LE PROFESSEUR MOUSTAPHA SOURANG RASSURE LES ÉLEVEURS DE KOLDA
CONCERTATION SUR LA REFORME FONCIERE

La nouvelle réforme foncière est bien accueillie par les populations de Kolda qui ont estimé que cette politique constitue une grande avancée dans la gestion de la terre.
La divagation des animaux a longtemps empoisonné les relations entre agriculteurs et éleveurs de la région de Kolda. Ces conflits sont aujourd’hui, en passe de trouver une solution durable et consensuelle dans le cadre de la mise en œuvre de la nouvelle réforme foncière.
Le ministre d’Etat, Moustapha Sourang par ailleurs, président de la Commission nationale de réforme foncière (Cnrf), au cours d’un comité régional de développement tenu mercredi à Kolda, a défendu le droit des éleveurs, des femmes et des jeunes, d’avoir accès à la terre.
Il a particulièrement insisté sur la nécessité pour les pasteurs, de disposer de parcours de bétail et d’un accès aux points d’eau, comme les mares et les marigots, pour leur permettre d’abreuver leurs troupeaux en toute tranquillité. Selon lui, des dispositions utiles seront prises dans ce sens, à l’élaboration de la nouvelle loi sur le foncier, conformément aux instructions du président de la République.
Il a aussi souligné que cette rencontre s’inscrit dans le cadre d’une série de concertations initiées par la Cnrf pour recueillir les avis des citoyens, dans la perspective de la mise en œuvre de la réforme foncière.
«C’est une réforme très importante. L’on peut dire, sans risque de se tromper, que depuis 1964, elle est peut-être la réforme la plus importante du Sénégal, au regard de ses implications énormes.
Figurez-vous que si la réforme aboutit, comme le préconise la loi de 2004, la loi agro-sylvopastorale qui complète en cela la loi sur le domaine national, ce seront pratiquement, 95 % du territoire sénégalais qui feront l’objet de droits réels aux Sénégalais. C’est un élément d’appropriation saine de la terre, par rapport à ceux qui la travaillent régulièrement», a-t-il indiqué.
Il aussi estimé que la loi sur le domaine national, qui est l’acte fort de la réforme foncière, depuis les années 50 et 60, avait quelques limites. «C’est une loi qui, hormis le mérite d’avoir conservé la terre jusqu’à maintenant, pouvait difficilement permettre la mise en œuvre de l’agriculture.
Selon la loi sur le domaine national, la terre appartient à la Nation. Ce qui veut dire que les particuliers ne pouvaient en aucun cas, la vendre ou la louer à une tierce personne».
Le professeur Sourang a confié que l’Etat a senti que la terre faisait l’objet d’intenses spéculations, d’accaparements et des blocages de toutes sortes. «Et la nouvelle réforme cherche à remédier à ces dysfonctionnements, pour créer les conditions d’un climat foncier apaisé».
Le Crd de Kolda a été l’occasion, pour le président de la Cnrf et ses collaborateurs d’exposer les grandes lignes de cette nouvelle réforme.