DE DAKAR A JOHANNESBURG
COMPETITION« THE VOICE » : OUMAR LE DEMI-FINALISTE SENEGALAIS
Seydina Oumar Guèye Samb, de son vrai nom, est un artiste-compositeur plus connu sous le pseudonyme Obree Daman. Il doit une partie de sa visibilité à la compétition « The Voice francophone ». Le jeune artiste, qui a l’air d’avoir plus que son âge, 23 ans, est un natif de Dakar. Le demi-finaliste revient sur cette histoire d’amour qu’il y a entre lui et la musique.
Agé de 23 ans, teint noir, corpulence athlétique, Obree est un artiste compositeur qui est né à Dakar le 26 novembre 1994. Il doit ce surnom à ses amis qui lui ont collé ce pseudonyme sous prétexte qu’il employait beaucoup le mot « obrigado » qui signifie merci en portugais.
Quant à Daman, c’est une référence à « the man », l’homme en anglais. Obrigado qu’il ne se lasse pas de répéter, en signe de reconnaissance, à l’endroit de sa maman surtout. Habitant de l’île de Gorée, il a grandi dans une famille modeste où l’art est inné selon lui. Son défunt grand-père était peintre, et Obree se souvient que quand il était enfant, sa mère avait l’habitude de chanter en aparté dans la maison. « Elle me faisait voyager à travers ses chansons, les unes zulu, les autres sérères».
Son histoire avec la musique va au-delà de la passion . « C’est ma vie, mon amour et je compte faire voyager les mélomanes à travers ma world musique.» Vainqueur de LNS (Le Nouveau Son) de Vibe radio et demi-finaliste de « The Voice », Obree a aussi remporté la compétition de musique urbaine de Vibe radio catégorie chant. Et c’est justement grâce à ce concours qu’il a pu faire un featuring (« activel sa Bluetooth » ) avec le rappeur Ngaka Blindé.
L’aventure «The Voice»
A partir de là, Obree n’hésite pas à vivre d’autres aventures, notamment avec la compétition de « The Voice » francophone. Il affirme que ce concours a beaucoup contribué à enrichir son palmarès, en plus de lui avoir permis d’acquérir une certaine expérience. « A l’audition de « The Voice », se souvient-il, je devais interpréter « Djiofior » de Pape Diouf, là je me suis dit que çà, ce n’est pas moi. Mais comme ce n’était pas à moi de choisir le morceau à jouer, j’ai essayé de faire avec. Sur scène, je faisais du Pape Diouf à la voix jusqu’à la dernière minute. Quand j’ai vu qu’aucun membre du jury ne s’était retourné (rires), j’ai alors commencé à faire du Obree Daman. J’ai donc terminé avec ma voix naturelle, mon propre style et heureusement que Suinguila s’est retourné. J’ai retenu comme leçon qu’il ne faut jamais se décourager à la première tentative, et qu’il faut toujours avoir confiance en soi. A la demi-finale, j’ai fait le « battle » avec Lebel (Kenko Lebel, artiste congolais, NDLR) pour la chanson «Bané » d’Olivier N’Goma ».
Au début, Obree considère que l’exercice est une contrainte, parce qu’il doit interpréter une langue qui lui est étrangère. Mais il s’approprie finalement la chanson. Malheureusement, c’est son adversaire qui a été retenu; une déception mais en même temps une leçon retenue qui pourra lui servir à l’avenir. Ainsi il réalise que l’artiste, le vrai, ne doit pas se construire des barrières dans le cercle musical. Quand on est artiste on doit tout écouter. C’est toujours un surplus que l’on se procure qui nous aide notamment à être « open » aux autres cultures.
Wasis Diop mon idole
Son idole? Wasis Diop. Quand «j’écoute ses chansons, dit Obree, j’éprouve un sentiment inexplicable. C’est un artiste qui n’arrête de me fasciner de par son style musical, son esprit d’ouverture et ses capacités d’inspiration. Comme c’est un lébou je peux dire que c’est un parent, on a eu à se rencontrer à plusieurs reprises mais je n’ai pas encore eu l’occasion de jouer avec lui ». Son idole, est surtout connue de par ses textes riches et son style musical atypique. Sans oublier qu’on lui doit plusieurs musiques de films et de documentaires: «Hyènes», réalisé par son frère Djibril Diop Mambety, «TGV», «La Petite vendeuse de soleil», etc.
Pas encore d’album sur le marché
Obree, lui, n’a pas encore d’album sur le marché. Depuis quatre mois, il collabore avec le label «African victory », qui travaille aussi avec des artistes comme Nix et Dj Dollar. Pour l’instant, la structure préfère travailler sur la visibilité de l’artiste avant de le produire, afin de faciliter l’écoulement de l’album une fois sur le marché. Néanmoins, son single «Tooluway» est déjà disponible. En ce moment, Obree, qui se produit ici et là, en semaine et le samedi, avec son inséparable guitare, continue de travailler avec la maison de production African Victory sur des projets dont les fruits seront exposés prochainement. « En tout cas, dit le chanteur, je compte faire voyager les personnes dans tous les coins et recoins du monde à travers ma musique, qui a un style particulier puisque c’est un cocktail musical.»