JUMIA, UNE MARIÉE TROP BELLE À WALSTREET
Après avoir bondi de 200% à 50 USD, le leader africain du commerce électronique ne ferait plus rêver les boursicoteurs actifs à New York - Un mois après son introduction en fanfare au NYSE, le 12 avril, Jumia est dans la tourmente, cotant à 14,5 dollars

Après avoir bondi de 200% à 50 USD, le leader africain du commerce électronique ne ferait plus rêver les boursicoteurs actifs à New York. Un mois après son introduction en fanfare au NYSE, le 12 avril, Jumia est dans la tourmente, cotant à 14,5 dollars. Le titre a perdu 25% en cinq jours suite aux accusations lancées par le fondateur de Citron Research, Andrew Left.
Selon ce short seller (spécialiste de la vente à découvert), déjà condamné à Hong Kong pour transmission d’informations inexactes, Jumia aurait exagéré certains chiffres contenus dans son prospectus transmis à la SEC. La société aurait gonflé son nombre d’utilisateurs actifs (2,7 millions contre 2,1 millions dans la présentation d’octobre) ou le nombre de vendeurs tiers (53.000 contre 43.000). Elle aurait aussi éludé le fait qu’environ 41 % des commandes réalisées sur le site sont en fait annulées, réexpédiées ou non livrées.
« Nous maintenons totalement les chiffres du prospectus », a affirmé le cofondateur français du site, Sacha Poignonnec, en marge de la présentation des chiffres du premier trimestre.
Cette dégringolade exceptionnelle nourrit la controverse sur l’exactitude des chiffres transmis à la SEC, gendarme américain de la Bourse, pourtant très regardant sur les introduction “exotiques”. La publication, lundi, de chiffres “excellents” a redonné du poil de la bête à l’Amazone africaine. L’action a progressé de 8% le mardi et devrait poursuivre sa remontée sous fond de questions sur l’ampleur de la perte accumulée par Jumia depuis sa création en 2012. Décidément, la mariée était trop belle.