LE MARCHÉ DE THIAROYE, UNE AUBAINE POUR LES MÉNAGÈRES
VENTE DE LEGUMES
Située dans le département de Pikine, Thiaroye abrite un des marchés de légumes les plus populaires de Dakar. Le marché de Thiaroye Guinaw Rail, qui regroupe les vendeurs de légumes en gros et en détail, attire une clientèle variée. Les ménagères, du fait des prix nettement plus abordables, viennent s’y approvisionner.
Le marché Thiaroye est à quelques kilomètres de l’autoroute à péage. Sur place, l’apparence laisse à croire à un marché hebdomadaire. Des marchandises étalées par terre, des abris en paille et des camions de marchandises, des ordures versées à côté des étalages et des déchets plastiques, campent le décor.
« Marché Thiaroye est l’un des plus vieux marchés de Dakar. J’ignore sa date de création, mais je suis ici depuis 1975. Et à cette période, seuls les camions amenaient de la marchandise qu’on rachetait sur place en gros », explique Moussa Ndao, commerçant et responsable de la parcelle des oignions.
Aujourd’hui, le marché regroupe près de 4.000 travailleurs, selon M. Ndao. Les vendeurs des variétés de légumes sont groupés en parcelles, pour une meilleure organisation de l’espace. Ce haut lieu de commerce a été déplacé, à plusieurs reprises, fait savoir Moussa Ndao, c’est seulement en 2005 qu’un espace a été octroyé pour accueillir les commerçants.
Si les commerçants déplorent l’état du marché, les ménagères de leur côté jugent les produits accessibles à toutes les bourses.
«Je préfère venir au marché Thiaroye car, quelle que soit la somme qu’on a, on peut faire son panier, contrairement aux marchés des quartiers », confie Aïda Sarr, une ménagère qui habite à Pikine.
Aïda n’est pas la seule à profiter des bas prix du marché. Dieynaba Samb y trouve aussi son compte : « avec 500 FCfa, on peut acheter des légumes pour trois jours. Or, dans les autres marchés, c’est l’équivalent de la consommation d’un jour ».
D’où le choix qu’elle porte sur ce marché pour s’approvisionner. Le marché Thiaroye ne regroupe pas seulement les commerçants et les ménagères, c’est aussi un lieu d’approvisionnement de beaucoup de vendeurs dans les marchés dakarois et même des villes environnantes comme Thiès et Mbour.
Le marché Thiaroye, débouché des produits des horticulteurs, a une clientèle diverse. «Ces produits viennent de l’intérieur du pays. Des contrées comme le Walo, le Fouta, les Niayes, Cayar, Mboro, etc., approvisionnent le marché en légumes.
Nos clients proviennent d’un peu partout, de l’intérieur du pays et parfois même de la sous-région», poursuit Moussa Ndao. Ici, la commercialisation est organisée. Les légumes sont vendus par l’intermédiaire des courtiers communément appelés « baana-baana » au Sénégal.
«Dans la vente de légumes, il existe des courtiers qui sont les intermédiaires entre les cultivateurs et les commerçants », précise Mamour Siby, responsable de la parcelle affectée aux vendeurs de piment.
L’odeur âcre de ce lieu renvoie au condiment qui y est commercialisé. Trouvé au milieu de ses amis sur une table leur servant de siège, le vieux Siby qui, depuis 14 ans, travaille au marché, explique que la vente du piment est une activité rentable. « Le piment est un condiment très recherché par les femmes.
Il n’a pas un prix fixe, mais chez nous, il y a un système. Si le courtier vend un sac de 100 kilogrammes, il gagne 4.000 FCfa par sac. Et si c’est le sac de 25 kilogrammes, il gagne 1.000 FCfa », dit- il. A côté des commerçants, on trouve des revendeurs comme Mor Sall.
« Nous achetons auprès des grossistes, et nous revendons les légumes en kilogrammes ou en tas de 100 FCfa aux ménagères », lance le jeune homme, âgé d’une vingtaine d’années et qui s’active dans la vente du piment depuis 2009.