LE PERSONNEL DE L’HOPITAL SUSPECTE DE DETOURNEMENT DE FONDS
RETARD DES PAIEMENTS DE SALAIRES À L’HÔPITAL ABASS NDAO
Avec son long chapelet de problèmes, l’hôpital Abass Ndao essaie tant bien que mal de fonctionner. Mais les nombreuses revendications et les récurrents mouvements d’humeur de son personnel le propulsent fréquemment au devant de la scène. Pour des retards de salaires cycliques, le personnel a tenu hier une assemblée générale pour fustiger l’attitude de l’agent comptable particulier (Acp) qui, selon eux, s’enferme dans un total mutisme sur les causes de ces retards. Interpellé sur la question, l’agent comptable se «barricade» sous son statut qui lui interdit d’apporter une réplique à ces «accusations ».
Le centre hospitalier Abass Ndao est de nouveau sous les feux des projecteurs. Cette fois-ci, le personnel réclame plus de transparence dans la comptabilité de l’hôpital. Criant leur ras le bol, les travailleurs dénoncent un manque de considération de l’agent comptable particulier envers eux. «Depuis sa prise de fonction en février 2011, nous sommes confrontés à d’innombrables problèmes dus aux retards dans le paiement de nos salaires. Quant aux raisons de ce problème, l’agent comptable particulier s’enferme dans un profond mutisme», a dénoncé Arona Diop, secrétaire général national du Syndicat autonome des travailleurs de la santé qui portait la parole du personnel.
D’après ce dernier, c’est la quatrième fois qu’ils sont obligés d’attendre la deuxième quinzaine du mois pour percevoir leur salaire. «Nous sommes le 22 aujourd’hui et les salaires viennent tout juste de tomber. Ce n’est pas normal que des pères et mères de famille restent jusqu’à la deuxième quinzaine du mois sans percevoir leur dû. Nos familles éclatent, nos enfants sont menacés de renvoi par leur école et l’agent comptable continue d’ignorer nos démarches pour au moins connaître les raisons de ces manquements», a martelé le porte-parole du jour.
A en croire Arona Diop, quand le directeur de l’hôpital Abass Ndao a saisi l’agent comptable particulier pour connaître les détails du mouvement du compte de l’hôpital, ce dernier lui a simplement répondu que ces informations sont confidentielles.
Pour Arona Diop, c’est incompréhensible qu’avec des recettes qui sont passées à un milliard et poussière, l’agent comptable particulier n’arrive toujours pas à régler le problème des salaires. «Nous interpellons l’État, en l’occurrence le trésor parce qu’il nous a clairement dit qu'il ne rendait compte qu’à son patron. Si cette situation perdure, nous irons droit vers la paralysie complète de l’hôpital car aucun service ne fonctionne correctement, par manque d’intrants », avertit Arona Diop.
MICHEL FAYE, AGENT COMPTABLE PARTICULIER DE ABASS NDAO :«MON STATUT M’IMPOSE LA RESERVE…»
Trouvé dans son bureau, l’Acp se veut clair : il a énormément de choses à dire sur cette question mais son statut lui interdit de se livrer à cette bataille de «parole». «J’entends et j’analyse tout ce qui se dit depuis le début, mais je ne peux pas m’ouvrir à la presse pour apporter une réplique. J’ai une hiérarchie à qui je rends compte. J’essaie ainsi de me conformer aux règles de mon métier, en ignorant ces accusations», indique Michel Faye.
Pour le directeur de l’hôpital, tant qu’il s’agit d’un problème entre le personnel et l’agent comptable particulier, il ne peut pas se prononcer.