissement pour une ferme de ce genre se chiffre à environ 11,8 millions de FCfa. Cette exploitation d’environ un hectare peut générer quatre emplois directs. Le maraîchage, l’arboriculture, l’aviculture et la pisciculture ont engendré un revenu de 803.300 FCfa en 2012-2013. En collaboration avec le Brésil, l’Anida projette de réaliser une dizaine de fermes familiales de ce genre équipées en énergie solaire à travers le pays.