LE MEDIA CENTRE A L’AMBITION DE DEVENIR UNE ECOLE SOUS-REGIONALE
FORMATION EN AUDIOVISUEL

A l’issue d’une formation de six mois au média Centre de Dakar, une dizaine de cameramen, réalisateurs, preneurs de sons ont reçu récemment reçu leur diplôme. Après une quinzaine d’années d’existence, l’actuel directeur Khar Fall souhaite faire de cet établissement une école sous-régionale.
Le Média Centre de Dakar totalise près de 15 années d’existence, dans le prolongement de l’Ong norvégienne Forut. Celle-ci avait trouvé une association qui s’occupait des jeunes en difficulté, particulièrement ceux dans le milieu de la drogue.
C’est là où le Média Centre a pris naissance. Lors d’un entretien, Khar Fall, actuel directeur, rappelle que Forut a apporté son soutien au Média Centre. A un moment donné, on s’est dit que c’est bien de soutenir des jeunes, mais il faut leur trouver des activités professionnelles. C’est à partir de ce moment qu’on s’est tourné vers le secteur de l’audiovisuel : télévision, radio, cinéma».
Aujourd’hui, M. Fall estime que la grande ambition du Média Centre est de devenir une école sous-régionale dans le domaine de l’audiovisuel. Le directeur a esquissé les prochains défis et perspectives de l’établissement qui doit tendre vers une bonification. « Nous pensons à aller plus haut. Sur cette lancée, nous allons nouer des partenariats sur le plan international », promet le directeur de « Média Centre ».
Il s’est prononcé par rapport à la floraison des chaînes de télévision dans l’espace audiovisuel. « Nous nous sommes rendu compte que le besoin s’est fait sentir », dit-il avant de déplorer qu’il y ait des erreurs dès le départ avec des patrons de presse qui ont préféré prendre des jeunes qui n’ont aucune formation. Certains ont choisi d’équilibrer en prenant des jeunes sortis d’écoles de formation en plus de ceux qui sont formés sur le tas. M. Fall constate que la Rts est la chaîne qui a senti le mieux cette nécessité et a ouvert ses portes au « Média Centre ». « Elle a pris beaucoup de jeunes sortis de cette école. Aujourd’hui, ces jeunes sont devenus des cameramen, réalisateurs, chefs de service », se réjouit-il.
Le directeur du « Média Centre » est revenu sur la signification de la récente remise des diplômes. « Au fil du temps, les sorties de promotion ont pris de l’ampleur. Cela nous a poussés à innover. Il s’agit de rompre avec la formule classique des sorties de promotion », a expliqué M. Fall. Il précise qu’au-delà du parchemin qui est remis, un film est réalisé pour servir d’évaluation à l’ensemble du groupe. « Cette année, nous avons voulu présenter au grand public et aux professionnels des médias un film au cours de la cérémonie, informe-t-il. En plus, le niveau a été relevé avec le brevet, comme diplôme de sortie. Pour cette sortie de promotion, nous avons fait un film intitulé « Le cinéma sénégalais » suivi d’une table-ronde. La première promotion de 2013 a fait un film sur « L’impact de la télévision sur les populations ».
Pour Khar Fall, la nouvelle génération qui s’intéresse aux matières technico-artistiques comme les prises de son, de vues, directions de la photo, est confrontée au problème du financement local du cinéma. Car, juge le directeur du « Média Centre », la plupart des films tournés au Sénégal ont un financement extérieur et que les jeunes n’ont pas toujours la chance d’assister aux tournages. « Si cela continue comme ça, nos jeunes n’auront pas la chance de faire valoir leurs capacités », prévient- il.