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7 décembre 2023
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SENGHOR, 1968 - 1973 : ENTRE CONTESTATIONS DE LA JEUNESSE ET VIOLENTES RÉPRESSIONS D'ETAT

EXCLUSIF SenePlus : CONDAMNÉ À LA PRISON À VIE, LE DOCTEUR DIALO DIOP TÉMOIGNE POUR L'HISTOIRE

Frédéric ATAYODI  |   Publication 04/06/2013
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Dialo Diop sur le juge Moustapha Touré, l'arrestation d'Omar et Paloma à Bamako et la lettre contenant le plan d'évasion

En protestation à la paralysie occasionnée par les travaux d’envergure qui avaient été entrepris dans Dakar, en prévision de la première visite officielle du président George Pompidou en 1971, de jeunes activistes de gauche, dont les enfants Blondin Diop, incendient le Centre culturel français et le ministère des Travaux publics. Puis pendant le séjour de M. Pompidou, ami personnel de Senghor, ces jeunes tentent de jeter des cocktails Molotov sur le cortège présidentiel. Le président Senghor qui trouve cela trop osé, réagira avec une extrême vigueur.  Ces étudiants anti-impérialistes seront arrêtés, jugés et condamnés à de lourdes peines. Quarante ans plus tard, le docteur Dialo Diop, l'une des victimes de l'appareil répressif de l'époque, devenu aujourd'hui un responsable politique, raconte les raisons de leur action contre le régime de Senghor.

"L’époque d’effervescence politique et de maturation des consciences" qui a affecté le monde à partir de 1968 n’avait pas laissé indifférente la jeunesse sénégalaise. L’engagement citoyen et politique, anti-impérialiste et anti-occidental d’un groupe de jeunes étudiants dont Dialo Diop et ses frères de la famille Blondin Diop, les avait conduits à affronter le tout puissant pouvoir du président Senghor.  Dans une série d’entretiens accordée en exclusivité à SenePlus.Com, le Dr. Diop revient sur les raisons pour lesquels ils ont incendié les édifices publics et tenté de saboter le cortège des présidents Senghor et Pompidou, lors de la visite de ce dernier en 1971 à Dakar.

«Nous étions un jeune groupe - qui va porter le nom péjoratif d’incendiaires que Senghor nous a donné -, qui avions mis le feu dans la nuit du 15 au 16 janvier 1971 au centre culturel français et au ministère des Travaux publics juste avant la première visite officielle du président français Georges Pompidou au Sénégal», se souvient le Dr. Dialo Diop, un des onze membres de la famille Blondin Diop, dont il est devenu le mandataire dans l'affaire de leur frère Omar Blondin Diop, disparu en mai 1973.

Cet  incendie visait  à protester contre  les "abus de Senghor" et surtout les conséquences des "gigantesques travaux" entrepris dix-huit mois  avant la visite dans la capitale sénégalaise du président français George Pompidou, a expliqué Dialo Diop, actuellement médecin à l'hôpital de Fann à Dakar et dirigeant du Rassemblement national démocratique (RND).

En vérité, ce n’était pas la visite du président Pompidou en tant que telle qui était remise en question par les «incendiaires», mais plutôt les désagréments subis par la population. Pour ce groupe de jeunes dont les frères Blondin Diop, à la conscience  politique déjà trempée, comme la plupart des jeunes de l’époque, le président Senghor  était beaucoup trop  au service de la France  et accordait  une importance démesurée au séjour à Dakar du présidant français au détriment des conditions de vie des Sénégalais.

«Spécifiquement,  précise Dialo Diop, nous protestions contre les  gigantesques travaux qui avaient été entrepris dans la ville de Dakar plus de 18 mois avant le voyage pour embellir la ville afin de recevoir le  chef de l’Etat français : condisciple, ami et camarade,  de notre président bien aimé. On bloquait la circulation par les travaux, on encerclait les bidonvilles de muraille de zinc pour cacher les ghettos, on mettait les drapeaux français dans toute la ville ».

Toutes choses qui passaient mal aux yeux de cette jeunesse prise par la fièvre révolutionnaire à l'image de ce qui se passait dans d’autres pays, où l’affranchissement de certains peuples vis-à-vis de la domination étrangère était réel. «C’était l’époque qui était une époque de maturation des  consciences à travers le continent. Nous sommes à la fin des années 60, le mouvement d’indépendance bat son plein à travers tout le contient, une partie est libérée, une autre est toujours sous la domination étrangère et encore une autre partie est en guerre de libération contre la colonisation directe». Ce contexte est combiné à celui de «la guerre froide et  la vague de révolte de Mai 68».

En tant que  «groupe anti-hiérarchique et anti-autoritaire», Dialo Diop et  compagnie «refusaient la structuration en parti politique».  Partant, ils agissaient plus ou moins sous l’idéologie dite de la «guérilla urbaine», comme le faisaient les Tupamaros d’Uruguay, menant des actions commando ponctuelles.

Très engagés, les toutes premières actions de ces jeunes étudiants  étaient des actions de résistance physiques dirigées contre l’abus des policiers qui fouettaient copieusement des citoyens devant les cinémas et autre lieux publics. «Avant de mettre le feu, confie Dialo Diop, nous nous livrions  à des protestations devant les cinémas où les policiers fouettaient les citoyens qui étaient dans les queues, quand ils faisaient preuve d’indiscipline. On s’opposait physiquement à cette violence, à ces abus des policiers contre de simples citoyens ».  Mais après la résistance physique, ces jeunes initieront une "protestation plus politique" qui les conduira à la prison. 

L’incendie des infrastructures publiques, suivi de la tentative de jeter des cocktails Molotov a été  perçu  par le président Senghor comme une provocation impardonable. «Nous avions jeté le pavé dans la mare, et cela,  évidemment, a été vécu par, je ne dirai pas le francophile Senghor, mais par ‘’le francolâtre’’ Senghor comme pire qu’un sacrilège, un blasphème. Et il a tenu à faire un exemple par une sanction extrême et dissuasive»,  soutient M. Diop en évoquant les lourde peines auxquelles ses compagnons et lui ont été condamnés par Léopold Sédar Senghor.

Le néologisme  "francolâtre" forgé  par M. Diop  du substantif "français" et du suffixe "âtre" (ici péjoratif) fait référence à fascination de Senghor pour tout ce qui a trait à la France et aux Français.

En effet, le président Senghor a vécu cette tentative de sabotage de la visite de son ami comme un affront et décide de  sévir. Dans la foulée les "incendiaires" sont  mis aux arrêts. «Nous avons été condamnés par un tribunal spécial, - ancêtre de la cour de sureté de l’Etat-, aux travaux forcés  à perpétuité pour deux d’entre nous dont moi-même,  le  second est Ibrahima Paye (Jacky), une peine de 20 ans pour feu Nouhoum Camara, deux peines de 10 ans pour feus Tiemoko Camara et  Sidy Guèye  et une peine de 5 ans de prison  pour mon jeune frère Mohamed Blondin Diop dit Pape Ndiaye ».

En dehors du Français Jean-Louis Ravel, "élargi" trois mois après les événements, et sur intervention de Maurice Schumann, ministre français des Affaires étrangères à l’époque, tous les autres membres de la bande ont été condamnés avec sursis et un seul acquitté feu Aymérou Diakhaté, précise Dialo Diop.

Toutefois, ces jeunes dont l’audace semblait sans limite entendaient continuer le combat même derrière les barreaux parce qu’ils considèrent que le système de  parti unique de Senghor avait tout d’une dictature.

Dialo  Diop se souvient, par exemple de  l’appel  à la révolte qu’ils ont eu à lancer clandestinement.  «Dans cet appel, explique M. Diop, nous  appelions le peuple sénégalais à se révolter contre les abus du régime senghorien qui était, en fait, une dictature qui ne disait pas son nom. Ce que  les Français appellent une main de fer dans un gant de velours».

Dès leur détention préventive, Dialo Diop et ses compagnons décident de faire une grève de la faim. A l'époque, ils sont tous détenus à Cent mètre carrés (la prison de Rebeuss) où une mutinerie des prisonniers de droit commun éclate consécutive à leur transfèrement violent au Fort-B par des GMI déchaînés.

Par la suite, après l'arrestation à Bamako et l'extradition à Dakar d'Omar Blondin Diop et d'Alioune Sall dit Paloma, suite à la découverte du plan d'évasion de Dialo Diop et de ses compagnons, Senghor  décide de les transférer à Gorée, puis au Centre pénitentiaire spécial de Kédougou où ils rejoindront d'autres détenus politiques comme Mamadou Dia, Valdiodio Ndiaye et Ibrahima Sarr. 

Là-bas les conditions de détention sont si corsées que les jeunes ont eu à faire des grèves de la faim dont  la première durera  presque  20 jours.

A SUIVRE...

fatayodi@seneplus.com

Condamnés aux travaux forcés à perpétuité, Dialo Diop passe plus de 10 ans en prison dans des conditions épouvantables. Il passe ses examens en étant en prison alors qu’il était licencié en philosophie. Dans la cinquième partie de la série d’entretiens avec SenePlus, que nous publierons demain, il nous parle de son expérience dans les geôles de Senghor.

 

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