LES ARTISTES RECLAMENT LEUR ARGENT A L’ETAT ET A LA FRANCOPHONIE
DECORATION DU CIC ABDOU DIOUF PAR DES ŒUVRES

Le XVe Sommet de la Francophonie est terminé, mais ça râle toujours pour dénoncer des manquements. Surtout chez les artistes, dont les oeuvres ont été sélectionnées pour décorer pour le Centre international de conférence Abdou Diouf de Diamniadio, qui réclament leur argent. «La Francophonie a pris les oeuvres des artistes bien avant le sommet. Et jusqu’ici, les artistes ne sont pas encore payés. Comme on a vu un exemple, celui du Fesman, avec des artistes et d’autres prestataires qui courent toujours derrière leur argent –Dieu seul sait s’ils seront payés - nous ne voulons pas être dans ce même lot. Aujourd’hui, les artistes courent derrière l’Etat pour se faire payer», révèlent l’artistepeintre Zulu Mbaye.
Selon l’ancien président de l’Association des artistes sénégalais, «dans la législation des auteurs des oeuvres, c’est un délit». «On ne peut pas prendre l’oeuvre de quelqu’un sans son consentement, la mettre quelque part, sans demander son avis, sans le payer. Parce qu’ils en ont joui dans l’organisation de la Francophonie. On veut leur dire que ça suffit, payez-nous notre argent», argumente-t-il.
Et de poursuivre : «On pensait être payés avant l’ouverture du Sommet, mais ce n’est pas le cas. On ne sait pas où est-ce qu’on en est. Je ne parle pas au nom d’une structure, mais en tant qu’artiste sélectionné parmi ceux qui ne sont pas encore payés».
En tout cas, le peintre dénonce l’attitude des autorités. «C’était une sélection de tableaux qui devaient servir à la décoration du Centre Abdou Diouf. Ce qui a été fait, les œuvres sont aujourd’hui accrochées. Ils ont fini leur fête, mais nous sommes toujours en attente de savoir si on va nous payer», interpelle-til, notamment la Délégation à la Francophonie, principale organisatrice du Sommet.
Selon M. Mbaye,ce sont 59 artistes qui ont été sélectionnés, mais le nombre d'œuvres retenues dépasse la centaine et personne n’a reçu ni avance ni rien. Pourtant, renseigne l’artiste: «Nos factures ont été déjà déposées et on est balloté d’un responsable à un autre.Pour nous, notre interlocuteur c’est le directeur des Arts, qui est le plus proche des artistes. Et à ce niveau, d’après les informations que nous avons eues, il a fini le travail qu’il devrait faire». A défaut d’entrer en possession de leur dû, les artistes exigent «la restitution des oeuvres. Parce qu'ils (ont) signé des papiers en bonne et due forme».