LES PRIX DE LA VIANDE DE MOUTON ET DE BOEUF FLAMBENT
A CAUSE DE LA RARETE DU BETAIL A QUELQUES JOURS DU RAMADAN
Le mois béni de Ramadan se profile à l’horizon et annonce des jours difficiles pour les populations. En effet, la viande de mouton et celle du boeuf se font rare et les prix ont connu une hausse vertigineuse.
Avec le mois béni du Ramadan qui se profile à l’horizon, les marchés sont bien approvisionnés et les populations commencent à faire leurs emplettes. Et si les denrées de première nécessité sont bien présentes sur les marchés, la viande, que ce soit celle du mouton et où celle du boeuf, se fait rare et les prix sont en hausse.
La rue 5X6 de la Médina, hier, le marché de viande très réputé était très animé à la mijournée. L’odeur de la viande fraîche pique les narines, dès qu’on s’approche du marché où les bouchers et les clients se bousculent. Trouvé devant son étal en train de découper un mouton, Pape Cheikh Sougou, boucher de son état, informe d’emblée que la viande est rare en ce moment.
L’agneau passe de 25 000 à 40 000 francs
«Actuellement, il n’y a pas de moutons, ni de boeufs, le bétail se fait rare et c’est pourquoi la viande est presque introuvable. Vous voyez, il est 13 heures et depuis ce matin, on était à la Seras, on vient juste d’arriver», explique le jeune boucher qui ajoute : «Les moutons et les boeufs que nous avons trouvés là-bas ne sont pas de très bonne qualité et les prix sont trop élevés. D’habitude, on achetait le mouton à 45 000 francs, mais actuellement, il faut débourser au minimum 65 000 francs pour avoir un mouton».
Par ailleurs, Sougou précise que «l’agneau, on l’achetait entre 25 000 francs et 30 000 francs. Mais maintenant, il faut au moins 40 000 francs pour l’avoir». C’est pourquoi, ditil, «actuellement, les prix de la viande de mouton et de boeuf ont augmenté sur le marché. Le kilo de viande de mouton, nous le vendons actuellement à 3500 francs, alors qu’il coûtait 3000 francs, il n'y a pas si longtemps. Le prix du kilo de la viande boeuf est à 3000 francs, auparavant, on vendait le kilo à 2800 francs».
La conséquence de tout cela, concède-t-il, c’est que «nos clients se lamentent beaucoup à cause de la cherté de la viande. Mais ce n’est pas de notre faute, d’ailleurs, en ce moment, nous vendons même à perte».
Le kilo de la viande de mouton hausse de 500 francs, celui du boeuf de 200 francs
Etabli également dans ce marché de viande la rue 5, Abdou Mbacké abonde dans le même sens. «La viande de mouton et celle du boeuf, il est difficile d’en trouver à un prix abordable en cette veille de Ramadan. Or, on sait bien que les Sénégalais consomment beaucoup de viande durant le Ramadan. Mais là, les prix sont très élevés. Déjà, au niveau de la Seras, le bétail que nous trouvons là-bas n’est pas de très bonne qualité, alors que nous, nous avons habitué nos clients à de la bonne et belle viande», martèle-t-il avant de confier que «c’est pourquoi, parfois, nous revenons de la Seras sans mouton, ni boeuf. Ce qui fait que non seulement, le prix de la viande a augmenté, mais ce n’est pas évident d’en trouver».
Revenant sur les prix, Abdou Mbacké de dire : «Le prix du kilo de la viande de mouton est à 3500 francs, soit 500 francs de plus il y a quelques semaines. Pour ce qui est du kilo de la viande de boeuf, il a aussi connu une hausse. Là, on vend le kilo de boeuf à 3000 francs au lieu des 2800 francs habituels. Et parfois, un client vient et refuse de payer le prix fixé. Et si c’est un fidèle client, on est obligés de le vendre au prix initial et cela nous porte préjudice». Et à cause de cette situation, le boucher de se désoler qu’«en ce moment, nous vendons tous les jours à perte. Nous n’avons plus de bénéfices, même si depuis deux jours maintenant c’est le rush. Les clients viennent s’approvisionner avant le Ramadan, mais on est loin quand même de faire de bonnes affaires».
La même situation de morosité prévaut au niveau du marché Gueule-Tapée. Là aussi, les prix de la viande de mouton et de bœuf ont flambé. «Les clients viennent en masse pour acheter de la viande en vue préparer du mois de Ramadan. Mais, parfois, ils rentrent bredouillent parce qu’ils ne trouvent pas de viande. La viande se fait rare, vous pouvez vous même faire le constat», renseigne Amadou Fall, jeune boucher établi à Gueule-Tapée qui n’avait sur sa table que quelques quartiers de viande.
En effet, fait-il savoir, «cette rareté de la viande fait que les prix ont flambé. Cette situation n’arrange pas les clients, mais elle ne nous arrange pas non plus, parce que nous vendons à perte. Moi, par exemple, la majorité des personnes qui viennent acheter de la viande du mouton ou de boeuf sont de fidèles clients. Et souvent ils n’acceptent pas payer le kilo de la viande de mouton à 3500 francs, donc on est obligés de leur vendre à 3000 francs et parfois on négocie jusqu’à 3300 francs. Vraiment, c’est très difficile et c’est pourquoi il y a des jours où je préfère rester à la maison et ne rien vendre. Parce que c’est compliqué et on risque la faillite si la situation perdure».
LES CLIENTS NE SAVENT PLUS A QUELLE... VIANDE SE VOUER
L’approche au mois béni du Ramadan semble être un calvaire pour les familles. En effet, au moment où certains fustigent une hausse sur les prix des denrées de première nécessité, telles que le lait, le prix de la viande de mouton et celui du boeuf connaissent eux aussi une augmentation. Une situation qui met bon nombre de chefs de familles dans tous leurs états. C’est le cas de M. Doucouré, père de famille, que nous avons croisé à la rue 5X6 de la Médina en train de s’approvisionner en viande.
«Je suis venu pour faire mes provisions avant le Ramadan. Mais les prix de la viande sont excessivement chers ici. La dernière fois, j’avais acheté le kilo de la viande de mouton à 3000 francs, mais aujourd’hui mon boucher me dit que c’est à 3500 francs», s’inquiète-til, avant de dire : «Je voulais aller au niveau de la Seras acheter un mouton, mais apparemment, des échos que j’ai eu, c’est encore pire là-bas. Vraiment, la vie est très chère et ça devient de plus en plus compliquer. Si cette situation ne change pas, on ne va pas s’en sortir pendant le Ramadan».
Trouvée en train de marchander avec son boucher, Mme Ndoye dit ne plus savoir quoi faire. «Les prix sont très chers. Vous voyez, je demande un kilo de viande de mouton, mais on me dit que c’est à 3500 francs, c’est inadmissible », peste-t-elle avant de souligner: «Le problème, c’est qu’on a pas d’argent à jeter par les fenêtres. Je suis venue ici, il y a à peine deux jours et j’avais acheté le kilo à 3000 francs. Mais aujourd’hui, je ne sais par quelle magie, on me parle de 3500 francs et on me dit que les prix ont flambé parce que le bétail se fait rare. Moi, je n’en crois rien. Mon sentiment est qu’ils ont haussé les prix juste pour se faire de l’argent avec l’arrivée du Ramadan. Franchement, ces commerçants doivent arrêter d’augmenter les prix des denrées à l’approche de certains événements. Ce n’est pas normal»