MULTIPLE PHOTOSLE MARCHÉ CASTOR AU RYTHME DE LA TABASKI
L’écrasante majorité de la communauté musulmane du Sénégal fête la fête de l’Aïd El Kebir ce vendredi. A la veille de cette importante célébration, les préparatifs prennent une autre allure dans les marchés. C’est le cas du marché Castor. Un des grands marchés de la capitale sénégalaise, connu pour ses légumes frais de qualité, ses vivres et autres, autres fruits. www.seneplus.com y a fait un tour pour prendre le tempo des derniers préparatifs.
Situé entre les quartiers Derklé, Dieupeul et la Cité des eaux Dakar, le marché Castor demeure l’un des plus animés de la capitale. Reconnus pour ses produits maraîchers, il est en quelque sorte le grossiste pour les autres marchés de Dakar
Il est 11h dépassé d’une vingtaine de minutes. Nous sommes de plain-pied dans cet univers d’échanges commerciaux où commerçants et acheteurs s’entremêlent, se côtoient. Les porteurs de bagages, les charretiers et autres offrent leur service aux personnes venues s’approvisionner. Les vendeurs de sac s’activent également pour avoir leur part de recette. De ce fait, la circulation entre les étals devient dificile à cause notament de l'exiguité des allées du marché.
Les marchandages vont bon train.
Avec des allées bondées d’usagers, on retrouve à cette veille de l’Aid El Kebir, les acheteurs qui bougent sous les lueurs de ce début de la mi-journée.
Assis sur un banc, Abdoulaye Diallo, la trentaine remue le tas de poivrons, de légumes et de piments qui ceinture son entourage immédiat. Sous sa tente, comme la multitude étendue à perte de vue dans le marché, il attire notre regard. L’air rassuré, il s’explique l’état des affaires alors qu’on est à quelques heures de la fête. «Al hamdoulillah. Ça marche. J’ai acheté cette caisse de poivrons verts à 30.000 francs Cfa et j’ai presque tout vendu. Aujourd’hui, c’est beaucoup mieux, les clients achètent », se réjouit-il.
Une autre vendeuse interrogée abonde dans le même sens
«On vend beaucoup. C’est normal. Les gens viennent pour les derniers préparatifs de la Tabaski»
Sans doute, les commerçants font de bonnes affaires en cette journée. Tous restent discrets sur la flambée des prix qu’ils font subir aux clients.
Mais personne n’est mieux placé pour s’exprimer sur cette hausse des prix si ce n’est les clients eux-mêmes. «Les marchandises coûtent très chères. Les commerçants ont élevés les prix parce que nous sommes à la veille de la Tabaski. Ce n’est pas normal », dénonce Maimouna qui s’affaire à ranger ses produits dans un taxi.
Dans une autre ruelle, Alpha et son équipe, des tailleurs, sont à la manœuvre pour finir les commandes de boubous. «Aujourd’hui, nous travaillons sous pression parce que les gens doivent bien s’habiller pendant la fête», nous confie-t-il entièrement concentré sur sa machine à coudre.
Du poisson en réserve
Chez les vendeuses de poissons, on remarque une ambiance surprenante. Les lieux grouillent de monde. A moins de 24 heures d’une fête où la ration alimentaire se centralise sur la viande, qu’est-ce qui amplifie la présence des acheteurs devant les étals de poissons ?
Selon Mme Touré, une cliente visiblement satisfaite de son achat, c’est une question de précaution. Grande de taille avec une corpulence imposante, elle nous explique avec un air empressé : «Après la Tabaski, il est souvent difficile de trouver du poisson. C’est pour cette raison que je suis venu m’approvisionner à temps afin d’en conserver».
Ici, nous sommes dans la rue II Dieupeul Derklé. Des deux côtés de cette voie, les vendeuses de poissons occupent anarchiquement l’espace ne laissant que quelques décimètres aux passants qui trainent également les pieds en admirant les offres exposés. Ce même décor est percevable dans tout le reste du marché rendant difficile la circulation.
Sokhna Ndiaye, assise sur un tabouret et entourée de deux petites filles semble inquiète face à ces trois bassines de poissons remplies de poissons. « Aujourd’hui, il y a de clients mais je n’ai pas encore vendu grand-chose. Je suis obligé d’attendre alors que je dois rentrer m’apprêter», se plaint-elle.
En clair si des marchands de légumes se réjouissent, c’est l’inquiétude chez des vendeuses de poissons