Quand le «dévoreur» de veuves se fait «dévorer»
Il y a ce dicton wolof qui dit rëbëkatu jaan jaana lay mudjèh. Pour dire en clair que le chasseur de serpent meurt souvent mordu par un serpent. Et je crois que notre bonhomme, dont je vais vous conter l’histoire, n’a pas su méditer sur cet adage. Sinon, il se serait tiré sans dégâts majeurs du pétrin dans lequel il s’est fourré. Tenez-vous bien : le gosse, qui se trouve être un grand dragueur très chanceux de riches héritières veuves, s’est éclipsé lorsqu’il a été pris au piège par ce qu’on pourrait appeler une grande démolisseuse d’hommes. Ndeketeyoo fam bi xajul ci waaji !
Malheureusement pour le gars, il est tombé sur un gros calibre. Une vraie jongoma bien dotée par la nature en termes de rondeur, de charme, de salañ salañ, et surtout très riche. Euskeuy ! manaam daal, elle est comme votre serviteur les aime. Si on était dans un jeu de tombola, je dirais tout simplement que le gosse avait remporté le gros lot.
Ma princesse orientale de Keur Mbaye me met souvent en garde contre ce genre de drianke. Ah weuy, elle a raison de se faire du mauvais sang pour son mari. Ce n’est pas pour rien qu’elle se donne corps et âme pour satisfaire mes moindres caprices, bien que je n’en ai pas. Mais, puisqu’elle est consciente que votre serviteur est un saasumaan, elle préfère prendre les devants sur toutes les éventualités. Même si je sais qu’il me sera très difficile d’avoir une troisième épouse qui lui arrive à la cheville. D’aucuns me taxeront d’être partial. Soit. Mes parents Wolofs disent souvent que ragal feetèh day xañ wërsëk. Attention, cela ne voudrait pas dire que bëguma ñetteel, wala ñeenteel. Après tout, je suis musulman.
Entre parenthèses, il faut que je raconte ce que j’ai entendu dans un car rapide hier. Deux jeunes hommes en discutaient et sans trop le vouloir, j’ai tendu mes oreilles. J’ai failli tomber à la renverse après ce que j’ai entendu. «Mais boy, quand est-ce que tu comptes te marier ? Tu n’as rien dit depuis que nous sommes revenus de chez tes futurs beaux-parents. Qu’est-ce que tu attends, en fin de compte ? Sama waaji daal, yaa graw ! Pourquoi ne réagis-tu pas ?», assène le copain. Et l’autre d’expliquer les raisons de son hésitation ou de son désistement. Oh oui, vous avez bien entendu, j’ai bien dit désistement, car en effet, c’est ce dont il s’agit en réalité.
«Il n’y aura plus de mariage. En tout cas, pas avec cette matérialiste qui s’est dévoilée juste à temps c’est-à-dire au moment où je ne m’attendais pas à ça. Mais, puisque Dieu fait bien les choses, il m’a montré quel genre de femme j’étais sur le point d’épouser. Lorsque nous avons été chez elle pour apporter la cola, elle m’a interpellée à la sortie pour, prétendument, discuter. Et c’est juste pour me demander combien je compte lui donner mensuellement pour son argent de poche. Tu te rends compte !? C’est une opportuniste qui a jeté son masque. Je lui ai demandé d’attendre après le mariage pour voir tous ces détails et je suis parti avec la ferme décision d’annuler l’union. C’est tout. Et, en ce moment, je suis à la recherche d’une nouvelle dulcinée», regrette le gosse visiblement très touché par l’attitude de son ex-fiancée.
Revenons-en maintenant à notre chasseur de veuves, appelons-le ainsi parce que c’est ce qu’il est. Personnellement, malgré le fait que je sois homme à femmes, je sais ne pas être capable d’agir comme ce gars. C’est un ami à votre serviteur et c’est lui qui se confie. «Tu ne vas pas me croire si je te raconte ce qui m’est arrivé avec une dame que j’ai rencontrée dans une pâtisserie. Dire que je croyais que goor gu dëgër laa, mais je me suis trompé. La bonne dame était prête à tout pour m’enfoncer. Après qu’on a appris à se connaître, après deux ou trois rancarts, je lui ai proposé le mariage. Et c’est tout ce qu’il ne fallait pas faire.
Elle a commencé à m’acheter des caleçons, des sous-vêtements, des trucs sexy, comme pour me dire qu’elle va me tuer. Les choses sont allées tellement vite et ça a commencé à dégénérer, car, en réalité, je n’étais pas sérieux dans ce projet de mariage. Contrairement à elle, qui était très enthousiasmée par l’idée. Elle était devenue, en deux semaines de rencontres, très attachée, collante et possessive. Finalement, j’ai pris peur parce que je connais ce genre de femme qui reste longtemps sans homme. Ce sont des bombes sexuelles». No comment !