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23 mars 2023
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SALE TEMPS POUR L'ARTISANAT À MBOUR

MÉVENTE, CONCURRENCE DÉLOYALE...

Samba Oumar FALL et Amath Sigui NDIAYE  |   Publication 03/01/2014

La présence massive de touristes à Mbour et environs devrait être synonyme de bonnes affaires pour les artisans de la zone, mais la réalité est tout autre. Ils se plaignent de la concurrence « déloyale » que leur livrent les antiquaires, les revendeurs et les boutiques des hôtels qui viennent s’approvisionner auprès d’eux à bas prix pour revendre à des montants élevés. Le secteur souffre aussi d’un manque de moyens, de l’accès difficile au financement et d’un défaut de formation.

Un secteur en quête de moyens pour sa régénérescence

Pourvoyeur d’emplois et de ressources financières à travers le circuit touristique, l’artisanat dans le département de Mbour est, aujourd’hui, englué dans la crise. Le secteur est confronté à diverses difficultés, telles que la cherté des matières premières, la mévente, l’absence de financements et de formation, la concurrence déloyale des hôtels…. Ce faisant, les artisans attendent de l’État un soutien conséquent. 
L’artisanat se distingue à Mbour par son riche potentiel et la diversité de ses produits. Le savoir-faire y est plus qu’une réalité. Au village artisanal de cette commune, communément appelé « Pack laobé », il n’est pas surprenant de voir les artisans s’illustrer dans l’art artisanal, la vannerie, la maroquinerie, la ferronnerie, la poterie, la céramique, la bijouterie, la sculpture sur bois, le tissage, etc. Situé entre le centre de santé de Téfess et le marché central, le village artisanal a été construit et inauguré en 2005. Il a été érigé grâce aux bons offices d’un vieux bijoutier, El Hadji Badou Diack, mais c’est la mairie, avec le concours de l’Agence de développement municipal (Adm), qui a construit cet espace pour un coût de près de 100 millions de FCfa. Plus d’une centaine d’artisans y travaillent dans divers corps de métiers.

Un secteur, mille difficultés

 Faisant le diagnostic, le président du village artisanal de Mbour, Maodo Malick Sow, liste de nombreuses contraintes. Les difficultés qui tourmentent les professionnels ont pour noms absence de touristes, mévente des produits, qui entraîne la baisse considérable des revenus, manque de matières premières, ralentissement des activités de production, défaut de main-d’œuvre qualifiée et de formation, concurrence «déloyale» des hôtels, absence de promotion et d’accompagnement pour transformer l’artisanat en vecteur de développement économique et social. Aujourd’hui, seul l’attachement aux traditions pousse certains artisans à s’aventurer encore dans ce métier. Le fait que la première station balnéaire de l’Afrique de l’Ouest soit implantée sur la Petite côte est loin de constituer un avantage pour les artisans. Loin de là. L’artisanat subit de plein fouet les effets de la crise et l’activité enregistre une chute inquiétante, selon les acteurs. 
 
Le casse-tête des matières premières 

Pour Maodo Malick Sow, la première faiblesse de l’artisanat à Mbour reste l’accès aux matières premières qui pose problème. Leurs coûts ont doublé ou triplé, obligeant certains artisans à s’endetter pour pouvoir travailler. A en croire le président du village artisanal, les bijoutiers ont particulièrement des difficultés dans l’exercice de leur métier, surtout avec les prix de l’or et de l’argent qui ne cessent de flamber. Ce qui, selon lui, a dissuadé beaucoup d’artisans qui estiment que ce n’est plus la peine de continuer à investir dans ce domaine. M. Sow trouve assez contradictoire que le Sénégal dispose de mines d’or à Sabadola et que les artisans n’aient pas accès au produit. A son avis, cela ne contribue pas à faire avancer le secteur. Sur ce, il préconise l’arrêt de l’exportation de ce métal précieux ou, à défaut, d’en réserver une part substantielle pour les artisans sénégalais. « Le village artisanal regorge de bijoutiers professionnels. S’ils disposent de matière première, ils pourront satisfaire la demande et produire des bijoux de très bonne qualité utilisables presque à vie », a-t-il assuré. L’autre contrainte relevée par le président du village artisanal est la rupture d’approvisionnement de l’argent qui provenait de la France. Cela, dit-il, ne leur facilite pas la tâche. « Pour ne pas rester les bras croisés, les artisans-bijoutiers procèdent à la refonte pour disposer de la matière, cela ne peut pas prospérer », avance-t-il tout en recommandant l’élimination de l’étain utilisé pour le plaquage : un danger pour les gens allergiques à ce métal. 
Une absence de formation à résorber
Si le génie créateur des artisans ne se discute pas, le secteur souffre de l’absence de mécanismes devant lui permettre de couvrir ses besoins en ressources humaines de qualité. Il est de plus en plus difficile, pour les professionnels du domaine, d’élargir leurs activités et d’offrir une formation aux jeunes générations, persuadées du manque de perspectives. A en croire Sangoné Sall, « l’artisanat, bien qu’étant un secteur pourvoyeur d’emplois, se porte mal, parce que constituant le parent pauvre ». « On ne forme que des jeunes abandonnés par le système éducatif. Dans chaque atelier, il y a six à huit jeunes qui sont formés par un maître artisan. Au bout de cinq ans, ils deviennent des professionnels qui devraient pouvoir voler de leurs propres ailes, mais les moyens ne suivent pas », se désole-t-il. 
Tout comme lui, nombreux sont les artisans qui pensent que, pour aplanir les difficultés dans ce secteur et pérenniser l’artisanat local, un grand intérêt devrait être accordé à la formation dans certaines spécialités artisanales menacées de disparition, mais aussi en gestion. Car, en réalité, l’artisan ne sait pas exactement ce qu’il gagne ou perd dans son métier. La conséquence qui en découle est qu’il travaille pour survivre, mais pas pour vivre, regrette Sangoné Sall. Pour que les choses bougent, les professionnels du secteur demandent une formation en entrepreneuriat afin de mieux gérer et pérenniser leurs activités.
 Le secrétaire général du village artisanal de Mbour souligne également que « le matériel de base est indispensable pour faire de bonnes productions en un temps record ». Mais, se désole-t-il, « ce que l’artisan devait pouvoir faire en une semaine est exécuté en un mois ». Sur un autre registre, il avoue que plus de 90 % de ses collègues ont de gros problèmes lorsqu’un besoin pressant se présente, car n’ayant aucune économie pour faire face. D’où leur souhait d’être appuyer en matériel pour renforcer leurs moyens de production et de travail.
Difficile accès aux financements
Le secteur de l’artisanat est confronté à un désintéressement quasi total du système bancaire, notent les acteurs. Par manque de moyens, les artisans ne parviennent pas à atteindre pleinement leurs objectifs individuels. Ce faisant, ils soutiennent que leur activité ne doit plus rester la cinquième roue de la charrette. Mieux, il doit être considéré comme un secteur économique à part entière. À leur avis, l’artisanat veut et peut atteindre un niveau d’excellence de la production pour prétendre aux marchés internationaux. Pour ce faire, les professionnels espèrent qu’avec la mise en place de l’Agence nationale pour la promotion de l’artisanat, le secteur retrouvera un nouveau souffle. Ainsi, ils veulent que les efforts soient axés, entre autres, sur la facilitation de l’accès au financement, le renforcement du volet formation et commercialisation, ainsi que la valorisation du produit artisanal sur les marchés internes et externes. C’est avec de telles mesures qu’ils pourront seulement vivre de leur art, et dans des conditions acceptables.

Mbour et Saly, mêmes maux

Le village artisanal de Mbour n’est pas le seul à souffrir des effets de la crise. Celui de la station balnéaire de Saly-Portudal en pâtit également. Créé en 1981, ce centre compte une centaine de magasins et réunit plus d’une vingtaine de corps de métiers. Les maux y sont pratiquement les mêmes qu’à Mbour. Les nombreux artisans qui s’y activent estiment que leur secteur est le parent pauvre du tourisme au moment où cette localité accueille annuellement des milliers de touristes. La filière est certes confrontée à un manque de visibilité et de promotion pour améliorer les conditions de commercialisation des produits, mais l’une de ses principales contraintes demeure le manque de sécurité, avec les racoleurs qui perturbent les touristes et détournent la clientèle. Ces comportements fâcheux poussent ces derniers à ne plus sortir, préférant acheter des œuvres artisanales dans les boutiques des hôtels, alors que le village artisanal est le lieu indiqué. Ce qui fait dire à Sangoné Sall que tourisme et artisanat ne font pas bon ménage sur la Petite côte. Et sans artisanat, laisse-t-il entendre, on ne peut rien montrer aux touristes, surtout avec la perte de vitesse du balnéaire occasionnée par les méfaits de l’érosion côtière. Quant aux artisans, ils font remarquer que tourisme et artisanat demeurent deux secteurs complémentaires qui doivent être placés sous la même coupole afin de les tirer vers le haut.

Mévente et concurrence déloyale, une réelle équation

Alors qu’ils confectionnent les produits qui font le bonheur des touristes et autres clients, les artisans de Mbour estiment en tirer un petit profit. Ils indexent les boutiques des hôtels, les revendeurs et les commerçants qui, disent-ils,  participent aux foires à leur place.
Jadis, toute une industrie s’était développée autour de l’artisanat qui générait beaucoup d’emplois pour la jeunesse. Les artisans arrivaient à se tirer d’affaire chaque jour et vivaient de leur activité. Aujourd’hui, ils éprouvent beaucoup de difficultés liées à la faiblesse des ventes. Tout tourne au ralenti ou presque. Les recettes sont maigres. Modou Sall, cordonnier, soutient que le métier ne nourrit plus son homme. Selon lui, le travail effectué en amont sur le cuir avant son utilisation pour la confection des chaussures et autres est énorme, et au bout du compte, l’ouvrier n’arrive pas à vendre à cause des intermédiaires. Ce cordonnier se dit même prêt à négocier avec les antiquaires pour trouver ensemble une stratégie à mettre en œuvre et qui permettrait aux deux parties de ne pas être lésées. Les artisans estiment également que si la promotion de l’artisanat est aujourd’hui plombée, c’est dû au fait qu’eux-mêmes ne cherchent pas des débouchés ailleurs pour écouler leur production. Ils ne participent pratiquement à aucune foire pour faire valoir leur professionnalisme, leur esprit d’innovation et de créativité. Sangoné Sall, le secrétaire général du village artisanal, et ses camarades trouvent que leurs produits devraient sortir assez souvent de la simple consommation locale pour être commercialisés à l’échelle nationale et internationale. Par ailleurs, ils estiment que les autorités devraient aussi comprendre que l’artisanat est un moteur de développement qui, s’il avait bénéficié de tout l’égard qui sied, se porterait mieux. Aussi, une participation aux salons et foires à l’international leur aurait permis de nouer des partenariats et d’acquérir une somme d’expériences et d’expertises. Mais, se désolent-ils, ce sont souvent des non-artisans qui voyagent à leur place ou encore des commerçants nantis qui achètent des objets d’art qu’ils vont revendre sur le marché international, à leur détriment. 
Afasse Guèye, tailleur, s’offusque, lui, du fait que les touristes qui devaient venir vers eux soient détournés par des antiquaires véreux. Ces derniers, déplore-t-il, marchandent avec des tailleurs pour faire des commandes à de vils prix pour les revendre aux touristes à des coûts exorbitants. « Il faut que l’autorité trouve une solution à cela. En plus, elle doit pouvoir trouver des contrats de confection de tenues pour le personnel des hôtels et même pour les élèves des écoles publiques ou privées du département ». Sangoné Sall soutient qu’il y a un préalable, celui de la fermeture sans délai des boutiques des hôtels qui achètent leurs produits aux artisans pour aller les revendre à des prix élevés aux touristes. À défaut, déclare le secrétaire général, il faut permettre aux artisans de venir faire leurs expositions et vendre leurs propres produits en lieu et place des revendeurs. M. Sall relève aussi la nécessité de donner la bonne information aux touristes, afin qu’ils sachent que les artisans ne sont ni racoleurs ni arnaqueurs, mais de vrais professionnels affiliés à la Chambre des métiers et dont les produits sont contrôlés.  Le sculpteur Diouma Ndao dénonce, de son côté, l’ouverture de boutiques un peu partout par des nantis qui ne font qu’acheter les produits finis qu’ils exposent et revendent aux touristes qui n’ont plus besoin d’aller jusqu’au village artisanal pour se procurer un objet. Ces boutiques, souvent ouvertes dans les hôtels, constituent, à ses yeux, une véritable catastrophe, surtout au moment où l’État du Sénégal veut que le tourisme profite aux nationaux. « Si l’hôtelier, en plus de l’hébergement et de la restauration, vend tous les produits que son client pouvait acheter ailleurs en lui signifiant qu’il va être arnaqué en dehors de l’hôtel, l’artisanat va disparaître », avertit-il. A son avis, cette arnaque se situe à un autre niveau. 

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