UN SPÉCIALISTE LISTE LES AVANTAGES DU SUKUK
FINANCE ISLAMIQUE
Dubaï, 2 mars (APS) - L’avantage du Sukuk, version islamique de l’emprunt obligataire, est qu’il élargit le champ des investisseurs, en ouvrant la porte aux personnes imbues de considérations religieuses et qui ne peuvent s’engager dans des emprunts obligataires avec des intérêts, a expliqué Amadou Tidiane Bousso, spécialiste de la finance islamique.
Pour le Sukuk, ''l’émetteur ne peut pas s’adonner à des activités non halal par contre l’investisseur peut être musulman ou non- musulman'', a t-il souligné lundi à Dubaï où le Sénégal a reçu la plus prestigieuse distinction dans la finance islamique.
L’autre intérêt est que certains types de Sukuk structurés à partir des modes de financement participatif tels que ''lamoudaraba'' et ''la moucharaka'' peuvent ne pas impacter sur le niveau de l’endettement car l’actif appartient aux investisseurs qui se partagent le profit généré par l’actif sous-jacent, a t-il relevé.
Il a rappelé que l’emprunt obligataire est un appel public à l’épargne consistant à mobiliser des montants colossaux pour financer des investissements à long terme.
Ainsi pour disposer par exemple de 100 milliards de F CFA, l’Etat peut solliciter l'épargne de plusieurs entités détenant des ressources longues à l’image des sociétés de retraite, des compagnies d'assurance, etc.
''L’investisseur perçoit à chaque période des intérêts et àl’échéance,il retrouve son capital'', a expliqué Amadou Tidiane Bousso.
Cependant pour le sukuk, qui est la formule islamique où l’intérêt est proscrit, ''on ne peut opérer de la sorte'', a précisé M. Bousso, soulignant que dans ce cas, ''les investisseurs disposent plutôt d’un certificat d'investissement représentant leur part de propriété dans l’actif'.
Ainsi, ''ils vont se partager à chaque période bien déterminée,les bénéfices générés par l’investissement'', a t-il ajouté, notant qu'à la maturité, ''l’actif est cédé afin de rembourser le capital''.
Pour le cas du Sénégal, il s’agit d’un sukukijara (contrat de location) consistant à céder l’usufruit de certains bâtiments administratifs pour un montant de 100 milliards F CFA sur la période 2014-2018, a-t-il expliqué.
En retour, les investisseurs louent à l’Etat lesdits bâtiments et perçoivent semestriellement des loyers au taux annuel de 6,25%. A l’échéance, l’Etat rachète les bâtiments pour rembourser le principal.